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Sports

Le foot était plus marrant quand on pouvait défoncer le gardien comme dans les vieux FIFA

Il fut un temps où l'on pouvait pousser le gardien dans ses filets pour marquer un but, ou bolosser Pelé le coeur léger. Puis Dieu créa le carton rouge, et la tristesse fut.

Je ne me souviens plus vraiment à partir de quel FIFA il est devenu impossible de mettre des taquets au gardien adverse, mais je sais qu'on a tous été très tristes. Ça ne servait clairement à rien ; ton joueur prenait un rouge, et le jeu reprenait par un coup franc. Mais putain, ça faisait du bien.

Mais bien avant nous, pauvres adolescents frustrés de la violence virtuelle, les footballeurs, les vrais, ont eux aussi dû faire le deuil des agressions tolérées. Il fut un temps où Messi, Ronaldo et autre Jaouad Zaïri n'auraient jamais pu voir ne serait-ce que la ligne démarquant la surface de réparation adverse sans subir une ablation des deux tibias. Un temps, aussi, où le gardien était une cible, simple obstacle de chair et d'os séparant l'attaquant du but. Un obstacle que l'on pouvait défoncer à loisir, comme le pauvre Harry Gregg, gardien de Manchester United lors de la finale de la Cup en 1958 :

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Le but a été accordé. Le pire, c'est que Harry Gregg était l'un des rares survivants du crash aérien de Munich, survenu à peine 3 mois plus tôt et lors duquel huit joueurs de Manchester United furent tués. Gregg était même un putain de héros, puisqu'il avait sauvé la vie de plusieurs passagers de l'avion, dont Bobby Charlton. Pour rappel, les cartons n'ont été introduits dans le football qu'en 1976, achevant ainsi le lent processus de civilisation (décrit par Norbert Elias) par lequel on est passés en huit siècles de la soule, où l'on pouvait mourir pour récupérer une vessie de porc, à Mathieu Valbuena et sa marque de sous-vêtements pétés. Avant ça, les meilleurs joueurs se faisaient gaiement démonter par les défenseurs adverses, comme lors de ce Brésil-Portugal insensé de la Coupe du monde 1966 où l'on voit Pelé se faire bolosser tout le match par des Portugais plutôt à l'aise dans leurs vissés.

Evidemment, on peut se féliciter que les meilleurs soient aujourd'hui protégés par les arbitres, sans quoi la Ligue des champions ressemblerait assez souvent à une litanie de Rennes-Bastia. Mais on se fait parfois un peu chier à regarder, 20 minutes par match, des mecs réclamer des cartons pour des adversaires qui ne les ont même pas touchés. Alors, pour les nostalgiques, il reste le souvenir des glorieux anciens. Ceux qui mettaient toujours une majuscule à Virilité. Et au Panthéon du Taquet, il y aura toujours une place pour les Guerriers de Furiani.