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Comment entuber une caisse libre-service au supermarché

1 001 manières de profiter du remplacement des caissiers par des robots sans âme.

Selon des criminologues de l'université de Leicester, le vol dans les supermarchés est en hausse à cause de cette invention brillante qu'on appelle les caisses libre-service – celles qui vous contraignent souvent à faire appel à un être humain qualifié dès que vous vous retrouvez en difficulté. Implantées dans la plupart des grands supermarchés, il arrive fréquemment que des clients en abusent en scannant des produits bon marché à la place des plus onéreux. Et si on entend à longueur de temps que « le vol, c'est mal », nous sommes probablement très nombreux à le faire. Même ceux qui n'ont jamais rien volé de leur vie savent comment faire passer n'importe quel produit au prix d'un vulgaire oignon. On a demandé à plusieurs personnes de nous avouer comment elles entubaient le grand capital, un légume à la fois.

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JIM, 28 ANS
Mon âme est relativement pure, bien que je doive avouer avoir déjà fait passer un paquet de 12 donuts assortis pour un paquet de donuts classiques. J'avais envie de donuts glacés et fourrés à la confiture, mais je n'avais aucune envie de les payer – mais j'ai quand même tenu à être honnête sur le fait que j'achetais des donuts. J'ai dû gagner entre 2 et 3 euros, et j'ai transpiré comme un bœuf sur toute la durée de l'opération. Il faut croire que certaines personnes ne sont pas taillées pour le crime.

EMILY, 26 ANS
Un de mes potes s'est fait bannir d'un Tesco parce qu'il n'arrêtait pas de faire passer une banane en lieu et place de poulets rôtis entiers. Personnellement, je me contente de faire occasionnellement passer des oignons à la place de pâtisseries.

JACK, 27 ANS
Je devais avoir bu trois pintes quand je me suis rendu au supermarché pour me prendre de quoi dîner. Mon faible taux d'alcoolémie m'avait visiblement donné un peu confiance en moi, ce qui m'a poussé à faire passer un oignon à la place des cabillauds que je comptais manger. En faisant comme si de rien n'était, j'ai appuyé sur le bouton qui signalait que j'allais placer un oignon avec le reste de mes courses, et j'ai discrètement posé mes cabillauds dans mon sac.

Une lumière rouge s'est immédiatement mise à clignoter. J'ai commencé à transpirer abondamment. Un employé en uniforme est venu me voir et m'a demandé pourquoi j'essayais de faire passer deux filets de cabillaud pour un oignon solitaire.

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« Hein ? Ah non – j'ai scanné les cabillauds », ai-je menti.

« Non, pas du tout », a-t-il dit en toute sincérité. « Vous avez scanné un oignon et mis des cabillauds dans votre sac, je vous ai vu. »

« Ah pardon, j'ai fait ça ? », ai-je demandé faute de trouver une meilleure réplique. Je me suis senti rougir.

« Oui. Ne refaites plus jamais ça », a-t-il ordonné.

« OK », ai-je répondu, avant de rentrer chez moi – sans dîner.

VIVIENNE, 25 ANS
Je me retrouve toujours à payer plus cher aux caisses libre-service parce que j'achète toujours des trucs en promotion, et la machine ne prend en compte que le prix d'origine.

ALED, 32 ANS
Quand j'étais à l'université, je me suis mis à écrire pour quelques magazines et il fallait souvent que j'achète des revues. J'étais tellement fauché qu'à chaque fois que je me prenais un sandwich pour déjeuner, je me baladais nonchalamment avec un magazine volé sous l'aisselle et je passais la caisse comme ça. Si quelqu'un le voyait, j'avais juste à m'exclamer « Oh merde, j'ai oublié ! » avant de rigoler. Sauf que personne ne m'a jamais rien demandé, et j'ai des tonnes de revues musicales volées chez moi.

OLIVER, 27 ANS
J'adore duper les supermarchés depuis toujours, mais pas forcément dans le bon sens. Quand j'avais 11 ans, j'ai fait passer une vieille barre chocolatée périmée dans un petit supermarché, et je l'ai mise sur une étagère. Une heure plus tard, j'y suis retourné pour l'acheter. Quand j'ai tendu cette barre immangeable à la caissière, elle s'est arrêtée pour étudier le produit et son packaging décoloré. Elle a fini par la poser sur le tapis roulant et je suis sorti, ravi. J'ai recommencé tous les jours qui ont suivi, et j'étais mort de rire à chaque fois. J'en étais au point de pleurer de rire à l'idée qu'on me fasse payer cette vieille barre de merde que j'avais moi-même amenée. Je l'ai payée 13 fois au total, et j'en rigole encore.

Aujourd'hui, la donne a changé. Souvent, au déjeuner, j'ai envie d'un truc un peu bon. Je vais souvent au Tesco pour me choper un truc de cadre désireux de manger sur le pouce, pour la modique somme de 8 euros. Je me rends ensuite dans la section réservée aux produits en promotion, et je pique l'étiquette d'un produit moins cher au poids à peu près équivalent de mon repas. Je place ensuite l'étiquette sur le code-barres de mon déjeuner, je scanne le tout à la caisse automatique, je me souviens de ne pas paniquer quand je vois que mon sandwich halloumi-roquette passer sous l'identité d'une sauce salsa, et le tour est joué.

Bien entendu, VICE n'encourage aucunement ces actes ignobles.