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Comics!

On vous présente la nouvelle superhéroïne musulmane de chez Marvel

Le 5 février, la nouvelle série Ms. Marvel sera en vente en kiosques, et le personnage phare sera – roulement de tambour s'il vous plaît – Kamala Khan, une Pakistanaise musulmane de 16 ans vivant à Jersey City.

Le 5 février, la nouvelle série Ms. Marvel sera en vente en kiosques, et le personnage phare sera – roulement de tambour s'il vous plaît – Kamala Khan, une Pakistanaise musulmane de 16 ans vivant à Jersey City.

Vous pourrez cependant vous familiariser avec elle avant cela, vu qu'elle a fait une première apparition le 8 janvier dans All-New Marvel NOW! Point-One #1.

Kamala n'est pas hypersexualisée – c'est-à-dire, pas dans le sens typique des comics, avec les seins plus gros que la tête – mais elle est super badass : elle est là pour « sortir les poubelles ». Kamala vient d'une famille de quatre personnes, son grand frère s'appelle Aamir, son père Yusuf (il ne fait que boire du thé) et sa mère Aisha (une femme sévère mais bienveillante).

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Debout, au sommet d’une montagne d’ordures avec des bottes en caoutchouc, elle doit affronter son premier obstacle. Sa mère lui crie dessus car Kamala est en retard pour accueillir son cousin mendhi.

Les fans de Kamala se sont déjà exprimés partout, sur Instagram comme sur des sites de mode qui vendent déjà des boucles d’oreilles en forme d’éclair à la gloire de la nouvelle héroïne Marvel. Il y a eu cependant quelques commentaires négatifs de la part d’internautes : Conan O’Brien, par exemple, a tweeté : « Marvel vient de sortir une nouvelle superhéroïne musulmane : elle a beaucoup plus de superpouvoirs que toutes les autres femmes de son mari », mais a effacé son tweet peu de temps après. Ça doit être une façon de s’excuser.

Créée par l’auteure musulmane G. Willow Wilson, Kamala n’est pas faite pour représenter les musulmanes dans leur ensemble. « Ce n’est pas une poster girl de sa religion, elle ne doit pas être rangée dans n’importe quelle catégorie, » a-t-elle ainsi déclaré dans le magazine Wired. « Elle a sa propre personnalité, ce qui fait d’elle un personnage unique et merveilleux. »

L’idée est née lorsque les rédacteurs Sana Amanat et Steve Wacker ont discuté de l’éducation de Sana, à la fois américaine et musulmane. Ils ont ensuite travaillé ensemble pour mettre cette idée en lumière avec l’aide du dessinateur canadien Adrian Alphona.

Kamala a déjà fait l’objet de critiques. Il y a eu quelques mauvais retours depuis l’annonce de la sortie de la bande dessinée, en novembre dernier. « Il y a eu de la haine de la part de gens qui ne lisent pas de comics, mais j'ai ignoré tout cela car en termes de comics, ils sont pratiquement illettrés », a enchaîné Wilson dans son interview à Wired. « Il y a ce sentiment selon lequel les musulmans ne devraient même pas être là car dans un sens, ils ne sont pas américains… et surtout dans les bandes dessinées, car ces dernières sont vues – par les gens qui n’en lisent même pas – comme pures et fidèles à 100 % à “la vérité, la justice et au modèle américain” (une formule liée à Superman). Ils ne pensent pas aux mangas ni à tous les changements qui ont eu lieu dans le monde des comics au cours des dernières décennies. Ils ne connaissent pas l’histoire de ce médium… et son évolution. »

Willow Wilson nous a expliqué qu'il y avait beaucoup d'appréhension dans la communauté musulmane : « Je pense que beaucoup de musulmans en ont marre de la façon dont les personnages musulmans, même les “gentils” sont décris par les médias, a-t-elle confié. Mais je pense que ce sentiment s’en ira quand le comics sortira, parce que personne ne l’a encore lu ! Je m'y suis investie corps et âme. J’ai passé toute ma vie d’adulte dans des communautés musulmanes de toutes sortes, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis, et c’est un problème qui me tient à cœur. Donc j’espère que les gens seront agréablement surpris. »

Willow Wilson, qui a longtemps vécu au Caire en tant que journaliste, explique sur son site que Kamala est une fille qui vit dans deux mondes différents. « Elle veut rendre fiers ses parents et en même temps, elle veut s’inscrire dans la lignée de ses pairs américains. C’est beaucoup de boulot pour une ado de 16 ans, surtout qu’on pointe du doigt et qu’on se méfie de la communauté musulmane aux États-Unis. »

Mère de deux enfants à moitié égyptiens, Willow Wilson se préoccupe de leur futur, et de la façon dont ils vont grandir en tant qu’arabes américains et musulmans « à une époque où le monde leur dit qu’ils ne peuvent pas – ou ne devraient pas – être fiers de ce qu’ils sont, explique-t-elle. J’espère que Kamala arrivera – d’une manière simple mais symbolique – à contrer cette vision biaisée. »