Expo sauvage au Whitney Museum de New York

Dans un geste qui évoque l’exposition non-autorisée de Yoko Ono au MoMA en 1971, le collectif d’artistes Apostrophe NYC a glissé douze peintures au Whitney Museum of American Art de New York et lancé une expo façon guérilla. Les œuvres ont été plaquées sur les baies vitrées de l’escalier, où s'offre une vue superbe sur le fleuve Hudson. L’action, qui s’est déroulée dans la soirée du vendredi 11 mars, fait partie du projet « Base 12 Artists » d’Apostrophe NYC.

« Le Whitney est la première intervention d’une série de trois que nous planifions dans des musées, dans un projet plus vaste qui inclura des expositions dans le métro, dans des parcs, trois galeries internationales et 12 expositions dans une galerie d’Apostrophe NYC qui a réouverte », explique un membre d’Apostrophe NYC à The Creators Project. « Au Whitney, nous avons trouvé un bel escalier sans œuvres, sans caméras et une façon innovante d’exposer sans tomber dans le vandalisme. » Le groupe a accroché ses petits tableaux à l’aide de ventouses sur les vitres. « Les musées représentent un niveau objectif de succès dans l’institution du monde de l’art, en faisant un environnement historiquement décisif pour y voir de l’art », dit le collectif. « Dans ce bourbier historique, les 12 artistes créent une harmonie dans l’espace. »

Le style « guérilla » de l’expo peut être considéré comme une performance artistique à part entière. La mise en scène dialoguait avec l’exposition sur cinq niveaux du Whitney, « Open Plan », où des artistes comme Andrea Fraser, Michael Heizer et Steve McQueen ont été invités à investir les 5 550 mètres carrés de l’espace d’exposition. L’intervention d’Apostrophe NYC venait défier cette notion d’espace investi au maximum par ses propres moyens.

« Nous cherchons à activer des sites et explorer les notions de réceptions et d’emplacement à travers l’exposition d’art dans une myriade de contextes différents », dit encore le collectif. L’exposition a duré 40 minutes. Pendant ce temps, ils ont dissimulé leurs œuvres, pris des selfies et foncé dans les escaliers. Les agents de sécurité ont escorté les artistes hors du musée et les en ont banni à vie. Un vigile a dit au groupe : « Ce n’est pas comme ça que l’on amène son art au Whitney — il y a un protocole. » Le Whitney Museum a refusé de commenter cette « activation ».

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