Le long combat pour la parité dans les sports extrêmes
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Le long combat pour la parité dans les sports extrêmes

Du surf jusqu'au skate, en passant par le VTT, les femmes gagnent moins d'argent et ont moins d'opportunités que les hommes. Le changement est en marche, mais les obstacles subsistent.

Quand Blue Crush est apparu sur les écrans en 2002, les critiques ont globalement considéré que le film était faiblard sur l'intrigue et fort sur les séquences de surf. Ce dernier point est principalement dû à la présence des surfeuses pro Keala Kennelly et Kate Skarratt, surtout lorsqu'elles glissent sur la célèbre vague de Pipeline, à Hawaï, dans l'une des scènes cultes du film. Blue Crush a été tourné au moment où les femmes ont commencé à être de plus en plus nombreuses à surfer. Nul doute que cette scène a probablement contribué à pousser d'autres filles à s'y mettre. Mieux encore, quoi qu'on pense de sa qualité, Blue Crush a également montré que les femmes surfeuses peuvent être autant reconnues pour leurs performances athlétiques que les hommes.

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C'est là tout le paradoxe, car Kennelly et Skarratt ont gagné beaucoup plus d'argent avec leurs apparitions dans Blue Crush qu'en remportant des événements majeurs en tant qu'athlètes professionnelles. Pendant des années, ce même calcul malheureux s'est vérifié pour de nombreuses femmes participant à des compétitions de sports extrêmes, du cyclisme au skateboard en passant par le snowboard. Le constat s'impose : vous pouvez être parmi les athlètes les plus décorées d'un sport, vos gains ne vous permettront pas de payer votre loyer. Pour ces femmes, l'obtention de la parité au niveau des salaires, des parrainages et du prize money en compétition, a été le fruit d'un long combat.

Quand Kennelly a commencé la compétition au niveau élite en 1998, sur la tournée du championnat organisé par l'Association of Surfing Professionals (ASP), une surfeuse féminine d'un niveau moyen pouvait gagner autour de 30 000 $ de gains en une année, soit environ la moitié de ce que ses collègues hommes pouvaient rapporter, même si le milieu masculin représentait plus du double du nombre de femmes (36 hommes contre 15 femmes). Parce que les spots de surf se trouvent dans le monde entier et que les athlètes couvrent généralement eux-mêmes leurs frais de déplacement, une femme athlète ne pouvait absolument pas vivre de son sport sans décrocher un contrat de sponsoring ou un job à côté.

La rémunération des athlètes deux sexes a progressivement augmenté pendant les années où Kennelly était sur le circuit (elle a arrêté la compétition en 2006, ndlr), mais l'écart est resté le même. Entre 2001 et 2010 le portefeuille attribué aux femmes par l'ASP a augmenté de 66%. Mais dans le même temps, celui des hommes a gonflé de 60% et les femmes gagnaient donc toujours un quart de ce que les hommes se voyaient attribuer pour chaque compétition. En dépit de cela, les femmes ont continué à développer le surf et ont débarqué toujours plus nombreuses sur les contests organisés. En 2002, l'ASP a ajouté deux places supplémentaires sur le circuit féminin, soit une croissance de 12%, et dans l'ensemble plus de femmes ont commencé à pratiquer le surf au début des années 2000.

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Quelques-unes des meilleures surfeuses pro, dont Layne Beachley et Lisa Anderson, respectivement sept et quatre fois championnes du monde, ont lancé des appels publics pour un prize money égalitaire au milieu et à la fin des années 2000, mais en 2013, la part totale attribuée aux femmes, par événement, était de 120 000$ – toujours moins de la moitié des 425 000$ touchés par les hommes, eux aussi dans chaque compétition (en excluant le Billabong Pro qui culmine à 500 000$).

