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Quand le voyage est un cauchemar

Réveil dans la mauvaise ville, bagages souillés, kidnapping : ce n'est décidément pas la destination qui compte, mais bien le voyage.
Photo : Getty Images.

Même les gens qui aiment voyager l’admettent : parfois, ça craint. Vraiment. Mais que cela soit par voie terrestre ou aérienne, on est tous, un jour ou l'autre, amenés à voyager. On a demandé à des amis et des collègues de nous raconter leurs expériences de voyage les plus épouvantables – après ça, le récit de votre pire voyage aura l’air d’une promenade de santé.

L’épisode des toilettes

Il y a environ 15 ans, j'ai pris un bus de 11 heures de trajet de New York à Toronto.

Les toilettes de bus sont, en général, assez sinistres – les toilettes de ce bus l'étaient particulièrement. Sombres, sales et en acier inoxydable. Une ambiance digne de Silent Hill.

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Je voulais éviter d’y mettre les pieds alors je me suis retenu aussi longtemps que possible, jusqu'à ce que mon envie devienne trop dur à supporter.

Je suis allé dans les toilettes et j’ai fermé la porte. La lumière était cassée. Il n'y avait pas de fenêtre, et c'était avant l’époque des lampes de poche iPhone. Il faisait complètement noir. Je me suis dit qu'il valait mieux faire pipi dans l'évier plutôt que dans les toilettes, car il se trouvait à hauteur de mon entrejambe et je ne voulais en mettre partout.

Je me retenais depuis longtemps alors ça a été très, très, très long. Quand j'ai ouvert la porte des toilettes, les passagers me fixaient.

En regardant dans les toilettes, j'ai vu que le tuyau du lavabo n'était pas connecté à quoi que ce soit. Il y aurait dû y avoir un tuyau de drainage, au lieu de quoi il n’y avait qu’un trou. L'intégralité du contenu de ma vessie avait coulé sous la porte des toilettes et partout dans le bus, mouillant les pieds et les sacs des passagers dans son sillage. J’ai rapidement regagné mon siège et j’ai passé le reste du voyage à faire semblant de dormir. Je ne sais pas si les gens ont compris que c'était de la pisse ou pas.

Si vous avez pris un bus de New York à Toronto, en 2003, et que votre sac était humide quand vous êtes arrivé : Je suis désolé. — Jamie, 32 ans

Mauvaise destination

Il y a quelques années, j'ai fait un voyage à Los Angeles. C'était sympa. La compagnie de location de voitures s’est plantée et j'ai dû me balader en GTI comme un trou du cul de petit bourge. J’ai bu seul sur la promenade de Santa Monica et j'ai fait un tour de carrousel. Je suis resté avec mes amis dans la Vallée – là où ils tournent des porno, et, croyez-moi, si vous passez par là-bas avec vos amis, ils se feront un plaisir de vous le rappeler.

J'ai passé une semaine là-bas, avant de prendre un vol de nuit pour New York. J'avais un rendez-vous professionnel à huit heures du matin — je ne pouvais pas me permettre d'être en retard. Je devais rendre la voiture bien avant que mon vol ne décolle, alors c'est ce que j'ai fait. Pour tuer le temps, j'ai commencé à picoler au bar de l'aéroport. Je me suis lié d'amitié avec le batteur d'un groupe de punk. On était arrachés. J'ai embarqué dans l'avion après cinq ou six verres, et le batteur était assis à côté de moi. Il a proposé qu’on continue à boire, et je ne suis pas du genre à laisser mes amis boire seuls. Je pensais que j’aurais décuvé d'ici l’atterrissage. Je me suis endormi, lui aussi. Quand je me suis réveillé, je n'avais aucune idée de l'heure — mais il faisait sombre et l'avion descendait rapidement. C'est le seul moment de ma vie où j'ai vraiment cru que j'allais mourir. Le batteur dormait encore. Je l’ai réveillé en espérant qu'il serait aussi alarmé que moi et que ça me calmerait. On a atterri. « On est arrivés à New York ? » m'a-t-il demandé.

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« Aucune idée », ai-je répondu. Nous n'étions pas à New York, mais à Chicago. L'avion avait commencé à perdre de l'oxygène et a dû faire un atterrissage d'urgence. J'ai passé huit heures à O'Hare à vomir. – Alex, 27 ans

Errance à l’aéroport

L'année dernière, je voulais prendre un vol de Heathrow à New York. Il y avait des problèmes techniques et l'avion ne pouvait pas décoller. Ça veut dire qu’on a dû se « déployer ». C’est-à-dire attendre à l'aéroport pendant un moment. Ce n’était pas grave, ça allait, on a repris l'avion. On a encore attendu un certain temps. J'ai regardé l'intégralité de Total Recall parce que les téléviseurs intégrés dans les sièges fonctionnaient – mais il s'est avéré que le problème mécanique n’était pas réglé. On a fait une série d’allers-retours entre l’aéroport et l’avion. Et puis à un moment, les membres de l'équipage nous ont dit qu’ils étaient désolés mais qu’en fait, ils avaient travaillé trop longtemps et qu’il ne pouvait donc pas voyager sur ce vol – on devait attendre l’arrivée d’une nouvelle équipe. Tout le monde était en colère. Je crois qu'une personne a été retenue par la sécurité de l'aéroport lors de notre troisième débarquement. Le manège avait duré une dizaine heures. Ils nous ont donné des coupons pour les magasins de l'aéroport. J'ai acheté de la bouffe répugnante – les trucs les plus chers que je pouvais acheter avec les coupons – comme des jus à 10 balles pièce et d'énormes barres chocolatées auxquelles je n'ai jamais touché. Je croyais être dans une dimension parallèle.

