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Carla Valentine : J'ai crée le site au printemps 2014, mais j'y pensais déjà depuis Noël. C'est ma propre carrière dans l'industrie funéraire qui m'a poussée à fonder le site. Quand j'étais technicienne en anatomo-pathologie (TAP, ou membre de l'équipe scientifique qui travaille dans les morgues des hôpitaux, assiste aux autopsies, etc.), l'une des premières choses que m'a dit mon boss concernait « l'importance de la discrétion ». Il m'a dit qu'il était mal vu de revenir sur les détails de sa journée de travail, à moins que l'on se confie à une personne de confiance.
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[Rires] Eh bien, je ne peux pas être trop spécifique mais ça peut avoir un rapport avec la décomposition, ou ça peut être un truc difficile d'un point de vue émotionnel - une autopsie ou un enterrement dans une affaire particulièrement triste.Selon toi, les gens qui travaillent dans l'industrie mortuaire en ont-ils marre d'expliquer la mort aux gens qui ne sont pas du même milieu qu'eux ?
Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais par expérience, je dirais oui. Récemment, j'étais à un événement de la Morbid Anatomy à la Wellcome Collection. Après l'événement, je suis allée boire un verre avec la fondatrice de la Morbid Anatomy, Joanna Ebenstein, John Troyer du Center for Death & Society, ainsi que ma meilleure amie Lara. Il se trouve qu'elle aussi bosse dans la morgue où je travaillais.
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On peut dire qu'il y a des « groupies de la mort » en effet, comme il y a des groupies pour tout le reste - mais ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Tout le monde meurt ; il est naturel que beaucoup de gens éprouvent de la curiosité pour un tel sujet.Ça devient un problème quand les gens qui sont de vraies groupies se font passer pour des experts sur les réseaux sociaux - ou ailleurs. Je twitte à propos des pratiques dans les morgues parce que je donne des cours à des étudiants en médecine et que je suis une TAP diplômée - même si ce n'est pas à temps plein. J'ai à la fois les qualifications d'une TAP, huit années d'expérience dans le domaine et je suis sur la liste des personnes à contacter en cas de désastre sanitaire de masse.Pour cette raison, je me méfie des dilettantes qui n'ont pas de qualifications académiques ou d'expériences professionnelles et qui se font passer pour des figures d'autorité sur des sujets comme celui-là, juste parce que la mort est un sujet populaire.
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5 000 comptes ont été créés sur le site.Oh, cool. Tu as rencontré des problèmes pour le lancement ?
Oui, j'ai eu quelques problèmes - beaucoup de gens ont pensé qu'il s'agissait d'une blague et n'ont pas pris le site au sérieux. D'un autre côté, j'ai eu un article qui a par la suite été supprimé parce que les membres de l'administration du site avaient trouvé l'idée derrière Dead Meet trop « macabre ». On ne peut pas plaire à tout le monde, je crois.Quels autres jobs rentrent dans la catégorie métiers de ce que tu appelles « l'industrie funéraire » ?
Je dirais, hmm, les infirmières ? Les gens oublient que c'est le boulot des infirmières de nettoyer les défunts dans les hôpitaux. Moi-même, en tant que TAP, je travaillais sur l'inspection sanitaire durant la semaine d'intégration des nouvelles infirmières. Elles passent plus de temps avec les morts qu'avec, disons, un docteur.Quelles sont les raisons pour lesquelles un gérant de pompes funèbres ferait un(e) meilleur(e) petit(e)-ami(e) que quelqu'un qui bosse dans l'administration ou qui écrit des conneries sur Internet pour vivre ?
Eh bien, il est probable qu'ils soient plutôt forts mentalement, en bonne santé et que leur job ait pu leur conférer un certain sens de la patience. Les embaumeurs peuvent faire de meilleurs petits-amis parce qu'ils utilisent du maquillage sur les morts et comprennent donc pourquoi les femmes mettent autant de temps à se préparer. Mais en même temps, les gens sont tous différents ; ceux qui travaillent dans l'industrie mortuaire n'ont pas tous la même personnalité - même si une bonne part d'entre eux ont en effet le sens de l'humour.OK - à quoi ressemble un rendez-vous avec un croque-mort ?
Encore une fois, ça dépend de quel croque-mort on parle ; pour ma part, un rendez-vous peut aller d'un truc très simple - un petit dîner avec une bouteille de vin - à une nuit d' expérience en immersion avec un film d'horreur puis une longue visite au musée de la science. La meilleure manière de savoir à quoi ressemble un rendez-vous avec un croque-mort, c'est d'aller sur Dead Meet et de s'en trouver un.Merci Carla.@hayleycampbelly