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GAUCHE : LOGAN DA SILVA ORTIZ [PHOTO : TIJS VERVECKEN] | droite : LEWIS WEBER [PHOTO : ADRIAN PONCE]
VICE Student Guide

Les meilleurs espoirs du skate belge nous parlent de leur scolarité

« Parfois, je me dis que si je participe à une compète, je peux gagner de l'argent. Du coup, les devoirs ne me semblent plus si importants. »
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Brussels, BE

Toute la culture et l'art de vivre de la scène locale du skate est à découvrir dans notre série VICE « LE SKATE EN BELGIQUE ».

VICE plonge dans la vie étudiante. Plus d'articles dans le VICE Student Guide.

Les skaters pros n'ont pas commencé le skate à vingt piges. Leur amour pour la planche est né bien avant. D'une manière ou d'une autre, t’es attiré·e très jeune par ce sport et tu ne peux plus t’arrêter. Au fil des années, tu décides qu'aucune autre carrière ne peut te rendre plus heureux·se et tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour obtenir l’aide d’un sponsor. Décider de stopper les études pour se concentrer sur le skate est un choix difficile à assumer, car il y a de grandes chances que cela ne donne rien au final. Mais se donner à fond peut aussi amener à voyager partout dans le monde et vivre de sa passion. Qui dit mieux ?

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J'ai parlé à six jeunes talents belges de moins de 18 ans pour leur demander comment tout a commencé, qui sont les pros qu’iels admirent et comment iels voient leur avenir dans le monde du skate.

Liam Strecker (13 ans) Anvers

VICE : Salut Liam, depuis combien de temps tu skates ?
Liam : Je crois que je skate depuis environ six ans maintenant. Quand j'ai commencé, j'avais sept ans, donc ouais, c'est à peu près ça.

Tu te souviens pourquoi t’as commencé ?
C'est principalement à cause de mon grand frère. Je l'ai vu faire du skate et ça avait l'air cool alors j'ai voulu essayer aussi. Mes parents m'ont offert une planche pour mon septième anniversaire et je m’y suis mis.

Quel·les skaters sont une source d'inspiration pour toi ?
Yannick Goris je pense, et peut-être Logan aussi. J'adore les voir skater. Au niveau international, je pense à Kader, il est vraiment ouf.

Tu peux encore combiner le skate et l'école ?
Pour l’instant ça fonctionne bien. Je suis en deuxième secondaire. À quatre heures, après mes devoirs, je suis libre d'aller skater. S’il fait beau, je vais presque tous les jours skater après l'école. Et j'ai l'intention d’aller au bout de mes études.

Tu participes souvent à des compètes ?
Oui, je commence à le faire de plus en plus. Depuis l'année dernière, je participe à King of Districts et cette année, c'est la première fois que je participe au Championnat de Belgique.

C’est ton rêve de devenir professionnel ?
Pour l’instant, c'est juste un hobby, je fais ça pour m'amuser. Devenir un pro est encore loin d'être une acquis. Pour ça, il faut vraiment s’y mettre environ huit heures par jour. Cela dit, j'aimerais bien devenir pro un jour.

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Pour quelle équipe tu aimerais skater ?
Primitive, je crois. Cette équipe a des skaters et des planches vraiment dingues. Ce serait super de skater avec Kader pour Baker, mais je pense que je préfère Primitive.

Logan Da Silva Ortiz (17 ans), Anvers

VICE : Depuis combien de temps tu skates Logan ?
Logan : Depuis environ quatre ans, un truc du genre.

Comment t’as commencé ?
Simplement parce que je pensais que ce serait amusant. J'avais un Pennyboardje, mais quand un pote m'a montré ce qu'il pouvait faire sur un vrai skate, il fallait que je le fasse aussi. C'est comme ça que tout a commencé. Je me souviens d'avoir été le premier à acheter une planche Habitat verte. Elle était vraiment affreuse.

Quel·les skaters tu admires le plus ?
Les légendaires Stevie Williams et Thiago Lemos, d’office. Également chez DGK : John Shanahan, Jahmir Brown. Il est pas si connu, mais il est putain de ouf. Et puis il y a Tyshawn Jones. Nakel Smith aussi. Ray Barbee aussi, un vrai gangster. En Belgique Yannick Goris : c’est à cause de lui que j'ai commencé. Il m'a vraiment tout appris, il était même là quand j'ai fait mon premier kickflip.

T’arrives à suivre à l’école, en faisant autant de skate ?
Non, pas vraiment. J’ai redoublé ces deux dernières années mais je suis maintenant une formation pour avoir mon diplôme d'études secondaires tout en n’allant à l'école que deux jours par semaine. De cette façon, je peux m’entraîner beaucoup plus et progresser davantage.

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Tu vas tout faire pour passer pro maintenant ?
C’est des choses qui ne se choisissent pas tu sais. Je prends ce qu’il y a à prendre mais ce serait cool si ça se passe. Ce serait vraiment la carrière la plus malade de toutes les carrières possibles, et je vais faire tout ce que je peux pour y arriver. On verra bien.

