Musique belge 2019
Culture

People of the Year : les Belges qui ont marqué la scène musicale en 2019

Certain·es ont percé, d'autres ont confirmé nos attentes : cette année a été la leur.
AL
Brussels, BE
JN
illustrations Juliane Noll

Cet article a été sponsorisé par Scarlet.

Notre série « PEOPLE OF THE YEAR » présente les belges qui nous (et peut-être vous) ont inspiré·es en 2019.

Certes, on parle pas mal de drogue, de sexe et de fête, mais on suit aussi la scène musicale d’assez près afin de vous faire découvrir des artistes belges, qu’iels soient rappeur·ses, producteur·ices, DJs ou organisateur·ices d'événements. En cette fin d’année, on a tenté de faire le bilan et de sélectionner celleux qui ont réellement fait la diff’ en 2019.

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Lola Haro (22 ans) pour avoir percé dans la musique électronique en un temps record

En l’espace d’un an, la jeune Anversoise Lola Haro a réussi à se créer un portfolio à en faire pâlir plus d’un·e, avec une première Boiler Room au Ampere Open Air, une résidence chez Kiosk Radio et de grands festivals belges tels que Paradise City ou les Nuits Sonores. Le mois dernier, elle a obtenu le prix de « Most Promising Artist » au Red Bull Elektropedia Awards, ainsi que la 16e position au Top 100 Best DJ, alors que son nom ne se trouvait même pas dans cette longue liste l’année dernière.

Cela dit, en écoutant ses sets, on comprend très vite à quoi est due cette montée fulgurante : sa sélection musicale est très éclectique, allant de la house à de l’électro plus expérimentale, et de sons rythmés et deep à des influences plus soulful ; tout ça arrangé avec réussite. Difficile donc de ne toucher personne. Lola n’en est qu’à ses débuts et on attend de voir ce que 2020 lui réserve.

Zwangere Guy (31 ans) parce que ZG is the new Angèle

Avec deux sorties d’albums en un an, 2019 était clairement l’année de Zwangere Guy. En mars, il sort « Wie is Guy? », devenu disque d’or, et avec lequel il a rempli deux fois l’AB. Neuf mois plus tard, il accouche de « Brutaal », et c'est déjà trop tard pour choper vos tickets pour les trois dates prévues en avril 2020 à l’AB.

Son dur labeur a également été récompensé aux Red Bull Elektropedia Awards, puisqu’il a remporté la première place dans pas moins de cinq catégories : « Artist of the Year », « Best Album », « Best Song », « Best Live Act » et « Best Video », détrônant ainsi notre Angèle nationale. Plutôt que de remercier Dieu et sa famille, il en a profité de pour cracher (littéralement) sur la N-VA, le Vlaams Belang, et un peu sur Red Bull aussi. Rien n’arrête le franc-parler de ce pur Brusseleir. Au delà de son talent musical, ce qui fait la force de Gorik, c’est son pouvoir de rallier celleux qui, comme lui, pissent sur l'extrême droite. Un positionnement politique qu'on retrouve aussi dans ses sons, qu’il soit accompagné de ses frères de Stikstof ou en solo.

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Susobrino (23 ans), pour avoir amené une nouvelle dimension à la musique électronique belge

Producteur Hasseltois d’origine bolivienne, Susobrino a remporté le prix du Champion Sound deux années d’affilée, rien que ça. On avait d’ailleurs déjà parlé de lui quand il a participé au Project Cucuron, une mixtape enregistrée en pleine nature. Son style mêle la musique de ses ancêtres à des sons électroniques contemporains créant une cohésion parfaite entre instruments traditionnels et éléments digitaux.

En 2019 il a joué (entre-autres) à Dour, à l’AB et à l’Amsterdam Dance Event (ADE). Ce mois-ci sort son nouveau EP « Seis Estudios Para Guitarra » sur le nouveau label de DTM Funk, San-Kofa Rythm Records - shout-out à lui aussi. Pour reprendre les mots du Funkmaster : « Susobrino parvient à lier le passé et le futur à travers ses productions tout en créant un groove unique au cours du processus. » La release de son EP aura lieu le mois prochain à De Studio Antwerpen et il est déjà annoncé sur le line-up de Pukkelpop 2020 !


