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Sexe

Un petit-déjeuner avec des stars du porno

Vendredi dernier, la société de production Marc Dorcel nous a invités à prendre un petit-déjeuner au 105, rue du faubourg Saint-Honoré.

Photos : Carole Bouquaquet

Vendredi dernier, la société de production Marc Dorcel nous a invités à prendre un petit-déjeuner au 105, rue du faubourg Saint-Honoré. Notre boulot consistait à manger des croissants pendant que Grégory Dorcel, François Kraus de l’IFOP, Anna Polina, Katsuni et leurs copines nous présentaient les résultats d’une étude sur les Françaises et le porno – ainsi que leur nouveau site, DORCELLE.com.

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Entre un pain au chocolat trop sec et des statistiques toutes pétées, j’ai discuté avec l’équipe de filles qui se cachent derrière le projet DORCELLE. Les filles enchaînaient les interviews de cinq minutes avec une foule de journalistes inspirés dont les questions tournaient autour de deux thèmes : les femmes qui aiment le porno, et de savoir si les films porno étaient dégradants pour les femmes. Comme ces deux sujets ne m’intéressaient pas et que j’étais seulement venu pour le petit-déjeuner gratuit, j’ai préféré les interroger sur leurs habitudes alimentaires au lever.

Néphaël est une chroniqueuse de Dorcel TV que l’attachée de presse m’a présentée comme « une exhib ». En gros, elle se fout à poil en donnant des conseils pour réussir la sodomie au sein du couple. Quand je lui ai demandé ce qu’elle pensait de la théorie selon laquelle le petit-déjeuner était le repas le plus important de la journée, elle m’a répondu : « Quitte à faire un petit-déjeuner, autant venir en pyjama » en se saisissant d’un mini-croissant. J’ai tout de suite visualisé l’armée de photographes présents exhibant fièrement leur matin triomphant et j’ai rejeté l’idée.

Quand je suis allé voir Anna Polina, je lui ai demandé si on pouvait aller dans un coin pour faire des photos. Ça a déclenché une cascade de rires gras de la part des types qui campaient devant le buffet de jus de pomme et de chouquettes, puis une série de regards complices du genre : « Bien joué, la petite allusion. »

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J’ai énoncé quelques règles diététiques vagues pendant cinq minutes avant de vérifier avec elle cette légende selon laquelle il serait déconseillé de manger épicé avant de pratiquer la sodomie. Elle m’a répondu : « Avant une sodomie, il faut mieux éviter la nourriture tout court. » J’étais catastrophé en comptabilisant le nombre de petits déjeuners qu'elle avait dû rater ces douze derniers mois et lui ai fait part de mes inquiétudes. Elle m’a rassuré en me tapotant la cuisse avant qu’un autre journaliste ne me vire du canapé où j’étais installé.

J'ai par la suite rencontré une petite dame qui courait partout en faisant la bise à tout le monde : Marie-Laurence, l’ancienne attachée de presse de Marc Dorcel. Maintenant, elle leur file un coup de main de temps en temps et travaille sur l’adaptation ciné de son premier roman, « Yes, you Cannes ». Elle m’a filé plein de tuyaux sur l’écriture de scénarios porno, puisqu’elle est à l’origine de classiques comme « La Gouvernante », « La soubrette » ou « Le désir dans la peau ». En revanche, elle a préféré garder le silence sur la composition de ses petits déjeuners, et n’a pas voulu confirmer mon hypothèse selon laquelle il ne faut plus boire de lait à partir de 7 ans.

Après une carrière d’actrice, Angela Tiger est passée à la réalisation au début des années 2000. Je me suis demandé si elle regrettait d’avoir choisi un pseudonyme aussi foireux mais je me suis cantonné à des questions alimentaires. Au bout de quelques minutes, j’ai estimé qu’on avait établi une connexion assez forte pour que je puisse lui demander si le régime alimentaire des acteurs avait une influence sur la texture de leur sperme. A priori non, mais ça a une influence sur le goût.

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La personne à l’origine du site Dorcelle s’appelle Adeline. Elle est blonde et attachée de presse. Entre deux pains au chocolat, elle m’a confié qu’elle adorait mater des pornos mais qu’elle avait l’impression « d’acheter du parfum dans un magasin de voitures » quand elle allait sur des sites de cul. Comme c’est une habituée des plateaux de tournage, je lui ai demandé si elle avait déjà rencontré des actrices vegan, ce qui nous a naturellement amenés à la question suivante : le sperme doit-il être considéré comme une source de protéines animales ? On n’a pas de réponse.

De toutes les personnes que j’ai rencontrées au cours de la matinée, Trinity était de loin la plus énigmatique. Ce petit bout de femme chargée du marketing digital était tellement passionnée par le lancement du site (qu’elle appelait parfois son « bébé ») que quand je lui ai demandé ce qu’elle pensait du petit-déjeuner, elle m’a répondu : « Ça fait chaud au cœur. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde, et notamment de la presse grand public. » Elle m’a révélé en off qu’elle était allergique au gluten et qu’elle devait donc demander à ses conquêtes quel était leur régime alimentaire avant d’avaler leur semence.

La star de la matinée était sans conteste Katsuni. J’ai du patienter au moins vingt minutes avant de pouvoir lui poser la moindre question. Apparemment, tout le monde voulait lui demander si l’éjaculation faciale était une pratique avilissante pour les femmes, question à laquelle elle répondait toujours par la négative. En attendant mon tour derrière un étudiant du CFPJ, je me suis demandé ce qui la frustrait le plus : entendre trente fois la même question sans intérêt ou entendre des questions débiles sans rapport avec son métier. J’ai pensé que la première proposition était la pire, je l’ai invitée à s’asseoir et on a parlé études, régime et whisky. Avant de partir, je lui ai demandé si elle était plutôt matinale ou clitoridienne, ce à quoi elle a répondu : « Je suis toujours prête. Voilà ma réponse. »

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