Le Parc des Princes - GETTY/UEFA/AFP
Epidémie de Covid-19 oblige, le football est à l’arrêt et les bars ont pris le relais du ballon rond dans nos fantasmes les plus secrets. La situation s’éternise et les drogues de substitution n’y suffisent plus. Parce qu’au même titre qu’un apéro en visio est une insulte à cet instant sacré de la vie sociale, PES ou FIFA ne sauraient remplacer une soirée Champions League ou le match du lundi soir en FSGT entre potes. Il est donc temps d’utiliser et d’user votre frustration pour hisser votre niveau de jeu. Quelques conseils « culturels » pour vous rappeler que le foot est une chose trop sérieuse pour la laisser aux footballeurs.Patrick Dewaere en footballeur en perdition quelque part dans une ville moyenne, un récit entre téléfoot période Thierry Roland et François Mauriac. Le foot en toile de fond des affres des destins humaines dans le gris vaguement froid et monotone de la province, un peu à l'instar du roman « L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty » du prix Nobel Peter Handke, porté à l'écran par Wim Wenders. Heureusement que le foot existe et compte autant, cela permet de parler si bien de tout le reste, et donc ici de la bassesse humaine, la pire, l'ordinaire.Ce téléfilm produit par le service public anglais constitue un peu le summum de ce qu'il est possible de voire à l'écran en matière de hooliganisme, et l'occasion de suivre les grands débuts de Gary Oldman. Inspiré par les « exploits » de l'ICF de West-ham, le cinéaste en profite pour livrer une vision quasi-anthropologique, loin du manichéisme habituel (ses hools ne ressemblent que fort peu à leur caricature du bœuf bedonnant et raciste), décortiquant la fascination pour la violence et les doutes identitaires de la virilité des classes moyennes de la perfide Albion.Liverpool. Un club. Un entraîneur, socialiste de conviction, Bill Shankly, qui pérorait « « Le football, ce n'est pas une question de vie ou de mort. C'est bien plus important que cela. » ». Une histoire déclinée match après match de la saison. Du rouge partout. Le reste est littératureLe livre d'histoire à lire sur le foot. Mickaël Correia, dans le sillage de l’historien américain Howard Zinn – Une histoire populaire des États-Unis – révèle un autre visage, subversif et abrasif, de cette passion plébéienne. Un tour du monde et chronologique qui nous transporte aux cotés des ultras égyptiens ou dans les foulées de Rino Della Negra, jeune joueur du Red Star de Saint-Ouen, membre du groupe Manouchian, fusillé en 1944, sans oublier les inventeurs libertaires d’un football à sept auto-arbitré dans les usines occupées de Mai 68. Les héros du peuple sont immortels, surtout quand ils portent le bon maillot.De toute ce qui vous sera possible de dénicher sur le foot féminin, cette BD en est surement la plus bel éclairage. A hauteur de femme. D'une jeune joueuse quelque part en banlieue. Tout est dit, montrée, illustrée au vrai sens du terme. Du plaisir de joueur aux sexisme quotidien. Et l'idée qu'au final la victoire est toujours possible.
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Les films
- Sunderland'til I die, Netflix
- Forza Bastia 78, l'Ile en fête, Jacques Tati
- Coup de tête, Jean-Jacques Annaud 1979
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- The firm, Alan Clarke, 1989
Les livres
- Les terrains, Pasolini
- Rouge ou mort, David Peace
- Une histoire populaire du football, Mickaël Correia
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- L'homme qui n'est jamais mort, Olivier Margot
- La saison des roses, Chloé Wary
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Les sons
- « Evoluer en troisième division », Miossec
- « I'm forever blowing bubbe », Cockney Reject
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- « Liquidator », Harry J All Star
- The Masterplan, Oasis