FYI.

This story is over 5 years old.

sexe

J’ai demandé à des cocus volontaires pourquoi ils aiment voir leur femme les tromper

« Je veux que ma femme couche avec des hommes au hasard, mais ça lui brise le cœur. »
Photo par Vice Australie 

L’article original a été publié sur VICE Australie.

Mon pire cauchemar, c’est que ma blonde couche avec un autre homme. La jalousie est ma faiblesse, et je suis facilement rongé par elle. Mais il y a des hommes dans le monde, des cocus, que ça excite. Ils veulent que d’autres hommes donnent du plaisir à leur femme devant eux. Je suppose que l’horreur des uns fait le plaisir des autres.

Le cocu volontaire est un homme qui, dans un couple, prend un plaisir sexuel intense à regarder ou imaginer sa partenaire avoir des relations sexuelles avec d’autres. Selon David Dey, psychologue et auteur d’ Insatiable Wives, jusqu’à 20 % des hommes aux États-Unis rêvent de « femmes adultères ». Et les neuroscientifiques Ogi Ogas et Sai Gaddam ont écrit, dans leur livre A Billion Wicked Thoughts, que la porno adultère était la deuxième catégorie la plus recherchée en anglais par les hétérosexuels dans les moteurs de recherche.

Publicité

Pourtant, il y a une sorte de haine très particulière qui brûle en moi quand j’imagine un autre donner du plaisir à ma blonde. Justement ce que cherchent ces cocus : la combinaison du caractère tabou de ce fantasme et d’une puissante libération d’endorphines crée ce masochisme psychologique. Le cocu volontaire ressent une symphonie d’émotions désaccordées : jalousie, reconnaissance, honte, excitation sexuelle, manque et envie. J’ai parlé à quelques-uns d’entre eux parce que je voulais savoir s’il y a une intimité sous-jacente qui se crée ou s’il s’agit simplement d’une gratification sexuelle déformée.

J’ai assisté à une réunion sur la dépendance sexuelle en vue d’interviewer trois hommes qui ont été cocus volontaires et pour qui c’est devenu un problème. Je les ai rencontrés alors qu’ils traînaient près d’une poubelle à l’extérieur de l’édifice municipal. L’un d’eux avait un briquet avec lumières à DEL qui s’allumait chaque fois qu’il l’actionnait, un autre maintenait son doigt dans sa tasse de café, et le dernier passait sans cesse sa main dans ses cheveux gommés. Les trois étaient sur leur trente-et-un.

À l’intérieur, on s’est assis sur des chaises de plastique et je leur ai parlé pour tenter de comprendre les racines de ce fantasme qui, à moi, semble si étrange.

David, 37 ans, comptable

La première fois, j’avais menti à ma femme en lui disant que je l’avais trompée. J’espérais qu’elle me tromperait à son tour. Je ne pouvais pas lui avouer mon envie. J’adorais regarder dans les miroirs et la voir sous des angles différents. J’avais commencé à me regarder dans des miroirs, puis j’ai été obsédé par l’idée de la regarder, elle. Je lui ai finalement tout dit à propos de mes envies. Un soir que j’étais vraiment saoul, parce que ç’a été difficile à avouer. Elle a accepté d’essayer parce que c’était pour renforcer notre couple et le rendre aussi solide qu’il l’avait été.

Publicité

J’ai donné rendez-vous à un gars à partir de Backpage. Il y avait beaucoup d’Indiens qui essayaient de se faire passer pour des Noirs. Je devais les éviter, et les gars bizarres aussi. Je ne suis pas raciste, ma femme n’était pas attirée. Et c’était autant pour elle que pour moi. J’ai organisé une rencontre avec un randonneur sud-africain dans un motel à St Kilda [un quartier de Melbourne] . On a commencé par prendre un verre dans un bar et, avant qu’on ait vidé nos premiers cocktails, on était dans un Uber.

Je suis allé mettre de la musique et, quand je suis revenu, ils étaient nus, l’un sur l’autre. Elle n’arrêtait pas de me dire : « T’es sûr que c’est ce que tu veux? T’es sûr que c’est ce que tu veux? » Ça me rendait fou, ça résonnait dans ma tête. Pendant que le gars la pénétrait intensément. Je suis juste resté assis, j’ai laissé les émotions m’envahir. C’est comme si la tête savait qu’il ne faut pas s’exposer à ça, qu’on n’est pas faits pour ça, mais c’était en train de se passer. Et la vie sexuelle se transforme. C’est complexe, une éruption contre soi-même.

