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Crime

Israël multiplie les arrestations dans les milieux extrémistes juifs

Neuf personnes ont été arrêtées lors d’interventions dans deux avant-postes en Cisjordanie, suite à un incendie criminel qui a tué un Palestinien et son fils âgé de 18 mois.
Photo par Abir Sultan/EPA

Suite à un incendie criminel qui a tué un Palestinien et son fils âgé de 18 mois, Israël est monté d'un cran dans la lutte contre les extrémistes juifs en arrêtant ce dimanche matin une dizaine de personnes suspectées d'être impliquées dans des activités extrémistes. Les individus ont tous été relâchés ce lundi après avoir été interrogés a dit dans la matinée une porte-parole de la sécurité intérieure.

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Deux personnes avaient été arrêtées à Adei Ad, un avant-poste qui abrite 20 familles de colons, près du village de Douma en Cisjordanie — où l'incendie criminel a eu lieu le 31 juillet dernier — alors que sept autres personnes ont été interpellées suite à des raids menés à Baladim, une autre colonie plus au Nord.

Les deux colonies avaient été construites sans la permission des autorités israéliennes, et sont connues pour abriter des populations de colons intransigeants. En janvier dernier, des colons venus d'Adei Ad ont jeté des pierres vers des diplomates américains qui inspectaient les dégâts sur un verger d'oliviers situé près de la colonie, et appartenant à des Palestiniens.

Cette série d'arrestations fait suite à la mort samedi dernier de Saad Dawabcheh, un homme de 32 ans qui a succombé à des brûlures au second degré sur 80 pour cent de son corps causées par une attaque menée le 31 juillet dernier — un incendie attribué à des extrémistes juifs par les autorités. Le fils de Dawabcheh, qui était âgé de 18 mois, a péri lors de l'incendie, alors que sa femme et son autre fils âgé de 4 ans sont toujours dans un état critique.

Le dimanche précédant, en réponse à l'incendie criminel, le ministre de la Défense israélien Moshe Ya'alon a approuvé l'usage d'ordres de détention administrative, qui donnent lieu sans procès à une incarcération pour une durée indéterminée, contre des extrémistes juifs.

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Trois hommes âgés d'une vingtaine d'années ont été condamnés à six mois de prison dans le cadre de ces procédures. Parmi eux se trouvent Meïr Ettinger — le petit-fils du défunt rabbin Meïr Kahane, un extrémiste de droite israélo-américain — et Eviatar Slonim, qui a déjà été interrogé dans le cadre d'une affaire d'incendie criminel dans une maison palestinienne située dans les collines au Sud de la ville d'Hebron (Cisjordanie).

Ettinger a été accusé d'être à la tête d'un réseau clandestin de cellules terroristes juives qui ont attaqué des maisons palestiniennes et des sites sacrés chrétiens. Des ordonnances restrictives ont été émises à l'encontre des deux hommes, qui n'ont plus le droit de se rendre à Jérusalem ou en Cisjordanie.

Face à cette vague d'interventions, Honenu, une organisation juridique proche de l'extrême droite, a déclaré que la police israélienne avait contribué à « l'atmosphère d'incitation à la haine » contre les colons, tout en estimant qu'une « chasse aux sorcières » était en cours. L'organisation — qui assure la défense d'Ettinger — a également soutenu que son client avait été soumis à des actes de torture, comme de la « privation de sommeil » et des « brutalités … durant l'interrogatoire. »

La détention administrative a longtemps été utilisée contre des Palestiniens suspectés de terrorisme, mais les responsables de la sécurité en Israël ont indiqué que leur gouvernement avait jusque-là refusé d'utiliser cette mesure pour emprisonner des extrémistes juifs avérés, et ce malgré des demandes répétées.

Suivez Harriet Salem sur Twitter : @HarrietSalem