FYI.

This story is over 5 years old.

Food

Un Italien porte plainte contre sa femme parce qu'elle ne cuisine pas assez

En Italie, dans la commune de Sonnino, une ménagère de quarante ans va bientôt devoir se présenter devant les tribunaux. Son crime ? Avoir négligé les taches culinaires inhérentes à la bonne tenue de son foyer.
Photo via Flickr user StoryTravelers

En Italie, dans la commune de Sonnino, une ménagère de quarante ans va bientôt devoir se présenter devant les tribunaux – six ans de prison lui pendent au nez. Son crime ? Avoir négligé les taches inhérentes à la bonne tenue de son foyer et surtout, pour avoir oublié de préparer à manger à son mari. C'est d'ailleurs lui qui a porté plainte pour « mauvais traitements familiaux ».

Nous sommes en février et il ne ne s'agit pas d'un poisson d'avril.

Publicité

Selon la version italienne du journal en ligne The Local, le mari maltraité aurait fait une déclaration dans laquelle il explique se sentir carrément « insulté » par les actes de négligence de sa femme, depuis deux ans. Il affirme qu'à cause de la fainéantise en cuisine de cette dernière, toute la nourriture qu'il achète finit implacablement à la poubelle, faute d'être consommée à temps. Ainsi, il lui a été « contraint de vivre dans des conditions de vie à l'hygiène déplorable. » Cause ou conséquence de ce manque d'hygiène, il affirme aussi avoir été peu à peu chassé du lit nuptial.

Du coup, l'époux bafoué est allé tranquillement déposer sa complainte chez les carabinieri, l'équivalent local de notre Gendarmerie Nationale. Sa déclaration fait état de sa femme comme étant « une personne négligente, qui faillit à préparer à manger pour sa famille et qui laisse le foyer en désordre ».

RT.com explique que – plutôt que de juger l'affaire comme une futile embrouille de ménage – le tribunal local a jugé bon de recevoir la plainte et donc de poursuivre pénalement la pauvre femme. Assez ironiquement, c'est une autre femme, la juge Mara Mattioli, qui présidera le procès qui devrait normalement se tenir le 12 octobre prochain, une fois que le procureur Gregorio Capasso aura rassemblé les premiers éléments de l'enquête.

Cette histoire au scénario quelque peu surréaliste peut faire sourire – mais elle pourrait bien tourner au cauchemar pour la ménagère incriminée. Surtout si la cour décide de prendre au pied de la lettre l'article 572 du Code Pénal Italien qui « punit quiconque maltraite un membre de sa famille ou une personne dont elle a la charge en matière d'éducation, de soin ou de garde ».

Comme le journal Il Tempo l'écrit, « cette affaire appartient davantage aux années cinquante qu'à un pays où l'égalité des sexes est censée être acquise ».

Hasard du calendrier, cette drôle d'histoire emboîte le pas à un jugement pour le moins hasardeux de la justice italienne ou en tout cas, très préjudiciable en ce qui concerne la condition des femmes. En Sicile, un homme vient, accusé de harcèlement sexuel, vient d'être totalement innocenté alors qu'il a abusé de son statut de chef d'entreprise pour tripoter trois de ses employées. Le tribunal a justifié la décision en disant qu'il s'agissait d'un acte de « plaisanterie », dépourvu de tout caractère sexuel.

Une chose à laquelle le mari flemmard n'a sûrement pas pensé : qui lui fera des pâtes, quand sa femme sera en prison ?