DKT a été fondée par Phil Harvey, un homme qui a fait fortune via les jouets sexuels, les préservatifs et les films porno de sa société de production Adam & Eve. La stratégie de DKT n’est pas d’éduquer les gens sur les contraceptifs mais de faire découvrir leurs produits d’une manière plus ou moins habile. C’est pourquoi ils ont diffusé une publicité mettant en scène la top-model pakistanaise Mathira, en couple avec un mec qui, vu les images, utilise lors de chaque rapport les préservatifs « Josh » distribués par la société. Évidemment, le spot publicitaire a fait l’objet de nombreuses plaintes pour immoralité et a été retiré des chaînes de télé à la fin du mois de juillet.
Christopher Purdy, vice-président exécutif de DKT – lequel bosse au Pakistan depuis l’année dernière – a déclaré que le problème de cette pub n’était pas seulement l’image de Mathira (la Marilyn Monroe du Pakistan), mais le sous-entendu selon lequel le couple aurait une vie sexuelle, bien que les deux protagonistes ne soient pas mariés. La publicité a également été accusée de promouvoir la fellation – les préservatifs Josh possédant un arôme fraise – bien que Christopher clame que c’est « selon l’interprétation du spectateur. En général, on aromatise un préservatif à la fraise afin de masquer l’odeur du latex. L’ironie, c’est que ce sont les plus vendus au Pakistan ».
Les publicités pour préservatifs DKT varient d’un pays à l’autre ; leurs pubs sur les chaînes brésiliennes sont très sexy, tandis que celles diffusées sur le marché éthiopien ne montrent jamais un bout de peau. Ils ont finalement réussi à obtenir le droit de diffuser une version modifiée de la pub sur le territoire pakistanais, avec les mêmes acteurs, début octobre. L’ONG étend également ses efforts dans les zones rurales ; leur objectif pour fin 2013 est de collaborer avec 200 cliniques à travers le pays, lesquelles pourront fournir non seulement des préservatifs, mais tout un panel de médicaments en provenance de leurs usines.
Christopher m’a dit que « lorsqu’une femme veut se faire avorter, elle en a pour quatre heures de bus minimum… Si nous pouvions réduire ce temps et implanter une clinique à un quart d’heure de chez elle, ça lui rendrait la vie bien plus facile ».