En 2014, alors que les propriétaires d'origine de l'ASP souffraient de la chute des cours boursiers, une société de placement adepte de l'évasion appelée ZoSea Group est intervenue pour rajeunir et redresser le surf de compétition. Pour obtenir son droit d'entrée, ZoSea Group a également eu besoin de répondre aux besoins des athlètes, qui détenaient une participation dans l'ASP. Ainsi avec un nouveau nom – la World Surf League (WSL) – les nouveaux propriétaires assuraient vouloir développer les bourses attribuées en compétition et offrir des pensions aux athlètes. Ils promettaient également de faire de sérieux progrès pour réduire l'écart de rémunération entre les surfeurs hommes et femmes.

« [ZoSea Group] a regardé le produit que représente le surf féminin et a réalisé qu'il y avait un groupe vraiment talentueux de sportives, a déclaré Dave Prodan, le vice-président de la World Surf League en charge de la communication. S'ils voulaient être fidèles à leurs croyances personnelles, ils avaient besoin d'instaurer une situation de parité sur le prize money ».

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Le plus cynique là-dedans, c'est que les femmes ont réussi à obtenir une réduction des écarts de prize-money avec les hommes non pas car leur talent sur les vagues était plus reconnu, mais surtout parce qu'elles ont peu à peu développé un potentiel commercial intéressant – « Les femmes sont extrêmement commercialisables, et la WSL le reconnaît », me disait par exemple un ancien promoteur sportif qui veut rester anonyme – mais en 2014, la World Surf League a commencé à offrir des bourses proportionnelles aux hommes et aux femmes sur la base du nombre de concurrents. 36 hommes et 18 femmes participent à l'époque à la tournée du championnat WSL. Les hommes profitent d'une bourse de 525 000$ pour chaque événement contre 262 500$ pour les femmes.

Autre marque de progrès pour l'égalité des genres dans le surf, le circuit féminin revient dompter les vagues qui ont été abandonnées pendant la récession : aux Fidji, sur l'île Maui ou encore dans les Trestles de San Diego en Californie. La commissaire du circuit féminin WSL et ancienne surfeuse pro Jessi Miley-Dyer pense que ces nouveaux arrêts, en particulier les Trestles, qu'elle qualifie « probablement de vague la plus compliquée au monde », mettront en valeur le surf de haut niveau chez les femmes et permettra que la WSL accorde une plus grande attention à ses athlètes. « Quand j'ai débuté, si vous m'aviez dit que le surf essaierait de devenir la tête de pont des sports féminins, je me serais moquée de vous », explique-t-elle.

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Aujourd'hui, Miley-Dyer dit qu'il est possible de bien vivre en WSL. Aucune des 17 premières femmes (la 18e place est une wildcard, un joker) sur le circuit n'a de boulot en journée, dit-elle. Les meilleures athlètes ont de longues listes de sponsors et des rumeurs disent que chacune empoche plus d'un million de dollars par an. Toutes parviennent à rassembler suffisamment d'argent pour se maintenir sur le circuit, y compris celles qui ne sont généralement pas sur le podium.

Keala Kennelly. Photo Fred Pompermayer

Bien que la plupart des surfeuses professionnelles peuvent gagner leur vie sans compter exclusivement sur les podiums pour s'en sortir, la situation n'est pas la même pour les femmes adeptes de "mountain biking" – ou vélo de montagne (VTT). Outre les mieux classées, la plupart des professionnelles de la discipline ne gagnent même pas assez d'argent pour payer leur loyer en pratiquant leur sport.

Lors des premières courses de VTT dans le comté de Marin, en Californie, dans les années 1980, le prize money était loin d'être égal entre les hommes et les femmes. Depuis, les femmes ont haussé la voix en luttant pour des primes équitables qui, à leur tour, ont permis de produire des dividendes.

En 1993, les responsables de la course ont remis à la pionnière du VTT Jacquie Phelan l'enveloppe avec le mauvais prix. Après s'être classée sixième sur l'ensemble de la course, elle a reçu par erreur le prix de 400$ destiné au sixième finisher homme. En tant que première femme, Phelan était censée gagner 37$. Comme elle le dit, l'incident l'a incité à devenir une avocate de la parité. Finalement le circuit national a fini par offrir des primes égales aux trois meilleures hommes et aux trois meilleures femmes finishers.

