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coupe du monde 2018

Top 5 des plus belles célébrations de buts

Coupe du monde oblige, on a fait notre sélection. Du saut périlleux d'Hugo Sanchez à la berceuse de Bebeto, en passant par le masque de Spiderman dégainé par Ivan Kaviedes.
©Timothy A. Clary / AFP

La Coupe du monde 2018 n’a pas encore livré son verdict. Alors que les filets ont tremblé 116 fois depuis le début de la compétition, il n'y a eu, pour le moment, pas ou peu de célébrations marquantes en Russie. La planète football attendait le Panama et sa « danse du pic-vert ». Mais avec un but inscrit pour l’honneur en deux matches, les « Canaleros » n’ont pas eu l’occasion de faire rire les spectateurs. Pourtant, depuis sa création en 1930, la compétition suprême a offert en près d’un siècle d’existence des célébrations décalées, parfois ridicules, qui ont marqué les esprits. VICE vous propose son Top 5.

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1982 : Le « urlo » de Marco Tardelli

Lors du Mondial 1982 disputé en Espagne, l’Italie et son organisation défensive parfaite se hissent en finale de la compétition après avoir sorti le Brésil de Socrates en match de poule, puis la Pologne en demi-finale. Les Transalpins retrouvent donc la RFA, qui a sorti la France en demi-finale, et c’est à cette occasion qu’apparaît la première célébration « originale ».

L’Italie et son organisation défensive parfaite remportent la Coupe du monde 1982, déjouant tous les pronostics. La génération des Rossi, Gentile, Baresi n’était pas jugée comme un outsider crédible à la victoire finale. Pour bon nombre d’observateurs, la première célébration « originale » est apparue lors de ce Mondial disputé en Espagne.

C’est le légendaire attaquant italien Paolo Rossi qui a ouvert la marque avant que Marco Tardelli ne double la mise à la 69ème minute. Ce dernier a alors célébré son but d’une manière inédite. Il s'est mis à courir, les poings serrés et écartés, en libérant un cri mythique, appelé le « Urlo » (mugissement).

L'image est devenue culte. Tant par son caractère inattendu que par l’imagination du milieu défensif qui s’est mué en buteur. Le joueur de la Juventus est resté le symbole d’une Italie triomphante et son « urlo » a offert une première innovation dans la célébration des buts. Et Tardelli a normalisé le cri.

D’ailleurs, les spécialistes italiens ont vu dans la célébration de Fabio Grosso, buteur en prolongation face à l’Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde 2006 la copie conforme de son illustre prédécesseur. Cette année-là, Grosso et ses coéquipiers renouent avec le trône mondial, 24 ans après.

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1986 : le saut périlleux de Hugo Sanchez

Pour beaucoup, Hugo Sanchez est le meilleur joueur de l’histoire du Mexique. Joueurs des deux clubs de Madrid (l’Atletico tout d’abord, puis le Real), son palmarès est impressionnant : cinq fois champion d’affilée avec les Merengues et quatre fois meilleur buteur.

Hugo Sanchez est le leader de la sélection mexicaine qui dispute le Mondial 86 à domicile, dans un contexte particulier. Un an avant, un tremblement de terre a fait 10 000 morts et 30 000 blessés à Mexico. Les deux stades de la capitale ont – l’Estadio Universitario et les 115 000 places du Stade Azteca – ont été épargnés.

Le match inaugural du pays hôte face à la Belgique s’est donc déroulé au Stade Aztèque devant plus de 100 000 fidèles. Le Mexique a rapidement mené 1-0 avant que le rêve de plus de 100 millions de Mexicains ne se réalise : voir Hugo Sanchez, la gloire nationale, née à Mexico, marquer le but du break, juste avant le mi-temps. Hugo Sanchez a alors gratifié le public d’une célébration à la fois magique et surprenante : le saut périlleux. Un symbole pour faire vibrer un peuple meurtri. « La Coupe du monde, c’était la guérison. Le pays sortait de son deuil », avait expliqué le héros mexicain.

1990 : Danse comme Roger Milla

Roger Milla avait 38 ans lorsque s’est déroulée la Coupe du monde 90 en Italie. Le Camerounais n’était pas programmé pour disputer cette compétition, car il était pour beaucoup en pré-retraite à La Réunion, sous les couleurs de la JS Saint Pierroise.