Finalement, on a pris l'avion et on a décollé. Je pense que ça nous a pris quoi – 18 heures ? Quelque chose comme ça. La morale de l'histoire, c’est qu’on a fini par obtenir quelques centaines de dollars en compensation parce que les compagnies aériennes de l'UE sont tenues par la loi de le faire en cas de longs retards. On devrait avoir ce genre de chose aux États-Unis – Harry, 31 ans

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Coup de com’

En 2013, j’ai voyagé de Boston à Baltimore avec mes enfants, après que ma fille de 18 mois a été opérée au Boston Children's Hospital. Quand nous sommes montés dans l'avion, j'ai remarqué que toute une équipe d'employés d’une compagnie de câblodistribution se trouvait dans l'avion avec nous – ils étaient tous habillés de la même façon.

Vers la fin du trajet, ma fille de 18 mois a fait une très très grosse crise. Elle venait d'être opérée et l'altitude de l'avion faisait chuter son taux d'oxygène. Elle est devenue bleu violacé et j'ai paniqué. Heureusement, une infirmière était assise à côté de moi et elle a commencé à évaluer ses signes vitaux. On réfléchissait aux moyens d’avertir l’équipage lorsqu’un des membres de l'équipe de câblodistribution s'est dirigé vers l'avant de l'avion, suivi par une équipe de tournage. Il a commencé à faire des annonces sur le système de l'avion et toute son équipe a commencé à distribuer des iPads gratuits à tout les passagers à bord. C’était un coup de pub pour annoncer la mise sur le marché d’un nouveau produit. Ils ont filmé le tout en distribuant les iPad et j'ai fini par en avoir trois – pour moi et mes deux enfants.

Quand l'agitation est retombée, on a alerté l'équipage, et une ambulance nous attendait au sol quand nous avons atterri quelques minutes plus tard. L’équipe de tournage se sentait hyper mal. Ils ont donné une peluche à ma fille lorsqu'elle était sur la civière avec les ambulanciers de l'aéroport. Je n’ai jamais eu autant et si peu de chance à la fois. — Hilary, 41 ans

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Le mec du bus

Quand j'étais au lycée, ma famille vivait à environ 9 heures de trajet en bus de chez moi. C'était nul, mais bon marché, et c'était le seul moyen de rentrer les voir. Une fois, alors que je rentrais à la maison pour Thanksgiving, je suis monté dans le bus et j’ai vu que tous les sièges étaient pris, sauf à l'arrière, près des toilettes. J’étais assis à côté d’un père épuisé et son fils de quatre ans, tout aussi épuisé et insupportable. Le père m'a dit que cela faisait trois jours qu’ils voyageaient en bus – et que son fils n’en pouvait plus. Quand il ne dormait pas (sur les genoux de son père et les miens) – il criait. Le bus entier les détestait, mais je me sentais mal. J’ai cru qu'ils avaient des problèmes financiers, mais il était évident que ce type aimait vraiment son gamin et qu’il s’en souciait beaucoup.

À la moitié du trajet, on s'est arrêtés pour prendre d'autres passagers. Je suis sorti pour pisser et acheter de quoi manger. Je suis parti 15 minutes et, en revenant, j’ai vu le type être traîné hors du bus avec des menottes aux poignets, tandis qu'un autre flic portait son petit garçon endormi. Il sanglotait. Il s'avère que ce type avait kidnappé son enfant après en avoir perdu la garde. Je ne sais pas comment ils les ont retrouvés – je suppose qu'un des passagers a dû voir l’avis de recherche aux infos et qu’il a averti le conducteur. Mais je me sentais assez mal à l'idée de penser que j'ai passé plusieurs heures assis à côté d'un kidnappeur ! — Jacob, 24 ans

Ce qu’il ne faut pas dire à la TSA

Je rentrais en Californie après avoir fêté mon enterrement de vie de jeune fille et, arrivée aux bornes de contrôle, on m’a demandé d’ouvrir un de mes sacs. J'ai pensé que ce serait drôle de dire : « Attention en l'ouvrant, ça pourrait exploser ! [ndlr : C’est illégal. Ne faites pas ça.] Naturellement, la dame n’a pas trouvé ça drôle du tout. Elle m’a jeté un regard tellement noir que je me suis mise à pleurer et à me confondre en excuses. Elle m’a amenée dans une pièce à l’écart et m'a fait la morale sur la façon de se comporter dans un aéroport. Elle m’a conseillé de réfléchir avant de parler la prochaine fois. Dans mon sac, les agents de la Transportation Security Administration ont trouvé un pistolet en plastique en forme de bite, un paquet de 20 pailles en forme de pénis, des colliers de perles et un bandeau en forme de pénis - tous les cadeaux de mon enterrement de vie de jeune fille. — Lauren, 28 ans