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LE NUMÉRO EMBARGO

C’est bientôt fini l’interview ?

En écoutant leur premier (et très bon) album, Monster Head Room, j’aurais cru que les Ganglians étaient une bande de « hippies de maintenant » tout à fait insupportables, aussi insupportables que les saltimbanques qui boivent du vin rouge sur le canal...

Photo : Loan Calmon

En écoutant leur premier (et très bon) album,

Monster Head Room

, j’aurais cru que les Ganglians étaient une bande de « hippies de maintenant » tout à fait insupportables, aussi insupportables que les saltimbanques qui boivent du vin rouge sur le canal Saint Martin entre bourgeois consentants pour soigner leurs écorchures internes dans la fête de proximité et l’amitié pour l’être humain. Qu’est-ce que je disais ? Ouais, en réalité ces mecs de Sacramento sont des ramasses qui passent leur temps à râler, jouer de la musique et êtres bourrés – le bassiste était d’ailleurs ­toujours aussi bourré deux jours après à Primavera. Leur manager leur a filé des pills avant l’interview, ils les ont avalées et on a discuté des Beach Boys et des vaisseaux spatiaux. PS : la meuf de Ryan est une conne, j’ai songé à lui vomir mes couilles dessus à un moment.

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Vice : Ça vient d’où votre nom, « Ganglians » ? On a un mot presque similaire en français, mais ça veut pas dire la même chose, je crois.

Ryan :

C’est la contraction des mots « gang » et « aliens ». Ça fait « gang of aliens », tu vois, plein d’animaux hors la loi de l’hyperespace qui se sont retrouvés dans une vie parallèle sur une planète pas encore contaminée.

Sérieux ?

Ouais.

Kyle :

Ça veut dire quoi « ganglians » pour vous ?

Ce sont les grosses boules au fond de ta gorge qui gonflent lorsque t’as un rhume. Ça te fout un énorme mal de gorge par-dessus le marché.

Ah je vois. C’est dégueu ces trucs.

R :

Aussi, le mot « ganglian » peut signifier ces genres de grosses boules pleines de terminaisons nerveuses qui poussent sur toutes les parties du corps. C’est un genre de maladie.

Vous avez déjà eu des problèmes d’éruption de « ganglians », vous ? C’est la première fois que j’entends parler de ce truc.

K :

Je connais un mec de Portland à qui c’est arrivé. Ça lui avait poussé sur le coude, ou sur le bras je ne sais plus, et le pire, c’est que ça ne disparaît jamais vraiment.

Ça craint. Un peu comme le cancer.

(

Un vendeur de fleurs indien nous interrompt à ce moment-là

)

La meuf de Ryan : Non, merci. Allez vous-en. Allez. Mais putain, allez vous-en.

C’est pas un peu « dur » comme manière de fonctionner avec un pauvre vendeur de fleurs, non ?

Je déteste ces gens, je déteste qu’on me parle lorsque je n’ai rien demandé.

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OK ? OK. On parlait de science-fiction et d’espace tout à l’heure, et je trouve que ces influences se retrouvent dans vos morceaux.

K :

Oui, bien sûr. On a beaucoup lu de trucs niqués dans le genre, on est vraiment fascinés par toutes ces scènes et sous-cultures qui traitent du futur, de l’idée d’un passé ultra technologique et puis, on aime les monstres en général. Tous les monstres. Et Isaac Asimov.

Enfin, j’imagine que les Beach Boys y sont aussi pour beaucoup.

R :

Pas forcément. Tout le monde nous parle de nos références vis-à-vis des Beach Boys, et bien que ce soit en partie vrai, c’est plutôt vers les groupes d’acid rock West Coast des années 1960 et 1970 que l’on cherche une inspiration.

Donc, rien à voir avec les Beach Boys. Rien du tout.

K :

Si bien entendu, je crois que le premier disque que j’ai écouté, c’était un disque des Beach Boys, une compilation quelconque qui appartenait à mon père.

Ton père était un hippie, je parie.

En réalité, c’était plus un

frat boy

qui n’a jamais écouté de musique. Je crois que tout le monde a une compilation des Beach Boys chez soi. Quand il était à la fac, c’était une sorte de playboy pote avec le running back de l’équipe de foot.

Adrian (manifestement ivre) :

C’est bientôt fini l’interview ?

Ouais, maintenant.

Cool.

JULIEN MOREL