La Straussphère
Culture

Pour l'amour du rap : carte blanche au collectif belge La Straussphère

« On s'est retrouvés à photographier le premier concert solo de Roméo Elvis et Le Motel. L'énergie avait été tellement intense que Roméo nous a demandé si on voulait continuer l'aventure. »
Souria Cheurfi
Brussels, BE
AG
Brussels, BE

Dans notre série « Carte blanche aux collectifs belges », on laisse place à un collectif d’artistes qui vous présente une ou plusieurs créations, peu importe le médium.

Créé en 2016 par les photographes belges Nicolas Catalano (29 ans), Martin Gallone (30 ans) et Roméo Elvis (27 ans), le projet de La Straussphère s’est lancé autour de la carrière de ce dernier. Depuis, Nicolas et Martin n’ont cessé de suivre leur pote rappeur tout au long de son évolution en se chargeant de la production d’images en tous genres : direction artistique, réalisation de vidéos et de livres photo, reportage au long terme, documentation des tournées… Étant au premier plan de cette aventure, ils en sont devenus les premiers témoins. Pour eux, ce qui compte, ce n'est pas de documenter ce que tout le monde peut voir en assistant à un concert de Roméo, mais tout ce qu'il s'y passe derrière.

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« Au fil du temps, on a compris qu'on n'était pas seulement les témoins oculaires, mais aussi les acteurs d'une fraternité naissante, d'une équipe soudée au nom d’un artiste. », explique Nicolas.

La Straussphère forme un trio solide qui lie l’art de l’image à la musique. Pour illustrer cette collaboration qui continue de tourner, les deux artistes visuels se présentent et nous livrent une série de photos prises dans l'intimité de l’aventure Roméo Elvis. Les loges, les voyages, la tournée, les moments d’amitié… Leur technique est un mélange entre le numérique et l’argentique, la couleur et le noir et blanc, le petit, et le moyen format, tout ça dans le but de retranscrire un éventail plus grand d’émotions. « Car c’est ça qui résume nos dernières années : un mélange, une constellation d’émotions partagées. », conclut Nicolas.

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Nicolas, photographe et réalisateur

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Nicola Catalano

VICE : Salut Nicolas. Selon toi, qu’est-ce qui rend votre collectif spécial ?
Nicolas : Il est spécial dans le sens où, Martin et moi on ne s’est pas dit : « Viens, on aime bosser ensemble, faisons un collectif ! ». Tout ça est arrivé très naturellement. On se connaît, on est amis, on s’apprécie et on veut avancer ensemble. On ne réfléchit pas : on fait et puis on avise !

« On apprend ensemble, ou alors on donne un coup de pouce là où l’un a des difficultés et l’autre des facilités. »

Comment tu définis la notion de collectivité ?
Pour moi, c’est s’apporter mutuellement des choses qu’on ne pourrait pas faire seul. On apprend ensemble, ou alors on donne un coup de pouce là où l’un a des difficultés et l’autre des facilités. Pour moi, c’est aussi comme un cadre scolaire : tu montres ton travail aux autres et tu prends leurs avis pour avancer ou améliorer ton projet avant de le rendre « officiel ».

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C’était quoi ton premier contact avec la photo et la musique ?
Mon premier contact avec la photo s’est fait très jeune ; j’ai toujours été émerveillé par les vieilles photos de famille, et fasciné par le polaroid qu’on avait à la maison.
Mais mon premier contact avec la photo et la musique, c’était le premier concert Morale, la release party de Roméo et Le Motel. C’était la première fois que je prenais des images d’un concert. C’est suite à ça qu’avec Martin on a décidé de poursuivre l’aventure et on ne se doutait pas du tout de la suite.

Martin, photographe et réalisateur

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Martin Gallone

VICE : Hey Martin. Selon toi, qu’est-ce qui rend votre collectif unique ?
Martin : La création par surprise de ce collectif. On s'est un jour retrouvés à photographier et filmer le premier concert solo de Roméo Elvis et Le Motel au Recyclart. C'était la sortie de leur premier album : « Morale ». C'était le 5 mars 2016.
À la fin du concert, l'énergie avait été tellement intense et électrique que Roméo nous a demandé si on voulait continuer l'aventure. On a dit « Oui », et on en est là aujourd'hui.
C’est rare de suivre un artiste, un rappeur depuis ses tout débuts et d’avoir toute son évolution en images photo et vidéo. Et quelle belle évolution pour notre pote Roméo et nous !

« 1+1=3 c'est comme ça que je vois la collectivité. Le résultat d'une action collective est supérieur à la somme des résultats des actions des individus. »

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Comment tu définis la notion de collectivité ?
1+1=3 c'est comme ça que je vois la collectivité. Le résultat d'une action collective est supérieur à la somme des résultats des actions des individus. Ce n'est pas des maths, c'est une synergie humaine, un bon cocktail. Ce qu'on va réussir à créer à deux personnes ou plus sera plus puissant qu'en solo. S’apporter ses forces, confondre les univers et échanger. C'est être bien plus forts à plusieurs que tout seul.

Comment s’est fait ton premier contact avec la photographie et la musique ?
Plus jeune, je regardais beaucoup de photographies des Etats Unis sur l'ordinateur familial. J'ai découvert aussi un auteur qui a changé ma vision de la photographie assez tôt, c'est Saul Leiter. Un photographe new yorkais qui a débuté par la peinture. C'est le pionnier de la photographie contemporaine couleur, quand à l'époque seul le noir et blanc était considéré comme intéressant.
La première fois que j'ai commencé à faire des images pour moi-même c'est le jour où j'ai débarqué à Marseille, j'avais 18 ans. L'énergie de cette ville m'a tout de suite donné l'envie de faire des images.
Le rapport image/musique est venu plus tard, quand j'ai commencé à photographier des artistes de cirque, sur des spectacles et des répétitions ; puis avec Nicolas quand les concerts de Roméo Elvis ont commencé.

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