FYI.

This story is over 5 years old.

Stuff

Laissez-moi vivre ma relation libre en paix

Je suis officiellement engagé dans une relation libre. En gros, ça veut dire que le garçon avec lequel je m’endors le soir n’a pas toujours été mon copain dévoué ces quatre dernières années.

Je suis officiellement engagé dans une relation libre. En gros, ça veut dire que le garçon avec lequel je m’endors le soir n’a pas toujours été mon copain dévoué ces quatre dernières années. Et ça, c’est cool parce que de temps à autre, je reçois un texto qui dit, « Je rentre avec X ce soir, je t’aime. » Du coup, on est sur la même longueur d’onde. Tout a commencé alors qu’on vivait une relation à distance et vite, ça nous a semblé plus sain que de se tromper mutuellement en cachette et de faire comme si mentir était le bon truc à faire.

Publicité

En fait, il s’avère que c’est une situation super marrante et qu’elle nous a rapprochés bien plus que j’aurais pu l’imaginer. J’ai également l’impression d’être une sorte de génie du sexe, parce qu’on a tous les deux appris, à travers nos expériences et nos erreurs, exactement ce qu’on attendait l’un de l’autre – dans le domaine du sexe et dans celui, un peu plus chiant, de l’« intimité ». Parfois, je me surprends à utiliser des expressions telles que « partenaire » ou « faire l’amour ». OK, ça me fait passer pour une hippie qui joue de la flûte en poncho laineux, mais vous êtes qui vous, zarma Rutger Hauer ?

Pour être franche, ce qu’on fait, mon mec et moi, est bien différent du classique polyamour. Pour être un vrai couple polyamoureux, il faut aimer et sortir avec plusieurs personnes et, franchement, aimer plus d’une personne prend trop de temps. Nous, c’est le côté couple crado qui nous attire ; on est des sortes de salopes conjointes. Ce modèle de relation libre a beaucoup de défauts, mais finalement, autant que n’importe quelle autre type de relation.

Le truc le plus chiant, c’est qu’une fois qu’on a dévoilé aux gens notre choix de relation, il s’agit toujours de la seule chose dont ces derniers veulent discuter pour le restant de la soirée. Ils posent ensuite plein de questions et racontent tout un tas de trucs type, « J’avais un ex qui était dans une relation libre pendant un temps, il s’appelait Jason et ça n’a pas marché. Au cours de la prochaine heure, je vais vous raconter cette période de sa vie que vous ne connaissez pas… » OK dude, ton histoire est chiante, mais merci.

Publicité

Comme je n’en ai strictement rien à foutre de la vie amoureuse de gens que je ne connais pas et que ça me saoule qu’on me les raconte, laissez-moi vous donner quelques trucs à ne jamais dire à des gens qui, eux aussi, vivent la vida loca de la relation libre.

« MAIS VOUS ÊTES JAMAIS JALOUX ? »
La réponse est : oui, tout le temps. Tout ce qu’on nous a toujours appris sur les relations est basé sur un modèle de possession du corps de l’autre, genre : « Avec cette bague, je vous stérilise. Ne lancez plus jamais de regard sexy à un autre être humain, SURTOUT pas à ceux qui sont très beaux. Il n’y a que lui. Même si on va tous deux finir vieux, fripés et nuls. »

Alors en effet, il faut un certain temps d’adaptation pour ne plus sombrer dans d’incontrôlables accès de tristesse après avoir appris que votre « partenaire » avait mis le paquet sur une autre nana. Mais si on vous demande d’expliquer pourquoi votre tendre moitié est si importante à vos yeux, est-ce que vous diriez, « Parce qu’elle ne touche jamais d’autres personnes » ? Ou est-ce que vous listeriez plutôt toutes les qualités humaines et authentiques qui vous ont attirés vers elle au début ? La jalousie existe dans toutes les relations – monogames, moyennement monogames et même, pas-du-tout-monogames – et n’importe quel type d’implication romantique pourrait être meilleur si les deux parties essayaient de dépasser le stade de la possessivité et du manque d’assurance. Alors un gros MOUAIS pour celui-ci.