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L'organisme de gouvernance du cyclisme, l'Union cycliste internationale (UCI), a requis depuis 2012 la parité pour les hommes et les femmes lors des championnats du monde. Mais il a fallu attendre 2015 pour la voir étendre cette politique à toutes les catégories de courses de VTT, en grande partie grâce à une autre coureuse devenue avocate, Georgia Gould. La quadruple championne nationale et médaillée de bronze olympique en cross-country a joué un rôle actif au sein de la commission VTT de l'UCI afin de piloter ce changement. Gould se focalise maintenant, dit-elle, sur la création d'un héritage égal et durable de rémunération pour les femmes. « Je pense vraiment à celles qui viendront après moi. Nos petits-enfants et arrières-petits-enfants vivront je l'espère dans une société plus équitable ».

Les primes accordées dans les courses de VTT ne suffisent généralement pas à vivre de la discipline, pour les coureurs masculins comme féminins.

« Dans les épreuves de cross-country et d'endurance, si tu as gagné les quatre plus grandes courses des États-Unis, tu peux rentrer chez toi avec 15 000$ de gains, disait Jennifer Smith, coureuse de l'équipe de VTT NoTubes composée exclusivement de femmes. Donc tu as besoin d'un travail à côté ou d'autres revenus. »

Dans le cas des coureuses de VTT professionnelles, ce revenu supplémentaire provient en général d'un poste de salarié dans une équipe ou de contrats tiers. Sécuriser ces opportunités n'est pas facile pour les hommes, mais c'est encore plus difficile pour les femmes, explique Smith. Bien qu'il y ait moins de femmes participant aux courses que d'hommes, les emplois au sein d'une équipe et les parrainages sont disponibles pour les femmes en nombre inférieur. Comme la popularité du VTT a reculé depuis son pic à la fin des années 1990 et au début des années 2000, les marques et les sponsors n'investissent et ne donnent pas autant de ressources aux équipes qu'autrefois.

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La plupart des fabricants de vélos, comme Trek et Specialized, ont seulement une ou deux femmes dans leurs équipes de VTT. Il n'y a que trois équipes aux États-Unis qui sont composées exclusivement de femmes : NoTubes, Juliana et la Luna Chix Pro Team. NoTubes couvre certaines dépenses de ses athlètes et autres frais d'inscription aux courses, mais ne paie pas de salaires aux membres de l'équipe. Juliana, la branche VTT spécifique aux femmes du groupe Santa Cruz Bicycles, soutient une équipe d'enduro composée de trois membres. La Luna Chix Team, que les propriétaires de Clif Bar Gary Erickson et sa femme Kit Crawford ont lancé il y a 15 ans, revendique six athlètes salariées.

« Nous compensons [les coureuses de l'équipe Luna] aussi bien ou mieux que ce que gagne la majorité des professionnels mâles, déclarait Dave McLaughlin, le directeur général de Luna Pro Team. Mais les cinq meilleurs gars dans la discipline font beaucoup plus d'argent que les cinq meilleures femmes », membres de l'équipe Luna incluses.

Smith affirme qu'à un niveau inférieur à l'élite, les courses de femmes souffrent d'un problème classique : les femmes veulent plus d'opportunités pour avoir un appui financier, par le biais de responsabilités dans l'équipe ou de contrats. Dans le même temps, les promoteurs des courses et les sponsors veulent voir plus de femmes en compétition pour justifier un plus gros investissement financier pour les soutenir. « J'aimerais voir les circuits féminins égaux à ceux des hommes car ensuite il n'y aurait aucune question quant à savoir pourquoi on offrirait les mêmes bourses », explique Bob Holme, responsable des événements au Winter Park Resort. Une course de descente qui s'est tenue l'été dernier, qui faisait partie du Colorado Freeride Festival, a offert 1 000$ pour la première place masculine et 750$ pour la première place féminine.