Pour quelle équipe tu voudrais skater ?
DGK, avec DC en tant que sponsor de pompes. Je pense que l'ambiance chez DGK, c'est vraiment ma came. Je regardais les vieilles vidéos de DGK à Love Park Philly presque tous les jours. Ils ont encore gardé leur ancien style : pantalon large, grosses pompes, un truc de gangster.

Lore Bruggeman (17 ans), Deerlijk

VICE : Hey Lore, tu skates depuis quand ?
Lore : Depuis environ cinq ans. Depuis que j’ai 12 ans, je crois.

Comment as-tu commencé ?
J'ai vu quelqu'un dans mon école avec un skate et j'ai voulu essayer tout de suite. C'était un défi. Je n'avais jamais été en contact avec un sport aussi libre et j'en suis immédiatement tombé amoureuse. Rien n'est nécessaire et tout est permis, c'est vraiment ça le skate.

Quel·les skaters tu suis ?
Je n'ai pas vraiment de skater en particulier que j'admire. Chez les femmes, surtout Nora Vasconcellos pour son style mais aussi pour sa façon d’être en dehors du skate. C'est également très important. Nora est une grande skateuse, mais aussi une personne formidable. Chez les hommes, j'aime bien regarder Jaakko Ojanen. Il fait des tricks que presque personne d'autre ne fait et possède un style unique.

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Arrives-tu à combiner le skate et l'école ?
Là je suis en dernière année secondaire, en économie et ça se passe bien. Après les secondaires, combiner les deux sera plus difficile. Il faut que je fasse les bons choix, mais je n'en suis pas encore tout à fait sûre.

Tu voudrais devenir pro ?
Pouvoir vivre du skate serait évidemment fantastique, mais je ne sais pas si c'est faisable. Faire de ton hobby ton travail, c'est vraiment dingue. Après, je veux surtout voyager et apprendre à connaître d’autres skaters. Je suis chez Meow skateboards depuis un certain temps déjà, une équipe qui ne compte que des femmes. C'est vraiment le top et notre team manager fait beaucoup pour moi ! D'autres professionnelles que j'admire, comme Lacey Baker et Mariah Duran, font aussi partie de mon équipe.

Comment tu vois ton avenir après ta victoire du Championnat de Belgique samedi dernier ?
Je veux prendre beaucoup de plaisir et essayer de voyager. Ce serait le top. Dans moins d'une semaine, je pars également à Sao Paulo pour le championnat du monde SLS. On verra ce qui se passera ensuite.

Theo Dejaeger (16 ans), Waregem

VICE : Yo Theo, ça fait combien de temps que tu skates ?
Theo : Depuis environ trois ans et demi maintenant. Ouais, j'ai commencé vers le début des secondaires.

Tu te souviens comment tu as commencé ?
J'ai d’abord eu une planche Penny et je voulais faire des ollies avec, mais c’était pas possible du tout évidemment. Après ça, j’ai réessayé sur une planche de skate et ça s'est bien mieux passé. Immédiatement après, j'ai acheté une vraie planche. J'ai aussi pris mon temps pour apprendre des tricks. Là par exemple, ça fait cinq mois que je m’entraîne pour un kickflip.

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T’as des skaters préféré ·es ?
Je n'ai pas vraiment de favori·te. Je regarde un peu tout le monde, tou·tes les pros. J'aime beaucoup Shane O’Neill, il est super beau à regarder parce qu'il est hyper technique. Andy Anderson a aussi débarqué aux States. C’est aussi un skater très créatif. Et bien sûr Yuto Horigome aussi, qui contrôle à fond. On dirait que tu joues à Skate 3 quand tu le regardes.

Tu peux encore facilement combiner avec l'école ?
L'année dernière a été très compliquée, mais j'étais aussi dans une section plus difficile. Là je suis en cinquième, dans un enseignement plus pratique. C'était pas seulement pour le skate que j’ai changé; je ne trouvais simplement pas ça très intéressants. Parfois je sèche les cours pour aller skater, mais je veux absolument terminer mes études.

Tu veux vraiment être pro ?
Oui et non, c’est un peu difficile à dire. Le rêve de tout skater est de devenir pro. C'est cool d’avoir des trucs gratuits et de pouvoir partir à l’étranger. Mais il y a tellement d'attentes. En plus, tu ne peux pas te contenter de skater à ta guise dans un parc. Il y aura toujours des gosses qui te demanderont un autographe et tu devras toujours leur faire des tricks. Si un jour tu skates un peu moins bien, les gens te feront immédiatement croire que tu ne skates pas bien tout court. Y’a des avantages et des inconvénients. Tu dois skater pour toi-même et pas pour les autres, ni uniquement dans l’optique de devenir pro, je pense.

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Pour qui tu skates si tu deviens pro ?
Je dirais Primitive parce que je skate presque toujours avec leurs planches et parce que c'est de la bonne qualité. April skateboards aussi. Quand j'ai vu leur dernier run, j'ai été vraiment impressionné : des skaters qui n'étaient pas encore très connus y figuraient. Et aussi parce que c'est la marque de Shane O'neill, et parce que Yuto est chez eux.

