Santé

41% des Français ont augmenté leur consommation d'antidépresseurs pendant le confinement

Et un quart ont augmenté leur consommation d’alcool et de cannabis parce qu’ils étaient déprimés, selon le Global Drug Survey.
drogue confinement

Lancée à la mi-mai en France, la Global Drug Survey – dont on vous parlait ici – à livré ses résultats intermédiaires sur les consommations d’alcool et de drogue en temps de confinement. S’il est encore possible d’y participer jusqu’au 20 juin, 6 100 personnes y ont déjà répondu en France et près de 40 000 autres dans les douze pays participants.

Si l’on pouvait penser que les Français s’étaient mis à boire davantage pendant le confinement, il semble que cela n’a pas été le cas, d’après les premiers résultats obtenus. Si la consommation d’alcool a été plus fréquente en semaine, elle a été moins abondante : les personnes interrogées déclarent avoir moins consommé en une occasion. Elles indiquent aussi avoir réduit ce qu’on appelle les « consommations problématiques » (plus de cinq verres d’alcool au cours d’une même occasion). Pour expliquer cette réduction, les sondés expliquent que le confinement a immanquablement réduit le nombre d'opportunités de voir ses amis et d’aller dans des bars – la consommation d’alcool étant associée principalement à des questions de sociabilité. Les interrogés ont alors davantage bu avec leur conjoint tout au long de la semaine.

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« Les personnes interrogées nous ont dit qu'elles n'avaient pas envie de consommer des stimulants durant cette période, elles se sont adaptées en raison du contexte » – Marie Jauffret-Roustide, chercheuse à l’Inserm

Pour ce qui est du cannabis, on observe une répartition quasi équivalente entre ceux qui déclarent avoir augmenté leur consommation et ceux qui ont diminué. Les raisons invoquées par ceux qui ont fumé davantage sont les suivantes : essentiellement parce qu'ils avaient plus de temps disponible, et pour pallier l’ennui et enfin, dans une moindre mesure, parce qu’ils avaient des stocks plus importants qu’à l'accoutumée.

Pour d’autres substances comme la cocaïne et l’ecstasy, les Français ont baissé leur consommation pendant le confinement (48% des interrogés ont freiné leur consommation de cocaïne et 51% pour l’ecstasy). Pour ces deux substances, les personnes interrogées ont indiqué avoir diminué leur consommation parce qu'ils avaient eu moins de contacts avec ceux qui en prennent, et qu’ils n’avaient pas non plus envie d’en consommer pendant cette période singulière. Le problème de l’approvisionnement est aussi évoqué, mais ne représente qu’une raison annexe de la baisse. « C’est plutôt un manque d’envie et d’occasion. Les personnes interrogées nous ont dit qu'elles n'avaient pas envie de consommer des stimulants durant cette période, elles se sont adaptées en raison du contexte. Cela va à l’encontre des idées qu’on peut se faire sur le fait que les usagers seraient esclaves des produits et de l'offre », éclaire Marie Jauffret-Roustide, chercheuse à l’Inserm et qui chapeaute le Global Drug Survey en France.

En revanche, on observe en France une hausse de la consommation des anxiolytiques : 41% des Français interrogés déclarent avoir augmenté leur consommation de ces substances ainsi que des produits psychotropes. La France est particulièrement concernée par ce phénomène puisque la moyenne internationale se situe autour des 35%. Enfin, un quart des sondés ont indiqué avoir augmenté leur consommation d’alcool et de cannabis parce qu’ils étaient déprimés pendant cette période, dans des proportions identiques pour chacun de ces deux produits.

Pour participer à l’étude, il vous suffit de cliquer ici pour répondre au questionnaire. Les réponses sont bien évidemment anonymes.

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