Je veux que ma femme couche avec des hommes au hasard, mais ça lui brise le cœur. Alors j’ai dit : « Tu sais quoi? Ça ne te plaît pas et je ne vais pas laisser ça comme ça. » Parce que je suis juste. Et qu’elle est ma priorité. Elle me racontait des aventures avec d’autres hommes, des histoires qu’elle inventait, et ça me comblait. Ça me comble toujours. J’essaie de sortir ça de mon système, ce désir de la convaincre de rencontrer d’autres gars qui monte dès que je suis saoul, parce qu’au fond, j’en ai encore envie.

Publicité

Vince, 34 ans, messager

Je pensais à des hommes qui couchaient avec ma femme quand j’étais en prison. Chaque fois qu’elle me rendait visite, j’étais excité si elle me parlait d’autres hommes. Elle n’a jamais rien dit directement. C’était toujours : « Il a l’air de savoir quoi faire avec les femmes », et je répondais : « C’est un bel homme, non? », et elle répondait : « Oui, il est sexy. » Je n’ai jamais été jaloux.

Je suis devenu accro à la méthamphétamine en prison. Ça m’a aidé à sortir du placard. J’ai compris que j’étais bisexuel et j’ai expérimenté. J’échangeais des affaires pour entrer dans une cellule et regarder des gars le faire. Après, j’ai commencé à imaginer des gars baiser ma femme. Je me disais qu’elle devait se sentir seule. Que je l’aimais, mais que je ne pouvais pas être là pour elle. Ça devait arriver avec quelqu’un que je connaissais. Pour que je sache que personne ne lui ferait de mal.

Mais je n’ai jamais voulu être là quand ça se passait. Je voulais juste organiser la rencontre à partir de la prison, et qu’après, ma femme m’en parle. La nuit où ça se passait, j’imaginais tout. Après, elle me racontait ce qui s’était vraiment passé, et c’était toujours mieux. Ça m’a aussi aidé à sortir du placard. Ça m’a aidé à m’ouvrir à l’extérieur quand elle organisait nos « vacances » avec d’autres gars. Ma sexualité ne la dérangeait pas. La prison m’a beaucoup ouvert les yeux. Ça vous force à réfléchir à la vie et aux différentes façons de vivre.

Publicité

Sebastian, 35 ans, contremaître

J’ai été agressé par ma belle-mère quand j’étais jeune. J’ai grandi à Bacchus Marsh et c’était un trou merdique à l’époque. C’en est encore un d’ailleurs. Après, je me suis mis à me coucher tard pour regarder des vidéos pornos trouvés dans la chambre de mes parents, puis je me suis mis à écouter mes parents faire l’amour. Ça m’excitait aussi quand je trouvais du lubrifiant ou des condoms dans leur chambre, cachés dans un tiroir sous les bas. J’étais un enfant très troublé. Le sexe, ce n’est pas pour les enfants.

J’ai rencontré ma femme sur internet. C’est elle qui m’a éduqué sur les droits des femmes, elle est forte et libérée. Quand on s’est rencontrés, on a été ouverts à propos du sexe. On essayait tous les deux de rencontrer des personnes qui nous ressemblaient. Elle avait déjà fait ça, cette histoire de « cocu volontaire ».

On est allés à des soirées d’échangistes. Pour être honnête, c’était ma première fois. On a rencontré des gens très ouverts d’esprit. Je l’ai regardée faire l’amour avec deux hommes énormes au bord d’une piscine, dès la première fois. L’un d’eux avait de grosses bagues en argent. Elle ne me quittait pas des yeux. C’était une sensation incroyable. Quand elle gémissait, c’était différemment. Je ne sais pas, ce n’est pas une question de distance, c’est juste différent quand ce n’est pas soi-même qui le provoque. J’aurais fait « tope-là » aux gars. C’était surréaliste. Y penser, c’est une chose, mais quand on le fait dans la vraie vie, on se dit que le monde est un endroit fascinant. J’avais un grand sourire du début à la fin.

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

On n’était plus nouveaux dans ce milieu. On connaissait tout le monde dans les bons cercles. Il y a aussi des endroits sordides. Parfois, après avoir joui, les gens ne veulent pas vraiment parler. Mais la plupart, oui, et c’est agréable de faire connaissance. On a fini par rompre et je pense que ça a à voir avec tous les partys de sexe auxquels on est allés. J’avais envie d’explorer et de parler à d’autres personnes qui faisaient les mêmes expériences. Je ne suis pas accro au sexe, mais parfois je pense que je suis un peu pervers et je me sens coupable. Je suis chrétien et ça me brouille l’esprit quand j’ai envie de faire des expériences sexuelles. Ça empêche d’aller de l’avant, et il est possible que ce soit pour une bonne raison, je suppose. Mais ce n’est pas aussi le fun.

Suivez Mahmood sur Instagram.