sexe jeune confinement
Illustration de Pierre Thyss.
Life

Les endroits les plus bizarres où vous avez baisé, avant le confinement

Parce qu'il y a encore pas si longtemps, on pouvait aller où on voulait sans attestation et voir des gens ailleurs que dans des commerces essentiels.
Thibault Hollebecq
Paris, FR
Pierre Thyss
illustrations Pierre Thyss

Lors du premier confinement, on a tous essayé de prendre notre mal en patience, de se faire une raison, de se trouver des activités débiles ou même de tenter vainement de croire qu’on allait se mettre au sport. 

Mais maintenant qu’on se tape cette suite sans saveur du type Confinement II, le retour, c’est une autre paire de manches. La culture meurt à petit feu, plein de gens n’ont toujours pas retrouvé l’odorat, certains ont peur de devenir définitivement fous pendant que le gouvernement français essaye d’interdire le fait de filmer des policiers.

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Alors, pour oublier cette morosité ambiante, quoi de mieux que de repenser à toutes les conneries qu’on pouvait faire avant tout ça ? Quand on avait encore le droit d’aller plus loin qu’à la Poste du coin pour espérer récupérer un énième colis égaré. Parmi ces doux souvenirs ; celui de forniquer dans des endroits pas forcément prévus à cet effet. On a compilé quelques-uns de vos meilleurs souvenirs.

Natacha*, 31, Waterloo

« À croire que j’ai un truc pour les parkings d’hypermarchés discount, mais j’ai niqué deux fois sur des parkings de Lidl différents. Une fois avec mon ex, alors qu’il avait une nouvelle nana depuis pas longtemps. C’était un soir où on s’était croisés par hasard en soirée et je voulais sûrement lui faire comprendre que j’étais mieux que l’autre. Depuis, j’ai pourtant bien enregistré l’info : « Se retaper un ex, c’est comme ravaler son vomi ».
La seconde fois, c’était avec un collègue de boulot, casé lui aussi. On savait pertinemment qu’un jour il allait se passer un truc entre nous. Un soir, on se chope en teuf. On tente d’être discrets, on commence à niquer sur le parking de la soirée. Le problème, c’est que les gens pouvaient trop nous griller depuis le fumoir. Alors on migre vers le parking d’à côté, celui du Lidl. Le plus drôle dans tous ça ? Prise en levrette, mes règles se sont dit que c’était le bon timing pour arriver et tâcher son jean ainsi que le bas de sa chemise. Je sais pas comment il s’est démerdé pour cacher ça à sa nana en rentrant chez lui, mais cette histoire me fait toujours autant marrer. »

Marie*, 28 ans, Marseille

« C’était l’après-midi après avoir mangé des churros et on était cachés dans une mini forêt du parc Borely de Marseille. On a eu hyper envie de faire l’amour, on pensait plus qu’à ça. Puis au bout d’un moment pendant qu’on le faisait on a réalisé qu’on était au plein milieu de la Coupe du Monde de Pétanque. On entendait le bruit des boules s’entrechoquer et des gens hurler. Mais je crois que personne ne nous a grillé. »

« Dans ma tête, à ce moment-là, ça faisait très pub Chanel : romantique dans un Paris désert, mais la réalité devait être bien plus schlague »

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Julien*, 31 ans, Metz

« J'avais 21 ans, je venais d'emménager dans une nouvelle ville, nouvelle promo. J’ai un studio, j’y organise un apéro, le jeu est de picoler sec et de se rencontrer. On se met vite le grappin dessus avec une fille de ma classe, on est chaud mais alors chaud du cul, on a 20 ans… On est saouls et on veut pas attendre que les gens partent de chez moi, alors on va dans l'ascenseur. Un grand ascenseur avec une vitre qui fait tout le fond de l'ascenseur et une barre au milieu qui fait toute la largeur de la vitre. La fille est assez légère et souple pour mes petits bras, elle se hisse sur la barre, je descend mon pantalon. On commence à coucher ensemble, quelques allers-retours de bassin. Quand tout à coup les portes s'ouvrent mais je ne l'entends pas tout de suite, je redresse la tête et m'aperçois qu'un pote (que j'avais rencontré il y a à peine cinq jours) nous regarde un verre à la main. Je le vois dans le reflet du miroir. Il explose de rire, bloque la porte et hurle aux autres de venir. Ils déboulent mais j'ai le temps, le caleçon vite remonté, de pousser son pied. Il n'ose pas retenir la porte plus longtemps, l'ascenseur monte, et on a fini dans un couloir du 4ème étage. »

