Ce sont des femmes qui dirigent les mouvements étudiants pour le climat dans le monde
Alice, Fé et Eve. Toutes les photos par Marie Boule

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environnement

Ce sont des femmes qui dirigent les mouvements étudiants pour le climat dans le monde

« Depuis toujours, c’est les hommes qui sont les leaders des mouvements. Ça fait du bien que ça change. »

En observant le mouvement étudiant pour le climat à travers le monde, on constate qu’un grand nombre de jeunes femmes occupent les rôles d’organisatrices ou de leaders des grèves et des marches. Aux États-Unis, Alexandria Villasenor, Isra Hirsi et Haven Coleman sont à la tête du mouvement; au Canada, c’est Rebecca Hamilton à Vancouver, Zoe Keary à Toronto et Sara Montpetit au Québec; en Belgique, Anuna De Wever et Adélaïde Charlier; en Australie, Alessandra Baggio Ward… Des jeunes femmes qui disent toutes avoir été inspirées par Greta Thunberg, la militante suédoise de 16 ans à l’origine de ce mouvement mondial.

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De nombreuses études ont par ailleurs prouvé que le réchauffement climatique affecte plus les femmes que les hommes. Les femmes et les filles, particulièrement celles qui vivent dans des conditions de pauvreté, courent un plus grand risque de mourir ou d’être déplacées à cause des changements climatiques. Elles portent par exemple plus souvent la responsabilité des tâches comme l’approvisionnement en nourriture et en eau. Lors du tsunami de 2004 en Indonésie, 77 % des victimes étaient des femmes.

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Marie, Inès et Justine.

On a demandé à des élèves du secondaire rassemblées le 7 mars à Montréal pour manifester pour le climat, ce qu’elles pensent du leadership des femmes dans la mobilisation contre les changements climatiques.

Léa, 16 ans

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Léa

« Ça m’étonne pas du tout qu’il y ait plus de femmes. En 2019, ce qui est beau, c’est qu'on nous oblige pas à être quelqu’un d’autre. J’ai l’impression que je peux être la femme que je suis et ne pas être opprimée, donc je suis plus fière de venir manifester. Depuis toujours, c’est les hommes qui sont les leaders des mouvements. Ça fait du bien que ça change. »

Annabelle, 14 ans

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Annabelle (à gauche) et Milli.

« J’avais remarqué qu’il y a plus de filles qui demandent des informations sur les marches à l’école. Les gars, faut les motiver un petit peu plus. Nous, les femmes, ça fait longtemps qu’on doit aller manifester et revendiquer nos droits. Je pense qu’on a vite appris que manifester, c’est une bonne façon de se faire entendre. »

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Eve, Fé et Alice.

Alice, 15 ans

« On vit dans un monde qui est surtout dirigé par les hommes. Ils ont plus de contrôle : les PDG des grosses compagnies qui s’en foutent un peu de l'environnement sont souvent des hommes, par exemple. »

Eve, 16 ans

« Les femmes ont eu beaucoup de discriminations. Les gens qui ont vécu de la discrimination sont plus alertes à lutter pour les causes qui touchent l’humanité. Je trouve ça poche que les gars s’impliquent moins, mais il y en a quand même, et on veut que tout le monde participe, c’est ça le plus important. »

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Emmanuelle et Suzon

Emmanuelle, 11 ans

« Depuis longtemps, les femmes veulent changer la vision du monde sur l’égalité, donc c’est normal qu’elles veuillent participer à ce combat plus que les hommes. Nos parents étaient déjà conscients qu’il y avait un problème, mais on les a réveillés en disant qu’il faut pas juste le penser, il faut aussi poser des gestes et agir. […[ D’ailleurs, en parlant de féminisme, mon père était un peu moins au courant des problèmes de climat, et ma mère s’en est plus vite rendu compte, plus que mon père. »

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Suzon, 12 ans

« Greta, ça nous a montré qu’on était capables de tout faire. C’est pas parce qu’on est des femmes, et jeunes, qu’on peut pas sortir dans la rue et faire de grandes choses. Nos parents s’en rendaient compte, mais on a quand même dû les convaincre plus fort, parce qu’on devrait être à l’école, mais nous, on préfère s’occuper du climat. »

Marie Boule est sur Twitter.