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Finalement invité par le président camerounais Paul Biya à reprendre du service à 38 ans, Roger Milla et ses coéquipiers s’offrent l’Argentine de Maradona pour leur premier match. Les Lions indomptables se sont qualifiés pour les huitièmes de finale qu’ils ont joué face à la Colombie. Entré lors des prolongations, Roger Milla délivre les siens à la 106ème minute de jeu en trompant la légende colombienne René Higuita, davantage connu pour son coup du scorpion que pour ses fantastiques arrêts.

L’idole du Cameroun régale alors les spectateurs du mythique San Paolo de Naples avec une célébration magique. Il est le premier joueur à faire mumuse avec le poteau de corner pour célébrer un but. Dix minutes plus tard, Roger Milla a réalisé le doublé pour assurer la qualification du Cameroun en demi-finale. Deuxième but et nouvelle célébration, cette fois-ci de l’autre côté, vers le poteau de corner droit.

Le natif de Yaoundé a fait mouvoir son bassin tout en posant sa main sur le bas ventre. Cette célébration rendait hommage à la culture africaine, puisqu’il s’agit du Makossa, danse nationale camerounaise, qui consiste à remuer les hanches et à effeuiller le corps. Le rappeur MHD en a même fait une chanson, preuve de l’impact d’un geste qui a marque différentes générations.

1994 : La berceuse brésilienne de Bebeto

Lors du Mondial 94, disputé aux Etats-Unis, le Brésil de Romario affrontait les Pays-Bas en quart de finale. Sur le front de l'attaque, le compère de la star des Auriverde était Bebeto, un renard des surfaces au jeu peu séduisant mais ô combien efficace qui s'est distingué face aux Bataves.

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Le buteur de la Seleçao a marqué le deuxième but de son équipe, puis s’en est allé vers le poteau de corner, les bras joints avant de les balancer comme s’il berçait un enfant. Rejoint par ses coéquipiers Romario et Mazinho, Bebeto rendait hommage à son fils Mateus, né le 7 juillet 1994, soit deux jours avant la rencontre. Dans une chorégraphie harmonieuse, le trio brésilien a laissé une image symbolique de ce Brésil édition 1994, festif et solidaire, à défaut d’être le plus jouissif techniquement. « La seule chose que j’ai demandé à Dieu quand je suis allé me coucher, c’était qu’il me donne l’occasion de marquer un but pour mon fils », a déclaré Bebeto pour décrire son état d’esprit à la veille du match.

Reprise par énormément joueurs, la berceuse brésilienne a ouvert une nouvelle ère dans la
célébration des buts, dorénavant dédiés aux enfants, comme le pouce sucé par Francesco Totti ou André-Pierre Gignac.

2006 : Le masque de Spiderman de Kaviedes en hommage au regretté Tenorio

Lors de la Coupe du monde 2006, l’Equateur a remporté deux de ses trois matches de poule, échouant uniquement face à l’Allemagne, pays organisateur. Lors du deuxième match de poule contre le Costa Rica, Ivan Kaviedes a marqué l’histoire de son pays en assurant la qualification pour le prochain tour, et en rendant hommage à un défunt coéquipier.

Près d’un an avant le début du Mondial, l’attaquant de 25 ans succombait à ses blessures des suites d’un accident de voiture. Ivan Kaviedes a donc rendu hommage à son défunt coéquipier.

Ivan Kaviedes va marquer l’histoire de son pays en assurant la qualification pour le prochain tour. Il va en plus de cela donner une dimension mondiale à la célébration de son regretté coéquipier. Auteur du troisième et dernier but en toute fin de match, le numéro 10 va sortir un masque jaune de Spiderman pour rendre hommage à son comparse, surnommé Spiderman.

Plus récemment, l’attaquant Pierre-Emerick Aubameyang enfilait le masque de Spiderman à chacun de ses buts, du temps où le gabonais jouait au Borussia Dortmund entre 2013 et début 2018.

À partir du 5 juillet, VICE ouvre un bar éphémère à Bordeaux et retransmet les matches de la Coupe du monde. Plus d'infos ici.