Lewis Weber (14 ans), Geel

VICE : Yo Lewis, dis-moi : depuis combien de temps tu skates ?
Lewis : Je skate depuis environ six ans maintenant.

Comment as-tu commencé ?
Mon père en faisait aussi, alors il m'a poussé à commencer. Il m’a acheté ma première planche, celle de Tony Hawk, je m'en souviens encore !

Quel · les sont tes skaters préféré ·es ?
Louie Lopez, je crois. Il est vraiment dingue. Et en Belgique, Axel et Jarne.

T’arriver à combiner skate et école ?
Pour l'instant oui, mais ça devient de plus en plus difficile. Je fais beaucoup de compètes et parfois, je suis en tournée pendant plusieurs jours donc j'ai souvent beaucoup à rattraper à l'école parce que mon option est plutôt difficile. Mes parents font attention à ce que je ne manque qu’environ deux jours par semaine. Sinon, c’est difficile de me remettre à jour.

Tu rêves de devenir pro ?
Ce serait génial, mais je vais voir ce que l'avenir me réserve. Je veux vraiment avoir mon diplôme, comme ça si j’ai des difficultés ou un truc dans le genre, j'aurais toujours un plan B. C'est difficile à dire, mais c'est un rêve, oui.

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Et dans ce rêve, tu skates pour quelle team ?
Santa Cruz d’office. C'est chez eux que je skate déjà en tant qu’amateur et ils sont super bons. Tout y est super professionnel et je reçois de très bonnes planches. Si je pouvais devenir pro chez eux, ce serait génial !

Mauro Creytens (15 ans), Gand

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VICE : Hey mec, ça fait combien de temps que tu skates ?
Mauro : Je pense depuis cinq ans et demi, six ans maintenant.

Comment as-tu commencé ?
J'habite près du Keizerpark à Gand, et j'ai toujours vu des skaters depuis ma fenêtre. J'ai trouvé que ça avait l'air super cool alors je suis allé dans un magasin pour acheter une planche et j’ai jamais pu m’arrêter. J'ai vraiment été contaminé et j’ai voulu continuer à en faire. Ça n'a pas marché tout de suite, mais j'ai continué quand même.

Quel · les sont les skaters que tu admires ?
En Belgique en tout cas, Victor van Puyvelde et Arthur Bultynck. Dans le reste du monde, je pense à Bobby Worrest de Krooked. Il est vraiment ouf. Son style est unique et il skate un peu de toutes les façons, pas seulement sur rail ou sur des escaliers. Du bowl à la rue, tout lui est possible. Le bowl, c'est moins mon truc, mais ça peut toujours t'aider à progresser.

T’arrives encore à combiner le skate et l'école ?
J'essaie, mais maintenant que je suis en secondaire, ça devient un peu plus difficile. Je prendrai du temps pour ça de toute façon. Par exemple, si j'ai une compète le week-end, j'essaie de finir mes devoirs quand même. Parfois, je me dis que si je participe à une compète, je peux gagner de l'argent. Du coup, les devoirs ne me semblent plus si importants. C'est un peu stupide de se dire ça, mais bon. Je n'ai pas besoin de manquer trop de cours pour le skate. Je vais vraiment finir l'école.

Ton grand rêve, c'est de devenir un pro ?
Oui, je pense que c'est le rêve de tou·tes, mais c'est tellement difficile. Si je pouvais en faire ma profession, ce serait fun, mais je ne sais pas si ça va se faire. Je l'espère secrètement. Il faut vraiment continuer à s’entraîner tous les jours, c'est pas facile. Si un gros sponsor me demande, à 18 ans, si je veux aller en Amérique pour y faire du skate, je dirais oui sans hésiter. À ce moment-là, je mettrais le skate en priorité et j’arrêterais mes études. Je pourrais faire ça plus tard.

Quel sponsor aimerais-tu avoir ?
Il y a vraiment des grosses marques. Hmm, Krooked je pense, principalement pour Bobby Worrest, ou alors Quasi Skateboards, car ils ont aussi toujours des vidéos cools et des designs originaux. Fucking Awesome aussi, d’office. Ils sont vraiment dingues. L'énergie du groupe, c’est vraiment la chose la plus importante, comme avec Fucking Awesome. Si ça pue, le reste ne compte pas. Bien sûr, les planches doivent être bonnes, mais l'ambiance de l'équipe est une priorité.

Dernière question : d’après toi, à quel trick tu dois ta victoire de samedi dernier ?
Le plus important, c'est le premier trick je crois. Si tu ne réussis pas ton premier trick, t’es là : « Fuck », ton flow a complètement disparu, ta motivation et ta concentration avec. D'autant plus que tu ressens la pression parce qu’il y a plein de gens qui te regardent. Je ne supportais pas ça dans le passé, mais ça va mieux maintenant. Je suis très heureux d'avoir réussi mon premier back lip, sinon je n'aurais certainement pas gagné.

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