On est allé à la manif contre l’extrême-droite et le racisme organisée par les antifas à Paris.
Toutes les photos sont de Émilie Désir, Agence Encrage.
Société

On est allé à la manif contre l’extrême-droite organisée par les antifas

« On ne peut pas laisser l’extrême-droite gagner en restant les bras croisés ».

Samedi 27 novembre, ils étaient 5 000 selon les organisateurs, 3 000 selon la Préfecture de police de Paris, à braver le froid et la pluie pour dire stop aux idées d’extrême-droite et à sa banalisation. « Uni.e.s contre le racisme et la violence d’Etat », une dizaine d’organisations dont l’Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Réseau Entraide Vérité et Justice, Act Up et Les Mutilé.e.s pour l’exemple, ont appelé à « une riposte ». C’est dans le calme et la détermination que le cortège est parti de Ménilmontant, quartier emblématique des antifas, pour se rendre jusqu’à Saint-Michel. Encadré par un immense cordon de CRS, la foule a bravé le pavé sur des airs de « Siamo tutti antifasciti », « Tout le monde déteste les fascistes » ou encore « Paris, Paris, Antifa ».

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Ether a 17 ans. Elle se dit épuisée « mentalement et physiquement par un racisme de plus en plus insoutenable. Voir Zemmour, quelqu’un qui tient des propos très misogynes et racistes envers des gens de notre communauté, moi ça me déchire le cœur. »

Il faut dire que cet automne, il n’y a pas que la météo qui est boueuse et glaciale. Le climat politique nous fait, lui aussi, très froid dans le dos. À l’approche de l’élection présidentielle de 2022, la dédiabolisation des idées d’extrême-droite poursuit sa route tranquillement sur les ondes à forte audience. Eric Zemmour, Marine Le Pen, Jordan Bardella et Florian Philippot défilent tour à tour sur BFM, CNEWS ou même France Inter et France Info à heure de grande écoute, tandis que les débats des candidats à la primaire Les Républicains s’enchaînent.

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Pour, Jonathan, militant politique à l’Union Juive pour la Paix, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas faite en un jour. « Il y a eut tout un conditionnement qui a commencé sous Sarko, qui a continué avec Hollande pendant l’Etat d’urgence et qui est en train d’atteindre des sommets sous la Macronie. » Il dénonce « le parti pris clairement islamophobe » d’un grand nombre de personnalités politiques. 

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On s’inquiète de la cancel culture, le traditionnel « on ne peut plus rien dire », on veut restaurer « la grandeur de la France » en mangeant du saucisson avec du Beaujolais dégueulasse, et surtout, on déplore que des enfants ne lisent pas Les trois petits cochons. 

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Pendant ce temps-là, le week-end dernier, on a trouvé 130 armes et 200 kilos de munition, le tout accompagné de propagande néonazie chez deux hommes, dont un militaire, en Normandie. Des militants du groupuscule d’extrême-droite Némésis s’en sont pris à la manifestation Nous Toutes contre les violences faites aux femmes. Et des journalistes ont été menacés de mort par un autre groupuscule d’extrême-droite, Les Vilains Fachos (c’est leur vrai nom).  

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C’était la première fois que Sarah, 16 ans, va à une manifestation. Elle suit les pas de son grand-frère, antifa à Lyon. « J’en peux plus de voir Zemmour partout. A la télé, en gros sur les kiosques à journaux, sur les réseaux sociaux, sa tête est partout, il n’est même pas candidat. C’est pas la France dans laquelle j’ai envie de grandir. »

La suite des photos ci-dessous :

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