Image par Matthew Karila via Unsplash
Mardi se tenait le premier conseil de consultation publique sur le projet de loi du gouvernement de la Coalition avenir Québec qui ferait passer l’âge légal de consommation du cannabis de 18 à 21 ans. Il est fortement contesté autant par certains segments de la population, dont la communauté scientifique, que par l’opposition à l’Assemblée nationale, depuis que le parti l’a annoncé avant son élection.Les débats à la consultation se sont donc corsés quelque peu, après le discours du ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, qui a décidé de « déboulonner » certains mythes.
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Entre autres, le ministre Carmant nous apprend que seulement 10 % des clients de la Société québécoise du cannabis (SQDC) ont entre 18 et 24 ans, et que le segment des 18 à 20 ans ne représente quant à lui que 2 %. Le ministre estime donc que l’argument selon lequel l’augmentation de l’âge légal de la consommation à 21 ans ferait hausser la part de marché du marché noir est infondé.Il voulait aussi défaire le mythe voulant que les produits vendus dans les succursales de la SQDC soient nécessairement sans dangers, vu que certains d’entre eux contiennent un taux élevé de THC qui peut nuire au cerveau et augmenter les risques de dérèglements mentaux, comme les psychoses, surtout chez les jeunes. Il estime donc que c’est un « devoir » qu’a le gouvernement de hausser l’âge légal. Il voudrait aussi que le cannabis n’ait plus l’image d’un produit inoffensif.« Ce qu'on amorce aujourd'hui, c'est un exercice bidon, une frime, un bâillonnement des groupes qui veulent s'exprimer », s’est exclamé de son côté André Fortin, porte-parole libéral en matière de santé, en réponse au ministre Carmant lors du débat. « Cette consultation-là elle est fausse, elle est limitative et c'est un exercice de relations publiques. » M. Fortin faisait également référence au fait que certains groupes n’ont pas été autorisés par la CAQ à participer aux consultations publiques.
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Des représentants des centres de désintoxication Le Portage étaient présents à la consultation, et ils ont rapporté que près de 88 % des jeunes de 14 à 18 ans qui entrent dans leurs centres présentent des problèmes de dépendance au cannabis.Mais les autres partis n’étaient pas convaincus. Le député du Parti québécois de Jonquière, Sylvain Gaudreault, comprend mal pourquoi l’âge légal pour boire de l’alcool serait différent de celui pour fumer du cannabis. Sol Zanetti, de Québec solidaire, a jugé le projet « infantilisant », affirmant que les jeunes québécois sont assez intelligents pour prendre leurs propres décisions quant à la consommation de cannabis.La Fédération étudiante collégiale du Québec est aussi d’avis que l’âge légal de consommation de cannabis devrait être maintenu à 18 ans.Billy Eff est sur internet ici et là.Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.