gecko village indonesie
Toutes les photos sont de Iqbal Kusumadirezza
Culture

Dans le village indonésien où l’on chasse le gecko

Des milliers de lézards morts et déshydratés sont empilés les uns sur les autres. C’est un spectacle surréaliste, mais c'est aussi le gagne-pain de tout un village.

Une odeur âcre me chatouille les narines alors que j'arrive dans la cour d'une maison à Kapetakan, dans l'ouest de Java, où se déroule une chasse aux geckos, ces créatures inoffensives qui traînent sur les murs. Sugandhi est le chef de l'opération et le directeur de l'école primaire de son village.

Il ne s’est lancé dans ce business qu’en 2008, mais les villageois de Kapetakan sont dans le commerce du gecko depuis beaucoup plus longtemps. Ils s'adonnent aussi au commerce des grenouilles et des serpents, mais ce sont les geckos qui rapportent le gros lot.

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Grâce à son entreprise, Sugandhi crée de l’emploi pour ses voisins. Ses chasseurs sont répartis dans six villages. Après une journée de chasse, ils réunissent les geckos attrapés chez Sugandhi. Leur méthode est simple : ils utilisent uniquement une lampe de poche et un bâton enduit de colle. Ils font le tour des maisons des résidents, surveillent les petites créatures, les attrapent avec les bâtons et les déposent dans un panier.

Les geckos sont généralement morts lorsqu'ils arrivent chez Sugandhi, qui offre aux chasseurs 40 000 roupies indonésiennes (2,57 euros) par kilogramme. Les geckos sont ensuite rincés avec de l'eau et un détergent en poudre pour enlever le film gluant qui recouvre leur corps. Les employés de Sugandhi rôtissent ensuite les geckos pendant deux heures et les laissent au soleil jusqu'à ce qu'ils sèchent et deviennent brun foncé.

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Les femmes s'occupent de la dernière étape : l'emballage. Chaque femme emballe entre 30 et 40 unités par jour, pesant chacune 0,1 kilogramme. Les geckos sont vendus par paquets de dix au prix de 250 000 roupies indonésiennes (environ 16 euros) le kilogramme.

Les geckos sont vendus comme remède alternatif contre les allergies et les démangeaisons cutanées, bien qu’il n’y ait peu ou pas de preuves scientifiques. On les retrouve également comme ingrédient dans divers types de cosmétiques. Sugandhi dit que ses plus gros acheteurs viennent de Chine et des États-Unis.

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