défilé des étudiants de la Cambre-Mode[s]
Toutes les photos par Antoine Grenez
Fashion

Chaleur tropicale et body positivity : dans les backstages du défilé de La Cambre

Virée dans les entrailles du défilé lors de sa première édition au Kanal.
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Brussels, BE
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Brussels, BE

Ce week-end avait lieu le défilé des étudiants de la Cambre-Mode[s] à Bruxelles. Je me suis pointée en backstage le deuxième jour, quand la pression était déjà pas mal redescendue, malgré les conditions climatiques encore un peu plus exotiques que la veille. Entre galères de chaussures bizarres et petites chutes sur le catwalk, j’ai cherché à savoir s’il y régnait le chaos qu’on se plaît à imaginer.

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À l’arrière du Kanal-Centre Pompidou, la première chose qu’on me propose après m’avoir demandé ce que je foutais là, c’est un éventail. Et pour cause : les verrières c’est beau, mais c’est chaud. Surtout quand la température extérieure avoisine les trente degrés. J’y rencontre d’abord Marguerite, garante d’une des premières tringles à l’entrée. Élève de quatrième année, ses réalisations ne sont clairement pas adaptées à la température ambiante mais bien à ce qu’on attend d’un étudiant de la Cambre. Quand je lui demande combien d’heures elle a dormi cette semaine, elle me répond : « Je refuse de faire des nuits blanches, j’en ai eu assez pendant mon bachelier, ma décision de master est : dormir et travailler moins ». En face, y’a Loubna, venue présenter sa collection « Gangster in love » . Je l’entends gueuler à travers le backstage, debout sur une chaise, pour réclamer des balais de toute urgence : « Cette semaine, j’ai peut-être dormi douze heures, mais je ne suis pas la pire. Le pire, c’est zéro heure ».

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Voyant Garance se faire habiller un peu plus loin, je lui demande si c’est pas trop difficile de défiler dans certaines tenues : « Je porte une maille en laine, une grosse veste imperméable, un pantalon sur lequel y’a du vinyle et des chaussettes en laine. Hier j’avais chaud, aujourd’hui, y a 8 degrés de plus, je sais pas comment je vais faire ». J’en ai vus s’y mettre à deux pour faire enfiler une tenue à un mannequin, à la manière de préados enfilant une première capote sur une banane en cours d’éducation sexuelle.

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Mais les plus à plaindre sont sans doute les mannequins des 2e année. Et pour cause : c’est l’année où les étudiants créent leurs chaussures de A à Z. Coucou les allers-retours incertains sur le sol rendu glissant par les brumisateurs, chancelants sur plateformes gigantesques ou talons de 18 centimètres.

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Entourée de corps tantôt nus, tantôt vêtus, j’en profite pour demander à un type en calbar s’il est à l’aise avec cette nudité publique : « En tout cas, c’est mieux que d’être tout habillé. A cause de la chaleur déjà, après je ne suis pas particulièrement exhibitionniste mais je ne suis pas non plus dérangé par le naturisme ». Morgan a entendu notre brève conversation et se confie à moi sur son expérience : « Je suis le plus fat ici, j’ai pas un corps tout mince, c’est ma première expérience de mannequin ». Il se met à chantonner « toute première fois, toute toute première fois ». En fait, il a perdu 100 kilos. En témoigne un léger excès de peau sur son ventre que la transparence de sa tenue dévoile. Il y a peu, il aurait eu du mal à se promener en slip, mais m’explique qu’aujourd’hui il s’en fout. De fait, sur le catwalk, il n’a pas été plus maladroit qu’un autre. Mais ça, il fallait y être pour le savoir.

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