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VICE Student Guide

Les jobs étudiants les plus peinards, d'Efteling au cimetière d’Anvers

« On m’insultait via des haut-parleurs. Moi, je devais rester là, écouter et manger des Chocapics. Bizarre, mais on m’a payé 115 euros pour faire ça. »
Matéo Vigné
Brussels, BE
J
illustrations Jangojim

Des MST aux syllabi en passant par les TD et l’assiette de pâtes au ketchup, VICE plonge dans la vie étudiante. Retrouvez nos articles dans le Guide VICE de l'étudiant.

Il y a toujours un moment dans votre vie où l’idée de gagner de l’argent en faisant un travail stupide peut sembler très attrayante. Pour les étudiants, cette période s'appelle les vacances d'été. Certains d'entre nous, cependant, trouvent de meilleurs filons que d'autres et ont donc des emplois mieux rémunérés ou plus intéressants que la gestion du rayon biscuits et chocolats du Colruyt du coin, par exemple. En guise d’inspiration, nous avons recensé quelques-uns de vos meilleurs jobs étudiants.

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Garder un phare et en profiter pour cultiver son corps - Alexandre (25 ans)

« J’avais 18 ans et je venais d’avoir le bac quand j’ai travaillé dans ce phare. Un vieil ami de ma mère qui travaillait pour le port m’avait dit qu’ils cherchaient un gardien de phare pour l’été. J’ai eu de la chance car personne n’avait postulé. En plus, ce phare allait être automatisé, du coup on peut dire que j’ai été le dernier gardien du phare. C’était un boulot assez particulier, il fallait juste vérifier la nuit que la lumière du phare fonctionnait bien. J’avais une sorte de petite plage privée à ma disposition et bien sûr de l’électricité. On m’apportait de la nourriture deux fois par semaine en bateau. C’était une sacrée expérience, même si au final ça ressemble un peu à de la prison. Tu tournes en rond, tu regardes la télévision, quand ça capte et qu’il n’y a pas de tempête, tu fais beaucoup de sport pour passer le temps. Une fois il y a eu un grand orage et bien sûr, vu qu’il n’y a pas de digues au niveau des phares, tu te prends des vagues immenses. Tu chantes pour te rassurer. Tu sais que le phare ne va pas s’effondrer mais le bruit de la mer contre le ciment, c'est assez particulier. Au final j’y ai gagné 2000€, j’étais nourri et logé et, je me suis forgé un corps plutôt pas mal avec un bronzage parfait. Franchement, il y a pire comme job. »

Voyager autour du monde pour parler poker - Milko (23 ans)

« Je m'intéresse au poker depuis que j’ai seize ans. Quand il s'est avéré que je n'allais pas obtenir ma quatrième année à l’université, je me suis tourné vers un plan B. Ou plutôt E. Je suis alors tombé sur un travail en tant que journaliste spécialisé dans le poker et j'ai saisi ma chance. En mai 2017, j'ai commencé à couvrir des tournois de poker pour PokerCity. J’avais 22 ans. J'ai ensuite commencé une cinquième année en tant que journaliste, et grâce à ce boulot que je considérais comme une sorte de stage, j'ai pu acquérir de l'expérience sur le terrain. L'été passé, je suis allé à Las Vegas pendant deux mois avec PokerNews pour faire un reportage sur les World Series of Poker. Cet été, j'ai un voyage à Bucarest de prévu et je vais bientôt travailler à Rotterdam. Si je réussis, je travaillerai également dans la petite ville tchèque de Rozvadov pendant les vacances d'automne. Voyager un peu partout dans le monde et couvrir des tournois de poker, c'est cool, non ? »

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Vendre de la weed, mais légalement - Gaby (20 ans)

