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Les rayons cosmiques pourraient rendre nos astronautes complètement fous

Des études réalisées sur des souris laissent à penser que les astronautes en partance pour Mars pourraient souffrir de sérieux troubles mentaux.

Les astronautes embarqués dans de futures missions martiennes pourraient succomber à des troubles cognitifs sévères, dont l'anxiété, la confusion, et l'incapacité à prendre des décisions. Tout cela à cause des niveaux élevés de rayonnement cosmique, explique un article publié dans Scientific Reports.

Les scientifiques ont étudié les effets des radiations cosmiques sur des rongeurs, et conclu qu'une « mission spatiale à destination de la planète Mars exposera l'équipage aux rayons cosmiques, qui provoquent des troubles cognitifs importants chez les rats, et possiblement chez l'homme. »

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Les astronautes de la Station Spatiale Internationale, qui peuvent passer des mois et des mois dans l'espace, ne sont que peu exposés à cette menace : la magnétosphère terrestre les protège. Des missions plus lointaines, en revanche, seraient beaucoup plus dangereuses. En outre, les astronautes qui ont quitté l'orbite terrestre pour une courte durée (pour des missions lunaires, par exemple) ont déjà fait l'expérience des effets secondaires de l'exposition aux radiations. En juillet, un autre article publié dans Scientific Reports fait état de problèmes cardiovasculaires chez les astronautes des missions Apollo.

L'article récemment paru avertit néanmoins que le rayonnement cosmique pourrait mettre en péril la capacité des astronautes à effectuer leur travail. « Puisque la NASA prévoit une mission vers Mars, les astronautes seront inévitablement exposés à de faibles fluences de noyaux à haute énergie et entièrement ionisés qui définissent le spectre des rayons cosmiques galactiques, » ajoute l'étude.

« C'est une menace bien réelle pour le cerveau. »

Ces recherches, menées par des chercheurs du Département d'Oncologie des Radiations de l'Université de Californie et de l'Université de médecine de Virginie de l'Est, ont permis de tester les conséquences de l'exposition aux rayons cosmiques sur les fonctions biologiques de cerveaux de souris pendant 12 semaines. Les souris ont dû effectuer des tâches précises à 12 et 24 semaines après la période d'irradiation, et les observations des scientifiques les ont amenés à conclure que les rayons cosmiques constituent une menace bien réelle pour les circuits neuronaux du cerveau. »

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Les rayons cosmiques galactiques sont composés de particules chargées d'énergie déviées de la Terre par la magnétosphère. Ils sont si pleins d'énergie qu'ils peuvent pénétrer à travers les coques des vaisseaux spatiaux, puis dans les tissus des organes du corps humain.

La NASA cherche déjà une solution pour protéger les astronautes lors de leur périple vers la planète rouge. On pourrait par exemple inclure des zones de protection spéciales dans le vaisseau, à l'intérieur desquelles les astronautes pourraient être protégés des éruptions solaires et des rayons cosmiques. La NASA songe également à des champs de protection électromagnétique locaux capables de générer une bulle de protection autour du vaisseau.

Elon Musk, quant à lui, est resté très vague sur la question des rayons cosmiques, et a éludé la question qu'un membre du public lui avait posée à ce propos lors de l'IAC 2016.

« On parle souvent des radiations, mais je ne suis pas certain que ce soit si important que cela, » a déclaré Musk, qui suggère néanmoins que les rayons cosmiques pourraient être associés à un risque accru de cancer, et que les colons pourraient se protéger grâce au Système de Transport Interplanétaire en s'abritant derrière une colonne d'eau.

Cependant, le problème ne se cantonne pas à la sécurité des vaisseaux spatiaux. Mars ne possède pas, comme, la Terre, un champ magnétique capable de repousser les particules à haute énergie. Son atmosphère, très mince, n'offrira qu'une protection minimale à de potentielles installations humaines.

Pour le moment, les chercheurs tentent de définir un niveau d'exposition aux radiations acceptable, tout en précisant que même si leur étude ne s'applique qu'aux rongeurs, « il n'existe pas de données permettant de suggérer que la réponse des animaux aux rayons cosmiques pourrait différer de manière fondamentale de celle des humains. »

« Dans ces conditions, la conclusion la plus logique à apporter à ces études est que l'exposition aux rayons cosmiques présente un risque neurocognitif préoccupant. »