FYI.

This story is over 5 years old.

sexe

Des gens nous confient les fantasmes sexuels controversés qu’ils ont explorés

Quand s’éloigner de la norme et des désirs de coucher avec son comédien préféré signifie de baiser avec des crocodiles empaillés.

Dans le livre Deviant Desires, publié une première fois en 2000 et actualisé en 2017, Katharine Gates explore les perversions, sans jugement, et permet à des cannibales, à des splashers de fèves au lard et à des dominatrices d’hommes déguisés en dindon de se raconter. Pour l’auteure, les avancées technologiques laissent place à une troisième révolution sexuelle : celles des minorités sexuelles, aux formes de sexualité controversées, qui peuvent enfin se connecter et vivre leurs désirs underground en communauté, au-delà de ce qui est vu comme la norme par la majorité. Il y a d’abord eu les mouvements féministes et gais, il y aurait maintenant la révolution des perversions.

Publicité

Lors d’une soirée chez une amie, j’ai abordé le sujet des fantasmes et de ce qui peut être perçu comme des actes obscènes, en compagnie de travailleuses du sexe, d’un professeur de philosophie, d’une maman qui sortait pour la première fois avec un soutien-gorge ne facilitant pas l’allaitement, d’un gardien de prison, d’une sexologue et d’une étudiante en thanatologie. Le but était semblable à celui de Katherine Gates : sans avoir à définir ce qui est normal de ce qui n’est pas normal, je voulais connaître et possiblement mieux comprendre les désirs qui se vivent, même consentants, sous le règne de l’interdit.

La prostate comme plaisir caché

Roxane* : « À une époque, je n’avais plus de désirs sexuels. J’ai donc encouragé mon chum à explorer sa sexualité. Je l’ai pénétré avec un dildo. Mais quand il prenait de la poudre, il se sentait honteux, d’expérimenter ça, et un jour il est allé jusqu’à flusher mon dildo dans la toilette. Je n’étais pas au courant. Ma toilette n’a pas bien fonctionné pendant deux semaines. J’ai fini par contacter mon propriétaire, qui a, devant moi, trouvé le dildo, un tout petit. Il a changé la toilette. J’ai photographié l’objet retrouvé et questionné mon chum. Deux jours après, elle rebouchait. Pas question que je rappelle le propriétaire, alors j’ai demandé à mon fils, en le prévenant qu’il verrait peut-être quelque chose de bizarre. On a trouvé une banane. C’était vraiment dégueulasse, l’état de la banane. Tout ça parce qu’il n’acceptait pas l’idée d’apprécier la stimulation anale. Il faut vraiment cesser de chercher ce qui est anormal, et ce qui est une sexualité modèle. Le concept de la normalité, il existe pourquoi? »

Publicité

Les animaux empaillés et la prison

Bastien* : « Au pénitencier, il y a un homme qui, avant d’être en prison, faisait venir de Louisiane des crocodiles morts. Il les empaillait et leur ajoutait un fleshlight, un masturbateur en forme de vagin. Il s’est fait arrêter par la police parce qu’il volait aussi des animaux dans des animaleries. Ils ont été retrouvés congelés dans sa demeure. »

S’assurer de ne pas être obscène et porter son pénis à gauche

Claudine* : « J’ai déjà demandé à un producteur de film porno si je pouvais me rentrer des verres de terre dans le vagin. Des clients m’ont déjà demandé s’il est possible de se rentrer un rat dans l’anus. Je ne le fais pas. C’est interdit. Je connais les lois [fédérales] : plus de cinq doigts dans le vagin et c’est de l’obscénité, tout comme fourrer une poule. J’ai eu un client qui m’habillait en femme des années 50. Il jouissait dans ses shorts quand je lui disais que j’avais cuisiné pour lui une tarte aux pommes. Ce que j’ai déjà aimé faire, pour l’occasion de l’Halloween, c’est me déguiser en gars. J’ai eu du plaisir à parfaire mon habillement, à porter un faux pénis à gauche. C’était au travail et je me suis fait prendre en photo en train de faire semblant de me crosser devant le portrait de ma boss. »

Trip limite incestueux

Shania* : « J’ai un ami qui a cinquante ans. Un soir on a baisé à trois avec une autre femme. Après, son fils est arrivé, vers deux heures du matin. Mon ami m’a dit de le charmer. Je lui ai sauté dessus. Il ne voulait pas baiser devant son père, alors on est allés dans une autre pièce. J’en ai parlé à une amie après, et elle m’a dit que c’était comme si le père voulait être fier de son fils, voir sa virilité. C’était sketchy : son fils est en couple depuis neuf ans. Il voulait provoquer une infidélité. J’ai aimé ça, mais je préfère baiser juste avec le père. »

En mode deep throat

Tori* : « J’ai beaucoup de clients qui font exprès de me faire vomir sur leur queue pendant que je les deep throat. Ils aiment ça. Le contrôle et le dégoût. »

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

Des pyjamas faits sur mesure et des couches à changer

Carl-Éric* : « J’aime porter des vêtements pour enfants, adaptés pour ma taille, et des couches. Je pratique l’infantilisme depuis que j’ai cinq ans. J’ai du plaisir dans la régression. Je suis un « little ». Petit, je jouais beaucoup à la famille. Je faisais toujours le bébé. Rendu en sixième année, quand je jouais avec des enfants en maternelle, parce que ceux de mon âge ne jouaient plus à ça, j’ai compris qu’il y avait un malaise. À 12 ans je tchattais avec des hommes qui aimaient participer à ce genre de fantasmes. Je suis tombé aussi sur un texte érotique qui impliquait une agression sexuelle, de l’inceste et de la régression. Tout ça, ça correspondait à mon fantasme d’innocence, mais de perversion et d’éclatement de l’innocence. À 16 ans, j’ai accepté l’offre d’un homme de 32 ans. Il avait acheté des couches, tout. J’ai pris l’autobus, pour le rejoindre. Il avait loué une maison, me disait que, s’il y avait une autre personne dans la maison, je n’en sortirais jamais. C’était à la fois ma première expérience sexuelle et ma première expérience du fantasme de « little ». C’était moyen satisfaisant. Depuis j’ai découvert une communauté incroyable à Toronto. Des playdates y sont organisées. Ce n’est pas sexuel : on fait des cupcakes et des barbouillages. Il y a 50 % de femmes et 50 % d’hommes, dans les « little ». C’est différent des communautés de « diaper lovers » et de « adult babies ». Les « little », ce n’est pas que des bébés en couche qui boivent dans des biberons; c’est aussi des adultes qui régressent jusqu’à l’âge de six ans ou dix ans. Ma femme, c’est la première personne à qui j’ai d’abord dit que j’étais « little » avant d’être en couple. Quand je lui ai confié, elle m’avait dit de la contacter si j’avais besoin d’une gardienne. Je ne pensais pas que ça se pouvait, le rôle de gardienne, dans cet univers. »