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Crime

Martin Shkreli a encore fait des siennes — cette fois devant le Congrès américain

L’ex-entrepreneur du secteur pharmaceutique, connu pour avoir fait bondir de 5 000 pour cent le prix d’un médicament contre la toxoplasmose, a refusé de répondre aux questions des parlementaires lors d'une audience devant le Congrès.
Image via CSPAN

Martin Shkreli, l'ex-entrepreneur du secteur pharmaceutique connu pour avoir fait bondir de 5 000 pour cent le prix d'un médicament contre la toxoplasmose, a encore fait parler de lui ce jeudi.

Lors d'une audience devant le Congrès américain, il a décidé d'invoquer le cinquième amendement, qui permet d'empêcher qu'une personne soit obligée de témoigner contre elle-même. Ainsi, Shkreli a refusé de répondre aux questions des parlementaires qui souhaitaient en savoir plus sur cette hausse soudaine du prix du fameux médicament, le Daraprim.

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Vous pouvez regarder l'audience en entier ici (en anglais).

À lire : Martin Shkreli a été libéré sous caution pour 5 millions de dollars — et possède toujours l'album secret du Wu-Tang Clan

Lors de cette audience devant le Comité sur la Surveillance et la Réforme du Gouvernement, Shkreli s'est assis à une table avec les bras croisés et a refusé de répondre aux questions sur les effets de la hausse de prix sur les patients.

« Je compte suivre les conseils de mes avocats, pas les vôtres, » a répondu Shkreli à Trey Gowdy, un représentant républicain de l'État de Caroline du Sud.

Shkreli, 32 ans, avait déclenché la colère de patients et de sociétés médicales l'année dernière, après que son entreprise, Turing Pharmaceuticals, a augmenté le prix du Daraprim (inventé il y a 62 ans). En une nuit, le prix d'une pilule était passé de 13,50 dollars à 750 dollars.

Le médicament, utilisé pour traiter les infections parasitaires, s'échangeait à une époque à 1 dollar la pilule.

Martin Shkreli to Rep. Gowdy: 'I intend to follow the advice of my counsel. Not yours.'— CNBC Now (@CNBCnow)February 4, 2016

Martin Shkreli à Trey Gowdy : « Je compte suivre les conseils de mes avocats, pas les vôtres. »

Shkreli's lawyer attempts to speaks to the House panel before being told 'no, you will not…you will be seated'— CNBC Now (@CNBCnow)February 4, 2016

L'avocat de Shkreli tente de parler au panel parlementaire avant de s'entendre dire « Non, vous ne le ferez pas… vous allez vous asseoir. » 

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Shkreli lawyer says 'a lot of what you saw was nervous energy and that Shkreli did not mean any disrepect. — CNBC Now (@CNBCnow)February 4, 2016

L'avocat de Shkreli déclare que « Beaucoup de choses que vous avez vues étaient dues à de l'énergie mal placée. Shkreli ne souhaitait pas manquer de respect à quiconque. 

Plus tard, Shkreli s'est mis devant son ordinateur pour livrer ses impressions suite à l'audience.

Hard to accept that these imbeciles represent the people in our government.

— Martin Shkreli (@MartinShkreli)February 4, 2016

Difficile d'accepter que ces idiots représentent le peuple dans notre gouvernement. 

Au cours de l'audience, le parlementaire Elijah Cummings a réprimandé Shkreli qui semblait avoir rigolé pendant le discours d'introduction du représentant démocrate de l'État du Maryland. « Ce n'est pas drôle, Monsieur Shkreli, » a déclaré Cummings.

Portant une veste décontractée et une chemise sans cravate, Shkreli a répondu à quelques questions des parlementaires en rigolant, baillant et jouant avec un stylo.

Un peu plus tard, Cummings a ajouté, en s'adressant à Shkreli, « Vous pouvez tomber en devenant le symbole de ces cupides entreprises pharmaceutiques, ou vous pouvez changer le système. »

Shkreli a reçu l'autorisation de quitter l'audience un peu plus tôt à force de répéter qu'il ne répondra à aucune question.

Un représentant républicain de l'Etat de Floride, John Mica, a déclaré qu'il envisageait de demander à ses confrères de retenir Shkreli à cause de son comportement.

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« Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu ce comité être traité avec autant de dédain, » a déclaré Mica.

Pendant des semaines, Shkreli s'est battu avec des parlementaires. Il avait prévenu que si on l'invitait à témoigner, il invoquerait immédiatement le cinquième amendement et resterait silencieux. Les parlementaires avaient déclaré que son témoignage était essentiel pour comprendre pourquoi le prix du médicament avait augmenté — et que s'il choisissait de ne pas répondre, il devait tout de même se déplacer.

L'avocat de Shkreli, Benjamin Brafman, a fait savoir que son client ne répondrait à aucune question, à cause d'autres accusations pénales (non-liées à cette affaire) : il aurait floué des investisseurs.

En décembre dernier, Shkreli a été arrêté et accusé de faire fonctionner ses fonds d'investissement et entreprises comme une pyramide de Ponzi. Il a plaidé non coupable, a démissionné de Turing, et a été renvoyé de KaloBios Pharmaceuticals Inc. Il était aussi le directeur de Retrophin Inc, qui l'a attaqué en justice pour mauvaise gestion.

La Federal Trade Commission et le procureur général de New York enquêtent sur Turing, soupçonné de possibles violations des lois antitrust.

D'autres témoins devaient témoigner ce jeudi, dont la directrice commerciale de Turing, Nancy Retzlaff et le directeur par intérim de Valeant Pharmaceutical, Howard Schiller.

Retzlaff avait fait savoir dans un témoignage écrit, rendu public par le comité parlementaire que Turing avait réduit le prix du Daraprim de moitié pour les hôpitaux en novembre, après avoir consulté des groupes de patients. Elle a précisé que Turing réinvestissait la plupart de ses revenus dans la recherche et avait 13 projets dans les tuyaux en décembre.

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Schiller a indiqué que Valeant Pharmaceutical a essayé de maintenir les médicaments à un prix abordable, grâce à des remises consenties sur les volumes de ventes et à un partenariat avec Walgreens.

Il a aussi précisé que les patients étaient mieux servis quand les prix reflétaient la réalité du marché. « Quand ces médicaments sont à des prix qui reflètent précisément leur véritable valeur clinique, cela encourage la concurrence des génériques et l'innovation. »


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