« Je suis quelqu’un qui fume beaucoup, comme tout le monde ici en fait. Il y a trois mois, mon frère a lu un article sur cette weed qui contenait essentiellement du CBD et qui était par défaut légale. Il a donc décidé d’ouvrir un dispensaire. Moi, je m’occupe d’informer les clients et de vendre l’herbe. C’est trop bien car je parle de quelque chose que je connais et qui me tient réellement à cœur. J’y travaille tout cet été pour donner un coup de main à mon frère mais aussi pour me faire un peu de blé. Et pour la fumette gratuite. Ça ne défonce pas donc je peux fumer pendant que je travaille, c’est presque un petit geste marketing. Pour l’instant ça marche bien, mais comme c’est tout nouveau et que c’est mon frère, je ne demande pas une rémunération de dingue. Mais c’est plutôt cool d’être la première vendeuse de weed légale de ta ville, non ? »

Entretenir le cimetière (ou se laisser entretenir) - Johannes (31 ans)

« Pendant mes deux premières années au service Environnement d'Anvers, j'ai été envoyé dans le cimetière. Dès qu'il faisait trop chaud, ou dès qu'il pleuvait, donc en fait la plupart du temps, nous n'avions pas besoin de travailler. J'ai pu réviser pour ma seconde sess, je lisais le journal avec une tasse de café, je jouais et déconnais avec mes collègues. Le vendredi, un cuisinier nous faisait à manger. Parfois, une fosse devait être ouverte à nouveau pour sortir un cadavre ou pour placer une femme récemment décédée à côté de son mari. C'était bizarre de voir comment ils procédaient, car il suffisait de toucher un orteil et le squelette tombait en morceau. Ils coinçaient ensuite une broche dans la poitrine pour empêcher tout le truc de tomber en morceaux. Bien sûr, je devais m'assurer qu'aucun autre visiteur ne soit témoin de ce genre de scènes. »

Être assis sur une chaise et surveiller une porte fermée à clé - Ludovic (22 ans)

« L’été dernier, je travaillais pour le Service des Finances et en gros je secondais le travail que faisait déjà une porte fermée. J’étais assis sur une chaise toute la journée, face à cette fameuse porte avec une petite loge de garde. Tous les jours, je prenais la relève d’un autre mec qui faisait le même travail que moi, je devais juste être là au cas où. Au cas où quoi ? Je ne sais pas, je pense que c’est un travail qui existe surtout par rapport à des histoires d’assurances liées à la sécurité des bâtiments. Je faisais ça à mi-temps, je gagnais 800€. Imaginez un temps plein. Si jamais il se « passait quelque chose », du style attaque terroriste ou météorite géante, ma seule responsabilité était d’appuyer sur un bouton pour prévenir la Police… Mais bon, il ne s'est jamais rien passé. C’était vraiment de l’argent facile. J’avais 21 ans, c’était en plein milieu du mois d’août quand il n’y a rien à faire, je bossais de 8h à 15h, le bâtiment était à deux pas de la plage, c’était juste super pratique. Et j’ai vu des dizaines de films. »

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Faire de vos rêves d’enfant une réalité au sein d’un parc d’attractions - Frouke (22 ans)

Quand je suis tombée sur une offre d’emploi d’Efteling sur Facebook, j'ai immédiatement postulé. J’aurais tout donné pour travailler là-bas. C'était comme un rêve de gosse qui devenait réalité. Mon travail était très varié et, selon les qualifications que vous aviez, vous pouviez avoir un job dans différents endroits du parc. Je travaille maintenant au pôle logistique avec la marchandise mais aussi en tant que graphiste au bureau. Le meilleur dans ce travail, c’était de voir les gens sortir de leur quotidien le temps d’une journée et expérimenter la magie du parc. Mes horaires sont flexibles et le salaire est plus élevé que le salaire moyen dans l'industrie hôtelière. Le vrai plus c’est qu'il y a des bonus réguliers pour le personnel, comme un voyage à Londres tous frais payés par exemple. Après avoir travaillé pendant trois ans comme étudiante tous les week-ends et vacances, c'est devenu mon travail à temps plein. »

