Attaques de New York : quand le restau des parents du suspect se fait défoncer sur Yelp

Les habitants de la Grosse Pomme ont passé le week-end à stresser. À quelques heures d'intervalles, des bombes ont été retrouvées dans des lieux publics et l'une d'elles a même explosé en plein Manhattan, dans le quartier très fréquenté de Chelsea, faisant 29 blessés. Le but de cette action est apparu assez clair : causer un max de dégâts et faire flotter comme une atmosphère de terreur.

Lundi matin, la police a dévoilé l'identité du principal suspect : Ahmad Khan Rahami. Plusieurs millions d'Américains ont alors reçu un message d'alerte sur leur portable pour les informer de l'identité du suspect. Les médias ont quant à eux reçu une photo et une description physique de l'homme ainsi que des détails sur sa famille et son éducation. Quelques heures après cette publication, Rahami était capturé après un échange de balles avec les forces de l'ordre.

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Rahami, citoyen américain né en Afghanistan, résidait à Elizabeth dans le New Jersey. Avec sa famille il tenait un restaurant de poulet grillé qui avait déjà eu des soucis avec la justice, comme l'explique le maire de la ville, J. Christian Bollwage, dans une conférence de presse. Le First American Fried Chicken, l'établissement en question, était en effet ouvert 24 heures/24. Cela avait pour conséquence d'attirer toute une population bruyante en pleine nuit, dérangeant le voisinage.

Finalement, la municipalité a ordonné au restaurant de fermer après 22 heures, mais les Rahami ont ignoré la décision de justice et ont continué leur activité nocturne comme si de rien n'était. Un soir, alors qu'un policier venait pour tenter de faire respecter l'horaire de fermeture, l'un des frères d'Ahmad s'en est pris à lui, et s'est fait coffrer. Une fois libéré, le frangin s'est vite arraché direction l'Afghanistan. Dans le même temps, la famille Rahami portait plainte contre le maire, la municipalité et la police municipale. Le motif : discrimination raciale et ethnique. Le maire se défend d'une telle accusation et souligne que le restaurant dérangeait l'ordre public et qu'il ne s'agissait en aucun cas de racisme.

Depuis lors sur la page Yelp du restaurant, un nombre infini d'utilisateurs sur-vénères ne cesse de lancer des commentaires haineux ou des blagues vaseuses en guise de tomates pourries virtuelles. Les jeux de mots tournent principalement autour d'autocuiseur et de sandwichs piégés au porc : de subtiles références au fait que l'une des bombes retrouvées dans Manhattan était un autocuiseur relié à des explosifs et que le First American Fried Chicken en question sert de la nourriture halal…

Commentaire de l'image : « Leur poulet c'est de la BOMBE il DÉFONCE vraiment tout c'est une TUERIE . Il ne faut vraiment pas leur en vouloir ou les boycotter pour leur soutien du terrorisme pendant cette fermeture. Quand ils réouvriront. Rapportez du bacon et des travers de porc pour les remercier de tout le bien qu'ils font à notre pays. »

« Il faut fermer ton restaurant définitivement et tous les membres de ta famille doivent être déportés jusqu'au TERRORISTAN », écrit par exemple un Yelper de Dallas au Texas.

« Le meilleur poulet à l'autocuiseur de la côte Est ! »

« Mes potes m'ont dit que c'était d'la « bombe » mais après y être allé j'ai été victime d'une diarrhée explosive. Apparemment, tout est dans l'autocuiseur. N'allez pas dans ce restaurant, sauf si vous voulez retrouver vos boyaux un peu partout dans la pièce. »

La palme de l'hors-sujet revient à cet internaute localisé à Plano au Texas, apparemment très furieux que le restaurant considère la marque de glaces Breyers comme « premium ».

« Ces abrutis disent que la Breyers est une glace « premium » ? Rien que ça devrait nous alerter. En plus, c'est un peu dangereux d'aller manger là-bas vu que l'un des employés a l'air d'être en brouille avec les USA. »

« Virez cette famille d'ici, ils ont commencé par un djihad légal avec leur plainte contre la police locale et maintenant ils font le vrai jihad. Renvoyez-les dans un endroit qui respecte leur culture et où ils ne se sentiront pas obligés de faire tout exploser. »

Depuis lundi matin, le flot de commentaires négatifs a fait baisser l'évaluation du restaurant qui n'est plus qu'à deux étoiles. C'est con, parce qu'avant que Ahmad n'ait été désigné comme le suspect principal de cette attaque, les critiques étaient plutôt positives. L'un des clients recommandait les burgers halals. Un autre vante le poulet, les frites et aussi les beignets jamaïcains du restaurant.

Selon le New York Times, Ahmad est décrit par les habitués du restaurant comme quelqu'un d'amical et qui n'avait pas particulièrement de colère en lui. Il « traînait dans la rue avec ses amis » et donnait souvent des morceaux de poulet gratos aux habitués. Il faut croire que ce bon vieux temps est sans doute bel et bien révolu.