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Andrea Waldis. Photo Matt Delorme

Comme pour le VTT, l'éternelle problématique de la poule et de l'oeuf – un manque de professionnelles pour garantir le retour sur investissement – a enrayé la dynamique paritaire dans d'autres sports. Pour surmonter cette impasse, il faut convaincre un bailleur de fonds de consacrer les ressources nécessaires à l'égalité. En 2009 les organisateurs des X-Games, l'une des compétitions de sports extrêmes les plus lucratives, sont passés à l'acte : ils ont misé leur argent afin d'assurer un prize money proportionnel pour les hommes et les femmes. Cette action était en grande partie le résultat du lobbying organisé par le Mouvement pour l'égalité dans le skateboard, lancé par deux professionnelles, Mimi Knoop et Cara-Beth Burnside (elle est aussi snowboardeuse olympique).

En 2005, Knoop et Burnside ont fondé l'Alliance pour défendre les athlètes féminines. Elles ont fait pression sur les X-Games pour des primes identiques dans les épreuves de skateboard, mais aussi dans tous les sports masculins et féminins comprenant le snowboard, le surf et le ski. Aujourd'hui l'Alliance supervise les épreuves féminines de skateboard aux X-Games. « Nous ne nous sommes pas rendus compte de l'impact qu'on allait avoir. Ce n'est pas comme si nous étions là et nous avions dit: "OK, nous allons faire faire à ESPN ceci ou cela", raconte Knoop, qui travaille encore avec Burnside et d'autres skaters pour promouvoir et soutenir les femmes dans le milieu. À l'époque, on travaillait surtout comme skateuses parce que l'organisation des X-Games avait beaucoup de manques. On était souvent invitées aux événements une semaine avant qu'ils aient lieu. Nous étions vraiment justes après coup. Donc notre objectif c'était de nous battre pour le skateboard mais ça a ensuite permis d'obtenir tous les changements positifs que l'on souhaitait. »

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En dehors des X-Games, la parité des primes est encore rare dans le skate. L'été dernier, le Van Doren Invitational, un événement sponsorisé par Vans à Huntington Beach, a distribué une bourse de 72 000$ aux 12 meilleurs hommes et 15 000$ aux six meilleures femmes. La Street League Skateboarding, une série de courses créées par le skater pro Rob Dyrdek en 2010, a lancé une division féminine que The Alliance a remporté, lors de la Super Crown à Chicago ce mois-ci. La Street League n'offre pas la parité avec les hommes mais la skateuse Brésilienne Leticia Bufoni a remporté 30 000$, le montant le plus important sur le circuit féminin en 2015.

Les opportunités de contrats de sponsoring augmentent également. Bufoni, 22 ans, a signé un contrat d'équipement de la tête aux pieds avec Nike l'an passé. Lizzie Armanto, skateuse de 21 ans, a un accord semblable avec Vans. Les avatars de Bufoni et Armanto apparaissent aussi dans le prochain jeu vidéo Pro Skater 5 de Tony Hawk.

Knoop dit que quelques éléments permettent aujourd'hui d'attiser l'intérêt des filles pour le skateboard. Les garçons qui pratiquaient dans les années 1980 sont maintenant pères de famille et ont des filles qui vont dans les mêmes skateparks. L'auto-promotion sur les réseaux sociaux, dit-elle, permet aux filles de construire plus facilement des fanbases qui peuvent mener à des sponsors potentiels. Tout cela combiné à un vaste champ de jeunes talents - comme Brighton Zeuner, 11 ans - qui rivalisent avec des femmes beaucoup plus expérimentées, conduisent le skateboard féminin vers un chemin prometteur.

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Mimi Knoop durant une compétition en mars 2014. Photo Fred Ferand

Le Comité International Olympique (CIO) a annoncé cet été qu'il était en train de réfléchir quant à une possible intégration du skate lors des Jeux Olympiques 2020 à Tokyo. Discipline ouvrant ses portes à la fois aux hommes et aux femmes, rendre olympique le skateboard pourrait encourager la participation féminine dans ce sport. C'est ce qui s'était passé quand le snowboard a été mis au programme des Jeux en 1998.

