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Sports

Le tennisman Milos Raonic a des choses à dire sur l'art contemporain

Après avoir défait Gaël Monfils en quatre sets ce mercredi à l'Open d'Australie, Milos Raonic s'est épanché sur sa passion pour Andy Warhol, Ai Weiwei et l'art contemporain en général.
Milos Raonic et sa compagne lors de leur visite de la National Gallery de Victoria à Melbourne, dimanche 24 janvier. Photo: Vince Caligiuri/Getty Images AsiaPac

Echange un peu surréaliste lors de la conférence de presse du Canadien Milos Raonic à la suite de sa victoire en quart de finale de l'Open d'Australie sur Gaël Monfils (6-3, 3-6, 6-3, 6-4). Après toutes les questions d'usage sur sa présence en demi-finale ou sur le rôle de Carlos Moya dans son entraînement, est venue une question un chouia originale à laquelle on attendait une réponse convenue :

« J'ai vu que vous aviez visité un musée il y a quelques jours (Raonic a visité la National Gallery of Victoria à Melbourne samedi, ndlr). Quelle importance cela avait pour vous d'utiliser ce jour entre deux tours pour déconnecter un peu tout en restant concentré sur le prochain match ? »

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L'échange qui s'ensuit est retranscrit tel quel, s'envolant, comme rarement on a vu lors de conférences de presse post-match de tennis, vers la critique raffinée d'art contemporain :

MILOS RAONIC : C'est quelque chose que je gère de mieux en mieux. Je peux devenir très obsessionnel sur le processus et ce qu'il faut que je fasse pour le prochain match. Je réfléchis constamment à ce que je dois faire.

Mais c'était vraiment bien de pouvoir m'évader pendant un instant. J'ai pu faire quelque chose que j'aime et qui est une passion que j'apprécie de plus en plus depuis deux ans, je dois dire.

Q : C'était Warhol ou le Chinois (la National Gallery of Victoria accueille actuellement une exposition sur Warhol et Ai Weiwei, ndlr) ?

MILOS RAONIC : J'ai vu pas mal d'expositions sur Warhol par le passé. Je voulais plutôt voir les installations d'Ai Weiwei, notamment l'Infinite Bicycle (l'installation s'appelle Forever Bicycles en réalité, ndlr) qui était au centre du musée.

Q : En un mot, vous en avez pensé quoi ?

MILOS RAONIC : Magnifique, à plusieurs égards. Je trouve que n'importe quelle itération que vous pouvez voir de la vie d'Andy Warhol a pris un autre sens au fil des ans depuis son décès regrettable, alors que l'oeuvre de Weiwei est constamment en train de se construire et vous pouvez voir quelque chose de vraiment différent.

J'apprends beaucoup de choses sur lui, à propos de son assignation à résidence et toutes sortes de choses, son comportement rebelle vis-à-vis de l'establishment etc. Je pense que l'aspect le plus impressionnant chez lui, c'est à quel point ses installations sont grandioses. Ce n'est pas le genre de choses qu'on met chez soi, mais je les trouve merveilleuses.

Raonic a beau avoir un fruste et pas très sexy raquette en main, il semblerait qu'il ait du raffinement à revendre quand il s'agit de parler d'art contemporain. Bon, ça reste de l'art contemporain assez mainstream, mais on sent dans les déclarations de Raonic une vraie passion pour le sujet.

On attend désormais qu'Ivo Karlovic vienne nous parler de son appétence pour la cuisine moléculaire ou que Nick Kyrgios aborde son penchant pour le free jazz.