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Quebec

Les agents de sécurité ne serviraient pas à grand-chose dans les palais de justice

Le Syndicat des constables spéciaux a intenté des procédures judiciaires en 2016, bien avant qu’au palais de justice de Maniwaki la semaine dernière, un constable spécial tire à la tête un jeune homme de 18 ans.

Le Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec veut plus d’effectifs dans les palais de justice de la province et demande que le gouvernement arrête d’embaucher des agents de sécurité pour faire le travail des constables spéciaux. C’est la requête qu’il a déposée devant la Cour supérieure lundi afin d’obtenir un jugement déclaratoire qui forcerait l’embauche d’un nombre suffisant d’agents de la paix. Il en manquerait une cinquantaine selon le syndicat pour que les palais de justice régionaux soient réellement sécuritaires.

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À la fin de la semaine dernière, le gouvernement a annoncé qu’il allait mettre en place une mesure spéciale temporaire afin de s’assurer qu’il y ait au moins deux constables spéciaux en tout temps dans les palais de justice du Québec. À Maniwaki, le constable était seul entouré de quatre agents de sécurité. Le ministère de la Sécurité publique dit que « cette mesure restera en vigueur jusqu'à ce qu'une analyse plus approfondie soit effectuée ». Pour le syndicat, ce n’est pas suffisant, il faut des garanties.

Les constables spéciaux sont formés à l’école de police et entraînés pour intervenir dans des situations qui pourraient survenir dans un palais de justice. À cause d’une réduction budgétaire, certains constables spéciaux, surtout en région, ont été remplacés par des agents de sécurité privés. Mais les agents n’ont pas la formation nécessaire pour aider les constables spéciaux dans leurs interventions.

« C’est pas pour dénigrer personne, mais un agent de sécurité, ce sont des yeux pis des oreilles. Un constable, c’est des yeux, des oreilles pis des bras. Ça agit parce que ça a le pouvoir de le faire, ce qui n’est pas le cas avec les agents de sécurité », a dit Patrick Melo, le directeur de la région est du Syndicat des constables spéciaux, lors de l’audition lundi.

La semaine dernière, Steven Bertrand, un garçon de 18 ans, a été touché à la tête par balle par un constable spécial. Le jeune venait d’être jugé pour un crime qui n’a pas été mentionné, et a demandé au constable la permission de sortir fumer. Lorsque le constable lui a refusé cette permission, Bertrand a tenté de se défaire de l’emprise du constable. Une altercation physique s’en est suivi, et le garçon aurait apparemment réussi à s’emparer de son bâton télescopique. Craignant pour sa vie, le constable spécial a dégainé son arme et a tiré une fois sur Steven Bertrand, l’atteignant à la tête.

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L’incident troublant a été filmé et partagé sur les médias sociaux par un des amis de Steven. Tout au long de la vidéo, on entend clairement les jeunes témoins dire que leur ami est victime d’un usage abusif de la force. Pendant ce temps, quatre gardes de sécurité engagés par des firmes privées regardent la scène, sans prêter main-forte.

Steven Bertrand est maintenant dans un état stable et prend du mieux de jour en jour, d’après sa mère. Elle dit aussi que les médecins doivent le sortir aujourd’hui du coma artificiel dans lequel il avait été placé et lui enlever les tubes de respiration artificielle. Le Bureau des enquêtes indépendantes et le Service de police de la ville de Montréal enquêtent en ce moment sur ce cas.

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