Publicité

« MAIS ÇA MARCHE VRAIMENT, ÇA ? »
Imaginez qu’une fille vous raconte qu’elle sort avec un super type, qu’il s’appelle Mathieu, qu’il est super heureux avec elle et qu’elle est à fond sur lui. Puis, en pleine anecdote à propos d’un truc trop mignon que Trevor a fait pendant le repas d’anniversaire de leurs deux ans ensemble, vous dites un truc type, « Cool, mais t’es sûre que vous ne vous mentez pas mutuellement sur le fait que vous êtes heureux ? On dirait que cette situation à laquelle tu tiens plus que tout dans la vie n’est pas réelle. » Vous voyez, dit comme ça, vous passeriez pour un gros con, hein.

« OUAH, C’EST TROP COOL POUR VOUS, MAIS MOI JE POURRAIS PAS »
Ça, ça m’énerve pas mal, parce qu’il s’agit d’une phrase ultra agressive, mais sans le vouloir. Je comprends que ce genre de relation puisse être déroutante et peut-être un peu terrifiante (parce qu’elle est différente et que la différence, c’est compliqué), mais je ne vous demande pas de changer votre type de relation. Je ne vous demande même pas si, oui ou non, vous seriez prêts à faire un truc comme ça. Nous, on le fait, OK, mais on n’a pas du tout envie que d’autres gens s’y mettent aussi.

Être condescendant sur le fait que c’est trooop mignon qu’on fasse ces choses-là, tout en affirmant que vous, vous ne pourrez franchement jamais le faire, ça montre que vous êtes un gros faux-cul et que vous approuvez à 90% le statu quo. Que vous en soyez conscients ou non, ne le faites plus, s’il vous plaît.

Publicité

« … TU VEUX BAISER ? »
Il y a un truc parfois drôle, parfois bizarre quand on est une salope qui s’assume, c’est que quelques-uns de vos amis (et beaucoup d’inconnus) vous considèrent comme une personne à qui ils peuvent parler en toute liberté de leur vie sexuelle. C’est dur de les critiquer pour ça, et j’ai l’impression que je ne peux pas expliquer précisément ce que j’en pense parce que – surprise – j’ai tendance à être beaucoup plus sympathique avec les gens beaux qui me font des avances de pervexpérimentation.

D’un côté, il y a les inconnus qui présument qu’une nana vivant une relation libre est prête à choper tout ce qui bouge et à tout de suite foutre la main dans leur froc ; ça, c’est horrible. De l’autre, il y a des conversations intéressantes et profondes avec d’autres êtres humains sur leurs propres préférences et ce qu’ils aiment faire en secret. Enfin, il y a ceux qui disent, « Hé, ce serait trop bizarre si on se mettait tous à se peloter là maintenant, non ? ». Eux, ils sont relou.

En résumé, tous ceux qui ont assisté à un mariage alors qu’ils étaient célibataires, ou ont grandi dans une famille conservatrice alors qu’ils sont gays, savent qu’être uniquement défini via son statut relationnel ou son orientation sexuelle, c’est non seulement chiant, mais réducteur. Au pire, ça peut remplir les trous d’une conversation chiante. Si vous avez envie d’avoir une grande discussion à propos des relations amoureuses en général, c’est cool, mais personnellement je n’ai pas toujours envie d’en parler. Offrez-moi un café ou, mieux, une boisson alcoolisée, et on fera ça, OK ? D’ici là, disons de la merde sur la pilosité faciale complexe de ce type, là-bas. Ça sera beaucoup plus drôle pour nous deux.

Publicité

Monica est sur Twitter : @monicaheisey

Plus de conseils relationnels :

TOUTES LES CHANSONS SUR LESQUELLES JE N’AURAIS PAS DÛ M’ÉBATTREOn fait tous des erreurs, moi la première

L’ÉTIQUETTE DE LA LEVRETTEComment retourner une fille sans passer pour un goujat

COMMENT ENVOYER DES SEXTOS SANS PASSER POUR UN TROU DU CULOu pire, un pervers