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LE NUMÉRO SANS PHOTO

Ragnar Persson est un suédois...

Vice : T'as déjà eu un mouvement de recul en te replongeant dans tes archives ?Ragnar Persson : Pas quand je regarde les trucs que j'ai faits à 16 ans, tous les dessins de zombies. J'ai surtout honte des trucs que j'ai faits quand j'étais en...

Vice : T’as déjà eu un mouvement de recul en te replongeant dans tes archives ? Ragnar Persson : Pas quand je regarde les trucs que j’ai faits à 16 ans, tous les dessins de zombies. J’ai surtout honte des trucs que j’ai faits quand j’étais en école d’art à Göteborg. C’était assez gnangnan. Les profs étaient dérangés et je me faisais constamment engueuler. Donc au bout d’un moment, j’ai fini par essayer de faire les choses comme ils voulaient que je les fasse. Et je ne suis vraiment pas fier de ça. T’as un crayon favori ? Mes préférés sont les crayons normaux, ceux avec une pointe fine. Mais ils coûtent 6 euros pièce, donc de temps à autre je me pointe dans un grand magasin et j’en fauche cinq. Ils n’en laissent jamais plus de cinq sur les présentoirs. T’as déjà dessiné bourré ? Ouais, assez souvent en fait. Il n’y a pas franchement de différence au niveau du rendu. J’aime boire en dessinant. Tu crois que tes dessins te rendront riche ? Impossible. Ces dessins pour votre magazine, c’est le premier boulot qu’on me donne. Ça serait mortel, n’empêche. Passer mes journées à dessiner, à boire du vin, à faire le malin avec mes potes… Là maintenant, j’ai 7,80 euros sur mon compte en banque. Je serais ravi qu’à la fin de ton interview tu me payes une bière. Et quand on aura terminé, je vais devoir gruger dans le métro pour rentrer en banlieue. Mais va pas t’imaginer que j’essaie de passer pour un martyr. Je sais très bien que je pourrais tout simplement retourner à l’usine. Ça me ferait de l’argent. C’est quoi le truc le plus dur que t’aies eu à dessiner ? J’ai longtemps cru que c’était les chevaux. J’en ai dessiné des tonnes pour m’entraîner. Si quelque chose merde, je peux le dessiner à l’infini, jusqu’à ce que ça marche. Les vases arrivent au sommet de la liste en ce moment. Mon arrière-grand-mère m’a dit : « Je veux un dessin pour mon anniversaire. » J’ai commencé à me demander quel genre de motif tu peux aimer à 101 ans, quand t’as passé ta vie entière dans le nord de la Suède. Je suis rentré chez moi et je lui ai dessiné un oiseau, et j’ai réalisé que les oiseaux étaient super durs à représenter. Donc j’ai ébauché des oiseaux jusqu’à ce que je réussisse à en faire un correct. Après je lui ai dessiné un vase, mais c’était encore plus dur. Elle est morte avant que j’aie pu lui donner ses dessins. Ragnar expose le mois prochain en solo à l’Östersunds Konstförening, Östersund, en Suède. Il est sur le point de publier un autre recueil de ses dessins. Il est à peu près certain que c’est le dixième

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