Tous les chemins mènent au rhum

Il y a peut-être débat sur les origines exactes du rhum – visiblement, avant de devenir l’emblème des Caraïbes, on le fabriquait en Inde depuis perpét’ – mais tout le monde s'accorde pour dire qu'il est clairement synonyme de « chaleur », un peu comme quand n'importe quelle eau-de-vie coule le long de votre œsophage.

Une « chaleur » tangible comme dans ce calypso de Lord Invader, qui est probablement le premier artiste à chanter le Cuba Libre, ce mélange si caractéristique de rhum et de Coca-Cola. De Cuba il est aussi question dans les cocktails qu'on vous a sélectionnés, comme de Thaïlande ou de Nouvelle-Orléans.

Même si le mojito est absent, vous allez tomber sur d'autres institutions, type piña colada ou daiquiri, et des recettes aussi riches et variées que les rhums blancs, blonds ou ambrés qui les composent. Chacun raconte une histoire et retrace la fameuse route du rhum jusqu’à votre gosier.

Une route empruntée par Joey Starr dans La Route de la Soif – dont la deuxième saison est diffusée tous les mardis à partir du 27 novembre à 22h30 sur VICELAND – et sa quête effrénée du « jus de soleil ». Si jamais vous cherchez l'inspiration et que vous avez une vieille bouteille de rhum dans les tiroirs, voilà quelques pistes :

Ce cocktail demande effectivement une certaine dextérité – en gros juste assez de souplesse et de force pour faire un triangle dans une noix de coco à l’aide un couteau de boucher – mais une fois que vous avez mélangé tous les ingrédients avec un bon vieux rhum (12 ans d’âge minimum), vous allez voir tous vos efforts récompensés.

Parce que vous n’avez pas besoin d’avoir fait AgroParisTech pour comprendre cette recette et que vous pouvez remplacer la « liqueur des plantes du balcon » par un peu de Fernet Branca. La seule difficulté ? Attendre une fois que vous avez embouteillé l’eau, le sucre, le Fernet et le rhum agricole. Parce que, plus tard vous l’ouvrirez, meilleur ça sera.

Qui dit punch au rhum dit forcément rhum, mais aussi Jamaïque, tonneau, mélange, ivresse et flibuste. Soit à peu de chose près tous les ingrédients de base de ce « ponche » capable d’assommer un cheval de trait. Tellement bon que l’on ne sent toujours pas l’alcool passer au bout du quatrième verre. Ce qui est un poil traître.

Visiblement, ce mélange du rhum blanc, de lait au sirop d’érable, de citron vert et de curaçao est un hommage à cet épicier abattu en 1900, au St. Roch Market de la Nouvelle-Orléans, après qu'une dispute ait éclaté entre sa femme et celle du vendeur voisin à propos d'un simple piège à souris. Personne n'a pensé à vérifier si le fait-divers avait vraiment existé mais sachez que cet hommage se sirote agréablement sur un océan de glace pilée.

Vous n'êtes pas obligé d’avoir fait Pirates des Caraïbes première langue pour apprécier ce cocktail. Par contre, il vous faudra un peu d’encre de seiche pour donner au rhum ambré cette couleur d'inspiration « poudre à canon » et ce goût pas si éloigné des embruns que vous avalez quand vous naviguez en haute mer ou quand vous marchez sur la plage de Cabourg.

Est-ce un jeu de mot obscur ? Une nouvelle interprétation d'un article de Cosmo ? Une référence à Jonathan Calderwood, le jardinier anglais qui bichonne la pelouse du Parc des Princes ? Aucune idée. On sait juste que le résultat de cette assemblage ne ressemble pas à du gazon mais plutôt une Pina Colada sous stéroïdes.

Du rhum, du vin blanc, du jus de citron et un ingrédient mystère pour un cocktail signé Frank Dedieu de l’ancien Redwood à Lyon. Spoiler : l'ingrédient mystère c'est de la saumure d’olive. Et ça donne une complexité sucrée/salée.

À tous ceux qui ne peuvent pas changer leurs Ticket-Restos contre des Chèques-Vacances pour partir sur une plage de l'hémisphère sud, ce cocktail à base de sang de Schtroumpf est pour vous.

Remplacer le whisky par du rhum ? Check. Adapter un classique aux ingrédients locaux ? Check. Glisser des petites feuilles de combava discrétos ? Check. Déclarer son amour à la Thaïlande ? Check. Ouvrir un bar à Pattaya pour ne servir que ces petits bébés ? Check.

La Maldita est un cocktail qui s'inspire de la flore du Costa Rica et s'articule autour d'un trouple formé par du rhum ambrée, un fruit de la passion et quelques notes herbacées d'amarante. Perso, c'est aussi le nom que je prendrais pour revenir hanter les mecs qui mélangent du rhum avec du Red Bull après ma mort si j'ai le choix.

Pionnière des débuts d'Hollywood et star du cinéma muet, Mary Pickford était bien plus cool que le cocktail au rhum, jus d'ananas et grenadine canadienne qui porte son nom et qui est pourtant bien cool lui aussi - en plus de procurer un petit coup de fouet que ses ingrédients ne laissent pas forcément deviner de prime abord.

Ce truc est plus glaçant qu'une chronique de Frédéric Beigbeder et rafraîchit aussi bien qu'une glace ou qu'un granite. Alors pourquoi se le préparer maintenant ? Une bonne question à laquelle seul le daiquiri peut répondre.

Proche cousin du précédent. Le réchauffement climatique est une vraie plaie mais c'était hélas le seul moyen pour trouver des pastèque en novembre et revisiter le cocktail culte de la Nouvelle-Orléans. Pour les soirées où l'on danse collé-serré parce qu'il faut bien se réchauffer.

La Route de la Soif, saison 2 : si vous avez envie de voir Joey Starr se mettre des mites dans la distillerie Barbancourt à Haïti, dans des rades aux Bahamas avec Michael K. Williams aka Omar Little dans The Wire ou à Cuba avec Ramzy Bédia aka Inspecteur Nerh-Nerh dans Halal police d'Etat, c'est tous les mardis sur VICELAND à 22h30 à partir du 27 novembre.

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