Témoignages de néo-propriétaires quelque peu hallucinants

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Témoignages de néo-propriétaires quelque peu hallucinants

Le marché immobilier est en pleine surchauffe et les courtiers rivalisent de roublardise pour mettre les acheteurs en concurrence.

L’article original fut publié sur VICE Money Pays-Bas.

Outre le prix exorbitant de l’immobilier, la concurrence entre les acheteurs est de plus en plus féroce. Le marché immobilier est en pleine surchauffe, ce qui a le don perturber au plus haut point les candidats-acheteurs. Ceci dit, cela peut parfois être utile pour ceux qui sont malins.

Ce n’était déjà pas une sinécure de faire une offre sur une maison, ni de négocier le prix, sans parler de toutes les autres tracasseries. Dans des villes telles que Amsterdam, Haarlem ou Eindhoven, les candidats se comptent par dizaines. Les agents immobiliers s’entendent donc pour créer un climat d’émulation entre les acheteurs potentiels dans le seul but de faire monter les prix. Cela engendre des situations singulières, voire insolites. Nous avons demandé à un certain nombre de personnes de nous décrire les situations les plus déconcertantes auxquelles elles ont été confrontées. Nous divulguons par ailleurs quelques astuces susceptibles de flexibiliser le processus d’acquisition d’un bien immobilier.

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“Les agents immobiliers sont en permanence débordés, ce qui explique qu’un bien soit déjà vendu avant que vous ayez pu le visiter.”

Saskia, 27, Hilversum : “Au cours de nos recherches, nous avons été surpris par le manque de flexibilité des agents immobiliers. Les visites pouvaient être planifiées exclusivement en semaine, qui plus est à des dates et des heures bien précises. Ce qui n’est pas pratique, mon épouse et moi-même travaillant tous deux à plein temps. Les courtiers paraissaient en permanence débordés et nous devions parfois attendre plusieurs semaines avant de pouvoir visiter le bien. Je me souviens d’une maison pour laquelle le délai d’attente était tellement long qu’elle était déjà vendue lorsque vint notre tour de la visiter.”

“Dans le cas d’une autre maison, nous avons demandé à l’agent immobilier les coordonnées des vendeurs. La première visite tombait le même jour que l’anniversaire de leur fille et nous ne sommes pas arrivés les mains vides. Deux jours plus tard, nous faisions une offre, laquelle fut acceptée sur-le-champ. C’est ainsi que nous sommes devenus propriétaires.”

“Sans pour autant être le meilleur enchérisseur, j’ai pu acheter une maison individuelle avec jardin dans la plus jolie rue de la ville.”

Tobias, 27, Roosendaal : “Nous avons acquis cette année une maison individuelle de 190 mètres carrés avec jardin, située dans une des plus jolies rues de Roosendaal, pas loin du parc. Le prix fixé était d’un peu plus de deux cent mille euros. La maison appartenait au père d’une collègue de ma belle-mère, lequel était placé dans une maison de repos. Neuf autres candidats convoitaient le bien. Un couple avait même offert dix mille euros de plus, mais ils devaient encore vendre leur propre maison. Comme le propriétaire était pressé de vendre, il nous a accordé la priorité. Je peux dire que nous avons eu de la chance. C’était un privilège de pouvoir acquérir une si jolie maison dans une des rues les plus chères de la ville, alors que je n’étais pas le meilleur enchérisseur. Pour le même prix, à Amsterdam, vous pouvez à peine acheter un minuscule appartement, ce qui est une véritable aberration.”

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“Jamais nous n’aurions pensé être aussi stressés au moment de faire une offre.”

Marthe, 28, Utrecht : “La première fois que nous avons été amenés à faire une offre dans un marché pratiquement incontrôlable, nous ne nous sentions pas très à l’aise. D’autant plus que nous étions loin d’être les seuls. Vous avez très peu de temps pour vous décider. Vous craignez de paraître mesquin en faisant une offre trop basse. Mais vous devez également vous montrer raisonnable et vous en tenir au prix que vous vous êtes fixé. Dans notre couple, c’était mon compagnon le plus anxieux.”

“Le plus stressant, c’est la contrainte du temps. Dès notre réveil, nous nous précipitions pour consulter plusieurs sites web. Dès que nous trouvions un bien susceptible de nous convenir, nous appelions, dans l’espoir qu’il était encore disponible. Le plus agaçant, c’est que les visites ont généralement lieu pendant les heures de bureau. Vous devez à chaque fois quitter votre travail plus tôt ou prendre congé.”

“Mon compagnon était particulièrement angoissé par tout ce qui concernait l’emprunt. Il s’agit d’un gros paquet d’argent qui, en plus, ne vous appartient pas vraiment, vu que vous l’empruntez à la banque. Il craignait sans cesse de faire les mauvais choix. En définitive, nous avons poursuivi nos recherches à notre rythme, sans précipitation, pour finir par trouver la maison de nos rêves par le bouche à oreille et non via Internet. ”

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“Le premier soir, nous avons fait trois offres et, le lendemain, les règles du jeu avaient été modifiées.”

Hannah, 30, Groningen : “En ce qui me concerne, le processus d’achat de ma maison fut véritablement cauchemardesque. Au départ, nous avons fait trois offres successives. La première a donné lieu à des quolibets car nous n’avions pas compris qu’il s’agissait d’un prix de départ. Nous avons surenchéri de dix mille euros, pour nous entendre dire que d’autres candidats avaient fait une offre supérieure. La décision était censée tomber le lendemain matin. Au lieu de cela, on nous a fait comprendre que nous devions faire une nouvelle proposition. Notre offre définitive devait parvenir le vendredi avant midi. Or nous prenions l’avion pour quelques jours de vacances. Nous avons donc envoyé notre dernière offre de la voiture qui nous menait à l’aéroport. Vingt-quatre heures plus tard, la décision tombait en notre faveur. Jamais je n’aurais pensé que l’achat d’une maison engendrerait autant de tension.”

Cet article, publié à l’origine sur le site de VICE Money Pays-Bas, a été modifié, car des erreurs se sont glissées après la republication de l’article.

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