Manger toutes sortes de choses et agir de façon aléatoire - Annisha (23 ans)

« Pour leurs travaux de recherche, des étudiants avaient besoin d’observer le comportement des gens et surtout leurs réactions psychologiques, tout ça en relation avec la bouffe. J’ai participé à plus d’une trentaine d’expériences. Parfois, c’était un peu n’importe quoi mais tant que je gagnais de l’argent, ça allait. Les tests étaient rémunérés entre 6 et 160 euros. Pour un test, j’ai dû manger des plats à base de spaghettis pendant une semaine. Les spaghettis étaient fournis par l’université. Tous les jours, on me posait une série de questions auxquelles je devais répondre. Cela dit, l’expérience la plus bizarre, c’était quand je me suis retrouvée assise dans une pièce toute blanche, avec des électrodes sur la tête. Des gens m’insultaient via des haut-parleurs. Moi, je devais rester là, écouter et manger des Chocapics. Bizarre, mais on m’a payé 115 euros pour faire ça. Je suis toujours inscrite à ce programme, je suis super curieuse à chaque fois de savoir quelle sera la prochaine aventure. »

Boire des bières avec les clients de l’auberge - Alexander (21 ans)

« Il y a quelques années, j'ai rencontré les propriétaires de cette auberge et j’y suis allé de plus en plus souvent. Finalement, ils m’ont offert un job pour l’été. J'avais 19 ans, je faisais mes études à l'académie de cinéma et j'avais besoin d'argent. Ils payaient bien. J'ai pu financer mes études et j'avais toujours de l’argent de poche. La chose qui importait le plus pour les propriétaires, c’était la relation que j’entretenais avec les touristes. Il y avait une grande terrasse où les gens se détendaient, se rencontraient et jouaient au beer-pong. Et je devais me joindre à eux. C'était ça le plus cool avec ce job : j’apprenais des langues étrangères et je me faisais des amis qui venaient des quatre coins du monde. J'ai maintenant des contacts qui peuvent m’héberger d'Ukraine au Brésil et je pourrai à mon tour découvrir leurs pays.

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Actualiser les scores de Roland Garros sur un site internet - Louis (23 ans)

« En général, l’image que l’on a des stagiaires est souvent négative. On se dit qu’ils ne font qu’apporter le café. Parfois c’est pire, et c’était mon cas. J’ai fait un stage à 17 ans au sein de L’Equipe, un journal sportif français. C’était au moment de Roland Garros donc toute l'attention de la rédaction était tournée vers le tennis. J’étais assez excité à l’idée de faire ce job. Je me suis dit qu’il y allait avoir une chance que je couvre un match, ou que j’interviewe un joueur. Non. Mon boulot, pendant toute la durée du tournoi, a été d’actualiser les scores sur le site internet. Point par point. J’ai regardé tous les matchs. Tous. Des qualifications à la finale, féminin, masculin, doubles, simples… J’ai été payé environ 500€ pour faire ça et pas grand-chose de plus. C’était de l’argent facile mais ça m’a un peu dégoûté du métier de journaliste sportif.

Appuyer sur des interrupteurs - Théo (22 ans)

« Il y a trois ou quatre ans, j’ai fait le boulot le plus drôle, facile et foutage de gueule de toute ma vie. Avec du recul, je m’en veux un peu d’avoir été payé autant pour faire ça. Un nouvel immeuble venait d’être construit dans un village pas loin de chez moi. C’est un coin reculé et il n’y a qu’une seule route pour y accéder. Dès qu’il y avait un problème, ça pouvait prendre beaucoup de temps à résoudre. En été, les pannes d’électricité sont fréquentes dans le coin. Ils venaient de poser les connexions électriques et tout le bordel. Afin d’être sûr que l’électricité était OK, il fallait appuyer toutes les deux heures sur chaque interrupteur, l'un après l'autre, et vérifier qu’ils fonctionnaient. Ça a été mon job pendant trois semaines en été, je me suis fait 900€.

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