La snowboardeuse Gretchen Bleiler, médaillée d'argent olympique et quatre fois vainqueur des X-Games, affirme qu'au moment de son entrée en compétition en 2000, l'équité salariale avait été réglée. En fait, l'USSA (pour United States Ski and Snowboard Association) a offert des bourses égales pour les épreuves du Grand Prix des États-Unis depuis la création de l'organisation en 1996. La même chose est à l'oeuvre pour la plupart des autres compétitions majeures, comme le Burton US Open. La parité salariale n'est pas parfaite, ajoute Bleiler, mais elle n'a jamais senti comme si elle avait un travail à faire qui va au-delà de l'entraînement et des courses. Être aux Jeux Olympiques a aidé puisque depuis l'USSA fournit l'appui de formation, la physiothérapie et d'autres services. Mais son travail en dehors de la neige - en montant sa propre marque et en multipliant les contrats - a également payé. « Je n'ai pas seulement dit que je voulais être snowboardeuse pro, dit-elle. Je me suis impliqué dans mon business, je me suis bougé le cul. »

Comme toutes les sportives, les athlètes féminines de sports d'action veulent un terrain de jeu égal. Elles veulent être jugées pour leurs performances sur le terrain. Elles veulent que leurs salaires reflètent la qualité de leur travail. Elles veulent gagner de l'argent en tant qu'athlètes professionnelles sans avoir à trouver un deuxième gagne-pain en occupant un autre job. La bikeuse Katerina Nash (VTT), qui fait partie du Team Luna, se considère chanceuse de courir et gagner un salaire. Le problème, explique-t-elle, c'est que les femmes sont jugées sur davantage de choses que juste l'aspect athlétique. « Les hommes, tout ce qu'ils ont à faire, c'est d'être de bons athlètes, ne pas faire les connards et ils obtiennent le respect. »

La surfeuse Keala Kennelly affirme que la même règle prévaut dans son sport, où la compétence est loin d'être le principal facteur de succès. « Il y a plusieurs femmes qui gagnent de l'argent grâce aux contrats, mais pour cela, elles doivent généralement obéir à la directive vendue par le sexe, détaille-t-elle. Être une bonne surfeuse au sommet de son sport, malheureusement ça ne suffit pas pour les femmes. Il faut s'adapter à une certaine image pour être commercialisable et cette image est jeune, jolie, féminine et sexy. Ah oui, et hétéro; aucune homosexuelle ne fait de l'argent dans le surf ».

Cori Schumacher, trois fois championne du monde de longboard, préconise depuis longtemps non seulement l'égalité de rémunération des femmes surfeuses mais aussi l'égalité dans le respect. En 2013, elle a mené une pétition en réponse à une vidéo de la marque de surf féminin Roxy qui ne se concentrait pas sur les talents de surfeuse de la sextuple championne du monde de l'ASP Stephanie Gilmore mais plutôt sur son cul et ses seins. La pétition de Schumacher a recueilli plus de 21 000 signatures; Roxy a par la suite fait une deuxième vidéo présentant Gilmore en train de surfer. Schumacher, qui a épousé sa femme Maria Cerda en 2008, a aussi lancé The Inspire Initiative, une organisation à but non-lucratif qui cherche à autonomiser les femmes et les filles par le surf et « initier un effort de base pour changer la vague actuelle de sexualisation ».

De son côté Kennelly continue à lutter tous les jours pour atteindre ses objectifs dans le surf et briser les barrières au sein de sa discipline. « Je prends les choses au jour le jour, dit-elle. Je me bagarre tellement pour gagner de l'argent que je peux encore continuer à surfer. Je sais que c'est ma vocation et que c'est ce que je suis sensé faire. » En 2011 des images de Kennelly, le visage scarifié après avoir percuté le corail dans un terrible wipeout à Teahupoo, sont devenues virales sur le Net. Cet été, elle est retournée à Tahiti pour défier ce spot monstrueux et a réussi à capturer ce qui est appelé comme "la plus grosse vague jamais surfée par une femme".

Une pluie de louanges a suivi, mais la hype est très vite redescendue. « Les gens m'appelaient la "Ronda Rousey" du surf de grandes vagues, et j'ai eu de nouveaux abonnés sur les réseaux sociaux, explique-t-elle. J'attendais cette vague pour changer ma vie et ma carrière. Mais au final, ce n'est pas le cas. »