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KOBO (26 ans), pour avoir sorti un album réussi sans l’aide de personne

À l’ère où tout le monde marche en équipe, Kobo est arrivé dans le milieu en solo et anonyme. En décembre 2017, après quelques premiers clips, il se présente au monde dans le « Rentre dans le Cercle : spécial Belgique » aux côtés de Roméo Elvis, Senamo, Caballero & JeanJass ou Isha. Dernier à passer devant la caméra, il met tout le monde d’accord avec un freestyle d’une minute et demie.

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Un an et demi plus tard, il sort son premier album, humblement intitulé « Période d’essai ». Pour ce 17 titres sombre mais ambitieux, Kobo s’est donné les moyens de son succès, avec des clips léchés (de Kinshasa à Venise), des sons bien produits (les Belges Ozhora Miyagi, Dolfa, Jowell, entre autres) et, une discrétion médiatique qui laisse parler son art. Des featurings avaient été envisagé un temps, mais Kobo a préféré préserver l’intégrité de son album et le faire solo de bout en bout. Beaucoup auraient cédé à la facilité d’un potentiel tremplin ; on ne peut dès lors qu'applaudir le succès de ce projet. Et qui sait, des feats seront peut-être pour 2020 ?

Kiosk Radio, pour et s’être fait sa place et avoir unifié la scène musicale belge

Créée en automne 2017 par Mickaël Burscteijn, Jim Becker, Nicolas Bucci, Thomas Kok et Thanh Lam, KIOSK est une radio alternative qui a changé la donne pour Bruxelles et le reste de la Belgique. Depuis un petit kiosk retapé en studio dans le coeur du Parc Royal, elle émet tous les après-midis des dj sets en streaming vidéo sur sa page Facebook et son site récemment remis à neuf. Très éclectique, elle a une belle liste de résident·es et collectifs musicaux venu·es de Bruxelles, mais aussi de Wallonie et de Flandre. Et c’est bien là qu’est la force de cette radio ; au delà d’être une plateforme pour mettre en avant nos artistes, elle est aussi un lieu de rencontre pour toute la communauté musicale belge.

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Si le projet a été lancé il y a deux ans, 2019 a clairement été l’année où KIOSK a le plus grandi, non seulement en termes de notoriété, mais aussi de par sa présence à de nombreux événements tels que Dour, Listen! Festival, ou encore Horst, avec une progra’ spéciale pour réveiller les festivalier·es tout en douceur.

Horst, pour avoir retourné le game des festivals

Horst Art & Music Festival est un projet pluridisciplinaire qui a vu le jour en 2014. Jusqu’à cette année, le festival prenait place au Château de Holsbeek. Conscients de l’impact environnemental de leur succès, les organisateur·ices ont décidé de s’implanter dans un nouveau lieu en 2019. Le site ASIAT, à Vilvorde, est une ancienne base militaire à l’allure apocalyptique, et un peu plus loin, une tour de refroidissement désactivée accueillait l’oeuvre audiovisuelle ultra-immersive d’Emeka Ogboh. Les photos et vidéos ont fait le tour de la toile dès le premier jour du festival.

Il ne s’agissait pas de la seule installation puisque l’entièreté du site était parsemé d'impressionnantes installations artistiques et architecturales se fondant dans le décor du site désaffecté. On avait prédit que c’était le festival à ne pas rater, et on ne s’était pas planté·es. Au delà du site et des oeuvres, le line-up non plus n’a pas déçu, faisant la part belle à notre scène locale aux côtés d’artistes internationalement connu·es. Ça va être compliqué de faire mieux l’an prochain, mais on a confiance.

Shout-out également au C12 pour ses events ébouriffants , Ana Diaz et Blu Samu pour leurs projets solos qui conjuguent à merveille le rap belge au féminin, à Roméo et Angèle Van Laeken pour avoir assuré le plus difficile en confirmant leurs talents au plus haut niveau du succès et à tou·tes celleux qui bossent dur et qu'on va écouter en 2020.

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