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Crime

Explosion à Istanbul : ce que l'on sait en fin de journée

Une explosion a secoué ce mardi matin à 10h15 le centre historique et touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant au moins 10 personnes et en blessant 15 autres.
Photo par Lefteris Pitarakis/AP

Une explosion a secoué ce mardi matin à 10h15 le centre historique et touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant au moins 10 personnes et en blessant 15 autres.

D'après certains responsables des forces de sécurité turques, il y a une forte probabilité que cette explosion soit l'oeuvre d'éléments du groupe terroriste État Islamique (EI). Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'un kamikaze venude Syrie a pu mener cette attaque.

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« Je condamne l'incident terrible à Istanbul, qui serait une attaque kamikaze à la bombe par un individu d'origine syrienne. Malheureusement nous avons 10 morts de nationalités étrangères et turques… Il y a aussi 15 blessés », a indiqué Erdogan.

Au moins neuf des personnes tuées seraient de nationalité allemande a déclaré un haut responsable turc.

Plusieurs corps allongés sur le sol étaient visibles sur la place de l'obélisque, située face à la Mosquée Bleue et au musée Sainte Sophie — un endroit très fréquenté par les touristes qui visitent la ville la plus peuplée de Turquie. Un agent de police ainsi qu'un témoin sur les lieux ont également rapporté avoir vu plusieurs corps et des membres humains.

D'après le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, les personnes tuées lors de cette explosion étaient en majorité des étrangers. Kurtulmus a également déclaré qu'un kamikaze présumé avait identifié — d'après des restes humains — ce serait un Syrien né en 1988.

Six citoyens allemands, un Norvégien et un Péruvien comptaient parmi les blessés d'après l'agence turque Do?an. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors d'une conférence de presse ce mardi midi que des citoyens allemands faisaient « très probablement » partie des personnes tuées.

À quelques mètres du lieu de l'explosion se trouve la vieille ville d'Istanbul, une autre zone très touristique d'Istanbul où les hôtels, les cafés et les magasins de souvenir situés dans des bâtiments de style ottoman sont agglutinés les uns aux autres le long des rues pavées.

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Deux Australiens de passage à Istanbul ont déclaré qu'ils étaient en train de prendre un petit-déjeuner dans le café de leur hôtel lorsqu'ils ont entendu une déflagration. Ils sont sortis dans la rue pour voir ce qu'il venait de se passer avant de rebrousser chemin à la vue des ambulances et de la police.

« Nous sommes sortis car il y avait beaucoup de gens en train de marcher, alors nous avons eu un peu peur car parfois ce genre de choses à lieu plusieurs fois alors nous sommes sortis assez rapidement, » raconte Brett Cooney, 28 ans, occupé à vérifier les mises à jour des sites d'informations et grignoter des noix dans le couloir de son hôtel avec sa partenaire de voyage, Bridget Patterson, âgée de 28 ans elle aussi.

Alp Unco — un homme de 37 ans qui gère une maison d'édition à une rue de l'endroit où l'explosion a eu lieu — explique à VICE News qu'il s'est précipité dehors dès qu'il a entendu la détonation. « J'ai vu des gens blessés sur le sol — cinq à six personnes — ils ne bougeaient pas, » nous raconte-t-il, les mains tremblantes. « C'était horrible — j'étais en état de choc. »

Unco nous explique que ses amis l'ont appelé au téléphone pour s'assurer qu'il allait bien, eux-mêmes ont entendu l'explosion depuis leur domicile, situé à cinq kilomètres de l'endroit où l'incident s'est produit.

Le bureau du gouverneur d'Istanbul a déclaré dans un communiqué que les autorités enquêtaient sur « le type d'explosif utilisé » ainsi que sur l'identité « du ou des auteurs » de cet incident. Ce communiqué indique par ailleurs que 10 personnes ont été retrouvées mortes ainsi que 15 blessés suite à l'explosion, sans donner d'autres détails à la mi-journée.

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Peu de temps après l'explosion, le cabinet du Premier ministre turc a émis une interdiction temporaire de publier des détails de cette affaire. Le site d'information turc Hurryiet Daily News évoque d'un « blackout médiatique » alors que les rues sont fermées et les transports en commun autour de la zone touchée sont à l'arrêt.

Des secours aident des personnes blessées près de la Mosquée Bleue, à Sultanahmet dans le centre d'Istanbul. (Photo via EPA) 

Tuna Godes a 31 ans, il gère un hôtel qui se trouve à quelques pâtés de maison du site de l'explosion, au coeur du quartier touristique d'Istanbul. Il explique à VICE News qu'il pensait que l'explosion était un coup de tonnerre. Il a regardé dehors, et il a constaté que le ciel était bleu.

"C'est là que l'on a compris. On s'attendait à ce genre de choses. C'est terrible. Désormais, le tourisme est détruit en Turquie. Et de nombreuses personnes sont mortes."

Godes nous explique que le secteur touristique souffrait déjà de l'instabilité dans la région, et qu'il avait peur désormais que la plupart des touristes soient effrayés à l'idée de venir à Istanbul après une explosion dans l'un de ses sites les plus célèbres.

"On a quatre clients — ils partent aujourd'hui — ils sont dans leurs chambres parce qu'ils ont peur et sont en état de choc."

(Photo par Tolga Bozoglu/EPA)

Un policier non loin de la Mosquée bleue à Sultanahmet dans le centre d'Istanbul. (Photo par Sedat Suna/EPA)

« L'explosion a été très forte. Nous avons été fortement secoués. Nous avons couru et avons vu des membres de corps humain », a déclaré à Reuters une femme — désirant rester anonyme — qui travaille dans un magasin d'antiquités situé non loin de la scène.

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Des ambulances se sont rendues immédiatement sur les lieux, transportant des blessés dans les hôpitaux les plus proches alors que la police verrouillait les rues alentour.

« Nous prenons nos précautions contre une deuxième explosion, » a déclaré un agent de police en conduisant des gens hors de la place.

Des membres des forces spéciales de la police turque montent la garde après l'explosion, non loin de la Mosquée Bleue. (Photo par Sedat Suna/EPA)

Cette explosion survient à peine plus d'un an après qu'une femme kamikaze s'est faite exploser dans un commissariat de police dédié aux touristes, sur cette même place, tuant un agent et en blessant un autre. Cette attaque avait d'abord été revendiquée par un groupe d'extrême-gauche, mais s'est finalement avérée être l'oeuvre d'une femme liée aux milieux islamistes d'après les autorités.

Des groupes de militants kurdes, de militants de gauche mais aussi de militants islamistes ont commis des attaques en Turquie par le passé.

Le pays est également devenu une cible pour le groupe État Islamique, avec deux attaques à la bombe l'année dernière attribuée à ce groupe musulman sunnite radical, l'une dans la ville de Suruc située à la frontière syrienne et la seconde à Ankara (capitale du pays) qui a fait plus 100 victimes.


Avec Reuters

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