Environnement

Des espèces en voie d'extinction pourraient disparaître à mesure que les terres se dégradent

Les espèces dont les populations diminuent pourraient être victimes de la désertification.
Shamani Joshi
Mumbai, IN
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
trois espèces en danger d'extinction

Bien que les actions humaines soient les principales responsables des effets du changement climatique, la menace d'extinction ne concerne pas seulement notre espèce. Lors de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CLD), qui s'est tenue du 2 au 13 septembre à Noida, en Inde, les chercheurs ont déclaré que si la désertification – définie comme la dégradation des terres fertiles par la déforestation et les pratiques agricoles – et l'utilisation inappropriée des terres se poursuivent. Des espèces gravement menacées pourraient disparaître.

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Alors que certaines espèces animales comme le guépard asiatique et la nette à cou rose ont disparu depuis des décennies, principalement en raison des activités humaines comme la chasse, la destruction de l'habitat et la déforestation, d'autres espèces en voie d'extinction sont maintenant menacées de la même façon.

« Des espèces comme l’outarde à tête noire, qui ne compte plus que 150 individus, sont en danger critique d'extinction, et si les terres ne sont pas gérées correctement, la désertification pourrait être l'une des raisons de leur disparition », a déploré Kailash Chandra, directeur de la Zoological Survey of India.

Lors de la conférence, Chandra a mentionné que son organisation disposait d'une base de données de plus de 5,6 millions de spécimens collectés en Inde et dans les pays voisins avant l'indépendance, et que celle-ci « donne beaucoup d'informations sur la façon dont les choses ont changé depuis plus de cent ans. Si vous regardez leur répartition sur les plateformes géospatiales, vous vous rendez compte de l’ampleur des changements qui se sont produits en raison de l'impact de la déforestation et de la désertification. »

Chandra a souligné que même l'utilisation de pesticides, d’insecticides, la conversion des forêts en terres agricoles, en industries et en produits chimiques, et la destruction aveugle de la nature au nom du développement sont responsables de cette désertification mortelle. Cela ne signifie pas qu'il faille arrêter complètement le développement, mais qu'il est nécessaire de réglementer ces pratiques et de minimiser les dommages causés à l'environnement. Il a également déclaré que cette dégradation menace non seulement la survie des animaux, mais aussi celle des humains et d'autres êtres microscopiques.

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« L'ensemble de la chaîne alimentaire en est affecté, a-t-il poursuivi. De nombreuses terres en Inde continuent d’être dégradées et que plus de 30 % des ressources foncières du pays sont affectées par la surexploitation, l'érosion des sols et l’épuisement des zones humides. »

Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'Inde n'est pas le seul pays à avoir des problèmes d'aridité. Lors de la conférence, plus de 196 pays et 94 ministres de l'environnement se sont réunis pour reconnaître cette question cruciale et travailler à la conservation de l'environnement, notamment en matière de gestion des terres.

En fait, un récent rapport de l'ONU estime que plus d'un million d'espèces végétales et animales sont en péril, en particulier des espèces emblématiques en voie d'extinction pour des raisons allant de la pollution à la surpêche, ce qui signifie que tout cela est le résultat des activités humaines. Il a également noté que les écosystèmes comme les récifs coralliens et les mangroves qui protègent la zone environnante des ouragans et les zones humides qui absorbent l'eau pour réduire les inondations ont considérablement diminué, de sorte que des catastrophes naturelles sont maintenant de plus en plus souvent signalées. Il n'est apparemment pas trop tard pour arrêter de foutre la planète en l'air, mais nous devons agir en encourageant la protection des ressources naturelles et en réorientant notre approche du développement vers une planification basée sur la nature.

Lors de la conférence, le Premier Ministre indien, Narendra Modi, a prononcé un discours dans lequel il s'engageait à coopérer pour lutter contre les changements climatiques et la dégradation des terres, tandis que les autres ministres présents devraient annoncer prochainement leurs objectifs en matière de restauration des terres et convenir unilatéralement des moyens de faire face aux menaces comme les migrations forcées, les tempêtes de sable et de poussière, la sécheresse et les crises hydriques.

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