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Santé

Ne mange pas de fucking placenta humain

C’est Santé Canada qui le dit.
Ne mange pas de fucking placenta humain
À noter que l'enfant dans cette photo ne mange pas un placenta.

Manger son placenta après avoir accouché est une tendance qui a émergé chez certaines stars d’Hollywood. Au début du mois, Hilary Duff a choqué – ou dégoûté, c’est selon – les internets en confiant dans un podcast qu’elle consommait de savoureux smoothies qui contenaient son placenta.

Elle est loin d’être la seule. L’actrice Katherine Heigl admettait l’an passé consommer son placenta sous forme de pilules. Kim Kardashian a parlé ouvertement d’une pareille pratique sur son site web. L’actrice January Jones a aussi parlé publiquement de son ingestion de placenta sous forme de capsules. Et la tendance n’est pas observable que chez les vedettes. Internet contient une myriade de blogues qui vantent les vertus de cette pratique.

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Les femmes qui ont donné naissance peuvent faire transformer leur placenta selon différentes méthodes, comme le traitement à la vapeur, la cuisson, la déshydratation et l’encapsulation.

Certaines compagnies offrent aux mères d’apprêter leur placenta. Au Québec, Vie-ta-mine offre un service d’encapsulation du placenta – on offre en bonus le cordon ombilical séché en forme de cœur en « souvenir ».

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Mais voilà, c’est une pratique que déconseille vivement Santé Canada dans un communiqué publié mardi. Consommer des produits contenant du placenta humain « peut causer de graves risques pour la santé », prévient-on.

Un peu partout sur les internets, on avance que manger du placenta après avoir donné naissance peut aider à contrer la dépression post-partum, à redonner de l’énergie et à augmenter la production de lait de la mère. Or, « il n’y a pas actuellement de données scientifiques probantes à l’appui de bienfaits pour la santé découlant de la consommation de placenta humain », tranche Santé Canada.

Pas permis au Canada

Les produits contenant du placenta qui sont modifiés par un tiers sont considérés comme un médicament. En vertu de la loi, ils doivent être homologués pour être vendus au Canada. Un fabricant doit fournir des donnés sur l'innocuité et l’efficacité du produit, et Santé Canada doit pouvoir les soumettre à des examens.

« Santé Canada n’a, à ce jour, homologué aucun produit de santé contenant du placenta humain destiné à la consommation au Canada », écrit-on. On indique dans le communiqué que les cliniques de transformation ont été contactées pour leur demander de se conformer au règlement.

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L’agence canadienne rappelle que le placenta est un matériel biologique qui peut contenir des agents infectieux, comme des bactéries et des virus, et que l’étape de la transformation expose également aux risques d’infections.

L’infection peut atteindre la mère ou le bébé naissant. Aux États-Unis, le Center for Disease Control and Prevention a relevé l’an dernier un cas où une mère avait ingéré des capsules de placenta qui contenaient la bactérie streptocoque B. Le bébé a été infecté par la maladie.

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Manger soi-même son placenta

Le communiqué de Santé Canada ne dit rien au sujet de l’utilisation de son propre placenta pour l’apprêter soi-même. Cependant, l’an dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec demandait aux directions d’établissements de déconseiller cette pratique aux nouveaux parents.

Le Soleil rapportait en juillet 2017 que le MSSS a transmis aux directions d’établissements une procédure dans laquelle elle rappelait que « l'ingestion du placenta est fortement déconseillée » et qu’il fallait en aviser les parents. « [Le placenta] n'est pas manipulé dans des conditions permettant d'en assurer la salubrité alimentaire. »

Justine de l'Église est sur Twitter.