Le soleil est notre ami

Illustration : Bongoût

Sur scène, les mecs de The Barbaras sont habillés en Père Noël, en pyjama ou en pot de crème glacée, mais ils se situent à l’opposé des merdes ironiques-chics qui pourraient avoir l’idée de faire ce genre de choses. Parce que leur garage-pop de mecs en chemise de coton est le plus beau truc que j’aie entendu dernièrement. Je savais pas trop quoi leur raconter à part leur dire qu’ils font la meilleure musique au monde, mais heureusement, ils sont fous. Vice : C’est cool de vivre à Memphis ? Les seuls trucs que je connais de cette ville, ce sont Elvis et Three Six Mafia.

Will : C’est cool de vivre ici. Il n’y a rien à faire, du coup c’est beaucoup plus facile d’être créatif. Par contre c’est embêtant, tu ne peux pas aller chez l’épicier à l’angle de la rue et tomber sur Dj Paul & Juicy J. Il faut être un peu plus patient. Vous savez ce qu’est devenu Crunchy Blac, depuis qu’il s’est fait virer de Three Six ? La dernière fois que je l’ai aperçu, c’était dans une sorte de crémerie pas loin de chez moi. C’est vrai en plus. Il est encore en vie. Je croyais que « Flow » était une sorte d’hommage à Crunchy Blac, en fait. Non, ça n’a pas grand-chose à voir. On a enregistré ce morceau en une nuit, et on savait pas vraiment de quoi ça parlait en l’écrivant. C’était tellement le bordel qu’on ne s’est même pas rendu compte que le morceau était fini. Vous dites que vous êtes inspirés par de « violentes pulsions sexuelles ». J’étais persuadé que tous vos morceaux parlaient plutôt d’amour. Je pense que l’amour peut être considéré comme une violente pulsion sexuelle, non ? Mais je crois plutôt qu’on a mis ça sur notre Myspace parce qu’on trouvait que ça sonnait bien. Lis entre les lignes de « Topsy Turvy Magic » pour avoir une réponse. Vous n’avez rien à voir avec les autres groupes random de garage punk américain. Vous êtes plus un groupe de pop, en fait. Qui voudrait devenir un énième groupe de garage parmi tant d’autres ? Euh, en fait je crois que plein de groupes pensent comme ça, et si on est meilleurs qu’eux, c’est que l’on pense totalement l’inverse. Ça vient d’où votre nom, The Barbaras ? Ça me rappelle des trucs que je croyais enfouis à jamais dans ma mémoire, style Barbra Streisand. C’est parce qu’on adore tous cette chanson de Connie Francis, « My Best Friend Barbara ». Mais concrètement, c’est parce que toutes nos mamans s’appellent Barbara, que le chien de Stephen s’appelle Barbara, et que le second prénom de Bennett est Barbara. Vous saviez que Barbra Streisand était une sorte de légende en France ? C’est super bizarre mais c’est vrai. Tu savais que le chien de Stephen est une sorte de légende en Amérique ? C’est super bizarre mais c’est vrai. C’est qui tous ces personnages bizarres qui ornent vos pochettes ? Genre un soleil avec des lunettes et une lune qui tire la gueule. Le soleil c’est notre pote Ray, ça n’a rien à voir avec un personnage, il existe vraiment. C’est une sorte de groupie qui nous suit dans nos moindres déplacements et dans chacun de nos concerts. Quant à la lune, c’est Cameron, un bon ami à nous. On dort sous son regard tous les soirs pour nous protéger des méchants employés de Vice. Vous êtes cinglés en fait. Vous pourriez m’en dire plus sur les rumeurs qui courent, qui parlent d’une relation entre Brad de Deerhunter et Cole des Black Lips ? Lis entre les lignes de « Topsy Turvy Magic ». JULIEN MOREL
Le EP de The Barbaras, Topsy Turvy Magic, est sorti chez Goner Records