John*, 31 ans, Toulouse

« J’étais en week-end à Paris. Après une soirée bien trop arrosée on s’est retrouvés en after chez mes potes chez qui je logeais. À un moment donné, il ne restait que mon crush et moi d’encore éveillés. On a commencé à se tripoter dans le canap où dormait un autre mec. Mais on avait pas de capotes, on est sorti au petit matin pour espérer en trouver. Rien n’était ouvert, pas de distributeur en vue, on a même demandé à des passants qui partaient travailler. Un mec sympa a fini par nous en dépanner une. On a fini par baiser dans la fontaine (vide) du rond-point de la place Gambetta. Dans ma tête, à ce moment-là, ça faisait très pub Chanel : romantique dans un Paris désert, mais la réalité devait être bien plus schlague. »

Selma*, 30 ans, Tassin-la-Demi-Lune

« C'était il y a 10 ans, avec un mec qui n'était pas mon mec mais avec lequel on finissait toujours par craquer. Une attraction indescriptible, chimique en fait. On était parti en balade le long de la Deûle dans le Nord. Au bout d'un moment, on se rend compte que pour revenir le long de l'autre berge il faudrait qu'on marche beaucoup trop longtemps. Alors on décide de traverser à la nage. En sortant de l'eau de l'autre côté, on est à moitié nus, mouillés et hyper excités. Donc on fait l'amour, là, près du chemin de balade où quiconque peut passer. En plus, on est allongés sur la berge, on est pas contre un arbre un peu cachés. Non, tout le monde peut nous voir. C'est donc intense et rapide. Avec le recul, c'est un chouette souvenir de liberté et de “non-peur” du reste du monde. À refaire ? C'était un moment précis avec une personne précise et c'est bien comme ça. »

« On décide de se réfugier dans la cabine de la grue pour être au chaud. On est arrachés et on se dit que baiser à 100m de haut, on le fera pas tous les jours »

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Romaric*, 27 ans, Bordeaux

« Après s’être faits virer d’un club parce qu’on tapait de la drogue dans les toilettes, on décide avec ma copine de continuer la soirée chez nous. Sur la route je vois une grue et je la motive à l’escalader pour “prendre de la hauteur”. Ni une ni deux on commence notre ascension. Une fois en haut on se rend compte qu’il y fait très froid. On décide de se réfugier dans la cabine de la grue pour être au chaud. On est arrachés et on se dit que baiser à 100 mètres de haut, on le fera pas tous les jours. En le faisant, je pensais tout le temps à la personne qui allait prendre ma place dans quelques heures, mais pour bosser. On lui a laissé deux clopes, un briquet et une capote – non usagée – sur son siège. »

Franck*, 33 ans , Bruxelles

« Le Palais Royal à Bruxelles ouvre traditionnellement ses portes aux visiteurs pendant un mois l’été. Avec mon copain de l’époque, on avait été le visiter, espérant y croiser la Princesse Mathilde (qui deviendra Reine de Belgique par la suite). On n’y a pas croisé Mathilde, il n’y avait pas grand monde du tout. Il faisait très chaud ce jour-là. À la fin de la visite, on est allés aux toilettes. Au début, on s’est dit pour la blague “Viens on le fait”. Puis en fait, c’est devenu un peu excitant et on s’est enfermés à deux dans un toilette. En vrai, on avait super peur de se faire chopper. Du coup, ça n’a pas duré très longtemps, c’était pas ouf. Mais je me dis encore aujourd’hui qu’il y a pas beaucoup de prolos qui ont déjà pu baiser dans un Palais Royal. »

Lucas*, 27 ans, Agen

« C’était il y 5 ans, j’allais prendre le train qui m’amène voir ma soeur dans le sud de la France. Sur le quai Gare de Lyon, je croise un mec. Bim, coup de cœur. La bonne trentaine, brun, barbe de trois jours… Je me souviens alors avoir un peu (beaucoup en réalité) joué du regard avec lui. Arrivé dans le train, je me connecte à Grindr en deux-deux. Et là, – Amen – je le retrouve directement. Le rendez-vous est pris en moins d’une minute pour se retrouver dans les WC du wagon à mi-chemin. Le train quittait à peine Paris. Je ne me souviens plus de son prénom mais c’était un très bon coup. Sans regrets. »

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Juan*, 26 ans, Paris

« J’étais au Louvre avec ma meuf, on était rentrés gratos avec des fausses déclarations de chômage. Y avait pas grande monde, on se baladait tranquillement. Ma meuf va aux chiottes, j’y vais aussi. Je me rends compte qu’ils sont immenses. On continue la visite du musée. Elle me chauffe un peu, du coup je lui dis qu’on a qu’à aller dans les chiottes. On va dans celui des femmes. Mais là, c’est des toilettes avec des espaces en haut et en bas des portes. En plus, quand on y entre, il y a une personne… On attend donc qu’elle se barre en étant silencieux. Une fois partie, on entre dans une cabine et ma copine se met à quatre pattes sur la lunette des toilettes pour que si quelqu’un entre, on ne puisse pas voir ses pieds. On essaye de baiser en silence. Sauf qu’à un moment, on fait un peu de bruit, pile au moment où une dame rentre dans la pièce. Elle vient toquer à notre porte en demandant “Tout va bien ?”. Ma copine répond hyper gênée “Oui, oui, ça va”. La dame finit par partir, on a terminé vite fait et on s’est barrés. Heureusement la dame n’était plus là. »

