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Élections 2017

Emmanuel Macron élu président de la République française

Le candidat du mouvement En Marche ! a été élu président de la République française avec 66,1 % des voix, selon le Ministère de l'intérieur.
REUTERS/Regis Duvignau

Emmanuel Macron, le candidat du mouvement En Marche !, a été élu président de la République française. Avec 66, 10 pour cent des voix, Macron bat au second tour la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui obtient donc 33,90 pour cent, selon les chiffres du Ministère de l'intérieur. Âgé de 39 ans, Emmanuel Macron devient le plus jeune président de la République française et le premier à remporter cette élection sans parti établi.

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Le chiffre de l'abstention est, selon les premières estimations, de 25,3 pour cent – un record pour le second tour d'une élection présidentielle depuis 1969. Ce deuxième tour est aussi marqué par un record de bulletins blancs ou nuls déposés dans les urnes. Ces bulletins représentent 12 pour cent des suffrages exprimés ce dimanche. À titre de comparaison, ce taux était de 5,82 pour cent pour le deuxième tour de l'élection présidentielle en 2012.

Dès 20 heures 10, Marine Le Pen a pris la parole depuis le Bois de Vincennes, où se tenait la soirée électorale du FN. Lors de son allocution, la présidente du FN a laissé entendre que son parti serait amené à évoluer. « Je proposerai d'engager une transformation de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique, » a déclaré Marine Le Pen avant d'appeler « tous les patriotes à nous rejoindre pour participer au combat politique décisif qui commence dès ce soir. »

Cette déclaration a fait réagir le créateur du parti d'extrême droite et père de la candidate. Jean-Marie Le Pen a confié au journal Le Monde, « Cette question [Ndlr, celle de la transformation du parti] dépendra du congrès du parti. Ça ne dépend ni de Marine Le Pen, ni de Florian Philippot qui devrait être discret compte tenu de l'échec de ce soir. Florian Philippot ne peut pas faire le fier, ni proposer un changement de nom. Il doit se rappeler qu'il n'est qu'un hôte dans cette maison. »

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Suite à la divulgation des résultats, l'entourage du nouveau président français a indiqué à l'AFP que Marine Le Pen avait appelé Emmanuel Macron – un échange qualifié de « bref » et « cordial ». S'exprimant toujours à l'AFP, Emmanuel Macron a déclaré qu'une « nouvelle page de notre longue histoire s'ouvre ce soir. Je veux que ce soit celle de l'espoir et de la confiance retrouvés. » François Hollande a indiqué sur Twitter à 20 heures 30, « J'ai appelé Emmanuel Macron pour le féliciter chaleureusement pour son élection. Je lui ai exprimé tous mes vœux de réussite pour notre pays. »

Après l'annonce de sa victoire, Emmanuel Macron a pris la parole dans son quartier général situé dans le 15ème arrondissement de Paris. « Je ne méconnais aucune difficulté économique, ni l'impasse démocratique, ni l'affaiblissement moral du pays, a-t-il déclaré. Je sais la colère, l'anxiété, les doutes, qui ont conduit certains à des votes extrêmes. Je me battrai de toutes mes forces contre la division qui nous mine et nous abat. »

Le week-end avait commencé par la publication d'innombrables documents (plus de 15 Go de fichiers) présentés comme des e-mails de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. En Marche ! avait alors rapidement indiqué qu'il s'agissait d'une « entreprise de déstabilisation ». Ce dimanche, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données » et « atteinte au secret des correspondances ». Le timing de ces révélations, relayées notamment par WikiLeaks, pose question puisqu'elle a eu lieu quelques heures avant le début de la période de réserve qui précède le vote et pendant laquelle les candidats et leurs équipes n'ont pas le droit de s'exprimer dans les médias.

Le week-end a aussi été marqué par une décision prise par le Front national visant à interdire à certains médias d'avoir accès à leur soirée électorale. Parmi les médias visés par ces interdictions d'accréditation, on retrouve Les Jours, BuzzFeed, Mediapart, Quotidien, StreetPress ou encore Rue 89. Dès lors plusieurs médias, comme Le Monde ou Libération, ont décidé de boycotter la soirée électorale du FN – par solidarité avec les médias visés par le FN.

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