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Peut-on fourrer dans l’espace?

La réponse à la question que tout le monde se pose après que la NASA a annoncé avoir envoyé du sperme dans l’espace.
Images via Flickr et Pixabay. Composition par l'auteur.

Les humains ont toujours été fascinés par l’espace, ses possibilités infinies et ses mystères. Dès que l’on a enfin pu y envoyer des humains, une partie importante de la recherche spatiale a porté sur les effets sur les plantes, animaux et humains. C’est pourquoi lundi, la NASA a envoyé, à bord d’une fusée de SpaceX dirigée vers la Station spatiale internationale, des échantillons de sperme de taureaux et d’hommes. Une fois arrivés à bon port, les échantillons seront soumis à une batterie de tests afin qu’on voie s’ils sont capables de féconder des ovules.

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Mais comment se fait-il que l’on ait attendu aussi longtemps avant de procéder à ce genre d’expérience? Et, la vraie question qu’on se pose tous, est-ce qu’il y a déjà eu coït entre humains dans l’espace?

À ce qu’on sache, non. Du moins, la NASA dit que non, même pas dans le cas de Mark Lee et Jan Davis, le seul couple marié à être allé ensemble dans l’espace. Ça peut paraître surprenant, mais il y a quand même pas mal de contraintes qui rendent difficile le sexe en apesanteur. La science a beau être avancée, il semblerait qu’elle ne soit pas tout à fait rendue là.

D’un point de vue physiologique, déjà, on a une première difficulté. La gravité sur terre aide à faire circuler le sang dans notre corps. Dans l’espace, pas facile d’avoir une érection, car le sang aurait du mal à se rendre jusqu’au pénis. Et la plus faible circulation sanguine rendrait en plus l’exercice très demandant.

Même problème chez les femmes, chez qui le sang aurait du mal à atteindre le clitoris. De plus, vu qu’en apesanteur les liquides s’agglomèrent plutôt que de s’écouler, la lubrification vaginale pourrait être insuffisante. On peut bien sûr remédier à ces deux obstacles avec un peu de lubrifiant synthétique et une pilule de Cialis, mais ça ne règle pas les enjeux logistiques.

Tenter de s’adonner aux plaisirs charnels dans l’espace ressemblerait un peu à une partie de curling. Chaque coup de pelvis ferait s’envoler votre partenaire dans la direction opposée à vous. L’auteure Vanna Bonta, l’inventrice du 2suit, un costume conçu spécialement pour faciliter le coït en apesanteur, l’a testé dans un vol parabolique. Le 2suit fonctionne, mais ça reste difficile, et les positions possibles sont limitées. Quoique, de toute façon, il n’y a pas tant de place que ça dans un vaisseau spatial. Aussi amusante l’idée de faire l’amour en l’absence de gravité puisse sembler, le jeu n’a pas encore tout à fait l’air d’en valoir la chandelle.

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Même quand tout se passe bien, le sexe peut parfois occasionner de l’embarras. Ce le serait doublement pour des astronautes. Imaginez devoir passer une centaine de jours dans un espace confiné en métal qui flotte dans le néant de l’espace, avec une personne avec qui vous avez eu une relation sexuelle au cours de laquelle l’érection a été difficile. Vous avez dû mettre un costume spécial pour que la personne ne puisse pas s’échapper durant l’acte, votre performance a été affectée parce que votre cœur ne pouvait pas suivre votre cadence et vous avez dû vider une bouteille entière de lubrifiant. Je ne sais pas pour vous, mais l’idée ne m’enchante pas beaucoup. La proximité et les relations interpersonnelles entre les astronautes sont d’une importance primordiale dans l’espace. Les agences spatiales sont donc assez réticentes à l’idée de laisser ce genre de chose arriver.

Il y a, finalement, l’enjeu éthique de savoir s’il serait responsable de laisser des humains concevoir un enfant dans l’espace. Des animaux, comme des rats et des grenouilles, ont été envoyés dans l’espace afin de s’envoyer en l’air (ha!). Certains ont passé une partie de la gestation en orbite, mais tous les animaux issus de ces expériences sont nés sur Terre, et les résultats ne sont pas très encourageants. Il y a le problème évident de la radiation, dont nous sommes protégés sur Terre, mais pas dans l’espace. Ces radiations pourraient avoir des effets importants sur la grossesse, voire créer un mutant. D’après l’expert John Millis, un bébé né dans l’espace aurait probablement une malformation importante des os. « Si le coït était réussi avec succès, il est virtuellement certain que le fœtus qui en résulterait ne survivrait pas à l’accouchement », explique-t-il à Buzzfeed.

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S’il peut sembler étonnant que la NASA n’a pas encore mis tout en œuvre afin de permettre à ses astronautes de faire des galipettes spatiales au nom de la science, c’est aussi parce que, jusqu’à récemment, on ne pensait pas vraiment à créer un futur pour les humains loin de la Terre. L’espace était un endroit où on allait de temps à autre, sans vraiment y habiter. L’idée de s’assurer que les humains puissent y baiser était donc au bas de la liste des priorités des agences spatiales. Mais, dans les plans d’Elon Musk et autres de construire des colonies humaines extraterrestres, ce sera assurément un des points les plus importants, si on veut assurer notre survie en tant que peuple (et notre santé mentale en tant qu’individus).

Donc, la réponse, c’est non, pour l’instant, on ne peut malheureusement pas vraiment fourrer dans l’espace. Du moins, on peut difficilement s’amuser à le faire.

Billy Eff est sur internet ici et .