Camille*, 30 ans, Avignon

« On était avec mon mec en voyage, une fois arrivé dans notre TGV on se rend compte qu’il n’y avait pas grand monde dedans. On était excités – on l’est un peu tout le temps. Je me suis assise sur lui discrètement. J’étais en jupe, je l’ai relevée. Il avait sa braguette déjà ouverte et on a commencé à faire l’amour discrètement. C’était hyper drôle, mais comme j’étais sur lui, le plus gênant c’est que j’avais vue sur les autres voyageurs par dessus le dossier devant moi. On un peu galéré à aller jusqu’au bout parce que j’avais peur d’être grillée en rebondissant trop fort. »

Yanis*, 37 ans, Paris

« J’étais avec un mec rencontré sur une appli de rencontre, tard le soir. Il me dit qu’il connaît une entrée entre chez lui et chez moi. On s’y retrouve et on va sur les voies de la petite ceinture de Paris, dans une partie non-utilisée du 20e arrondissement. C’était assez excitant car c’est une ancienne voie ferrée, mais il y a beaucoup d’immeubles autour qui ont une vue dessus. On s’est donc mis dans la pénombre de la nuit et on a fait nos affaires. C’était hyper excitant, j’aime vraiment bien les lieux de ce genre. »

« À la fin de la flasque de whisky, on a commencé à être excités, mais c’était galère de faire des trucs discrètement, surtout que le rideau ne nous couvrait pas entièrement »

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Mylène*, 24 ans, Paris

« On était avec mon mec à une compétition sportive dans le nord de la France. Au fond du gymnase de la ville, il y avait un géant traditionnel du Nord. Ceux qui ont de très grande robes panier, montés sur roulettes, sous lesquelles il faut se mettre et qu’on pousse lors des carnavals. Nous avons attendu que les gens partent puis nous sommes passés sous le géant pour une baise rapide. On s’y est repris à deux fois parce que la première fois on a trop stressé. Il y avait du bruit dans la salle et nos pieds étaient visibles. Comme on était super excités, on y est retournés directement. Quand on est sortis du géant, il y avait un organisateur qui était là et qui vérifiait qu’il n’y avait plus personne avant de fermer à clé… On pense qu’il n’a pas vu qu’on sortait du géant. C’était pas la meilleure position, ni très confortable mais c’était super excitant. »

Hannah*, 27 ans, Bruxelles

« En 2017, je voyageais avec mon ex en Inde. On était dans un bus de nuit reliant deux grandes villes indiennes. Comme c’est super long et pas hyper confort, on avait embarqué une fiole de whisky pour que le temps passe plus vite. On était installés derrière le petit rideau du bus couchette qui nous séparait du reste des passagers. À la fin de la flasque de whisky, on a commencé à être excités, mais c’était galère de faire des trucs discrètement, surtout que le rideau ne nous couvrait pas entièrement. C’était drôle sur le coup pourtant le bus était vraiment plein. Le pire c’est que juste après, j’ai du supplier le chauffeur de s'arrêter en pleine nature pour me laisser faire pipi parce que je ne tenais plus. »

Jordan*, 27 ans, Paris

« C’était il y a 4 où 5 ans, je vivais en coloc dans un appartement qui ne permettait pas que je reçoive de mecs lorsque mon colocataire était là. Je parlais avec un mec sur Grindr, je l’avais déjà vu une fois. Il était mega excitant. Notre première fois c’était dans la cave, pas confortable mais ça avait son lot d’excitations, par contre niveau discrétion c’était compliqué. Donc il a fallu trouver une autre solution pour se revoir. L’été battait son plein, il faisait chaud, alors je lui propose le square du Temple, fermé la nuit et a une rue de chez moi. Il accepte. On se retrouve. On escalade les barrières, il est tard, les rues sont vides. Ça devient très sexuel et effrayant en même temps. On commence, mais ce n’est pas super confortable. Pas très étonnant… Du coup, on va sur l’aire de jeux pour enfants, là où il y a des sols semi-rigides pour que les gosses ne se blessent pas. Une aubaine pour notre petite « balade » nocturne. J’ai fini nu dans ce parc, à me faire baiser entre des toboggans. J’y suis jamais retourné avec ce mec, mais avec d’autres oui. »

*Tous les prénoms ont été changés pour respecter leur anonymat.

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