FYI.

This story is over 5 years old.

Interviews

Comment vivre en parfaite harmonie avec son plan cul

Quelques conseils pour empêcher vos stupides sentiments de souiller une relation purement sexuelle.

Le sexe est probablement l'un des plaisirs les plus simples de la vie. D'Angelo en est conscient ; Francky Vincent en est conscient ; Rihanna en est consciente ; même l'inénarrable chanteur de Bloodhound Gang en est conscient. Il est donc étrange de constater que la nature humaine complique souvent ce qui devrait rester une chose très simple – au lieu de nous contenter d'apprécier le sexe pour ce qu'il est, nous avons tendance à gâcher des relations tout à fait appréciables en nous attachant à la personnalité de notre partenaire ou en développant cette étrange chose qu'on appelle « sentiments ».

Publicité

Mais qu'en est-il des personnes capables de coucher ensemble sans jamais s'attacher l'un à l'autre ? Est-il possible de devenir le plan cul d'un autre sans s'enliser dans une relation placée sous le signe de la jalousie et des disputes ? Personnellement, ça me paraît plutôt impossible – mais j'ai quand même discuté avec six personnes qui parviennent (ou sont parvenues) à baiser sans jamais se compliquer la vie.

HANS ET GRACE

VICE : Coucou vous deux. Comment vous êtes vous rencontré ?
Hans : Sur Tinder, il y a environ deux ans.

Quand avez-vous commencé à coucher ensemble ?
Grace : Bonne question ! Je crois qu'on s'était déjà vu deux fois. Je me rappelle l'avoir croisé dans un club, mais je ne sais plus lequel.

Vous saviez vers quel type de relation vous vous dirigiez, ou vous préfériez laisser le temps faire son œuvre ?
Grace : On voulait que ce ne soit pas prise de tête. Après, ça s'est fait tout seul – ce n'est pas comme si on en avait discuté avant.
Hans : On n'a jamais émis l'idée de devenir des plans cul ; on se voyait parfois le vendredi soir, et ça pouvait être toutes les deux semaines ou une fois par mois.

Vous vous voyez toujours de manière aussi irrégulière ?
Grace : Pendant un temps, j'ai dormi chez lui fréquemment parce que j'avais des trucs à faire dans son quartier. C'était beaucoup plus simple pour moi de rester chez lui que de rentrer chez moi.
Hans : Sinon on se voit souvent le vendredi, ou quand on sort en soirée.

Publicité

Comment faites-vous pour maintenir une relation aussi décontractée ? Vous n'avez jamais développé de sentiments ?
Hans : On a eu quelques conversations assez foireuses, mais nous n'avons jamais développé de sentiments très intenses l'un envers l'autre. Maintenant, nous sommes des amis très proches.
Grace : Oui, je me rappelle avoir déjà tenté d'en discuter alors qu'on était bourrés, mais ça a vite tourné en rond.
Hans : En ce moment, on est juste potes. On dort l'un chez l'autre sans coucher ensemble.

Ce n'est jamais gênant pour vous ?
Grace : Non, pas du tout.
Hans : Vraiment pas. Même quand on couchait avec d'autres personnes. On s'amusait, tout simplement.

Vous n'avez jamais éprouvé de jalousie ?
Hans : Je pense que tout tient au fait de ne pas avoir de sentiments.
Grace : Pour être complètement honnête, il est parti pendant six mois – même si la moindre once de sentiment était apparue, je n'aurais pas pu faire grand-chose. Quand il est revenu, il est devenu pote avec certains de mes amis, et on est devenu amis à notre tour.
Hans : Je suis d'accord avec tout ce que vient de dire Grace. On discutait de temps en temps avant mon départ. À l'époque, nos amis respectifs se connaissaient, mais pas super bien pour autant. Avant mon retour, j'ai rencontré tous ses potes dans un festival en Croatie. Finalement, on a été plans cul pendant deux ans, avant de devenir de très bons amis.

Publicité

Au cours de votre relation, c'est le sexe qui vous faisait revenir l'un vers l'autre, ou le simple plaisir d'avoir de la compagnie ?
Grace : Oh, ça m'est arrivé de me ramener juste pour un câlin, c'est sûr.

Donc si vous deviez donner d'autres conseils à des plans culs, ce serait : ne développez pas de sentiments et bourrez vous la gueule ?
Grace : Jamais de sentiment.
Hans : Et respectez-vous, aussi !
Grace : Oui, je reconnais que le fait de bien se connaître, ça aide beaucoup.
Hans : Aussi, apprenez à gérer la distance comme il faut – c'était très simple pour nous, sachant qu'on vit chacun de l'autre côté de la ville. Mais encore une fois : pas de sentiment, et amusez-vous.

Merci à vous deux.

PATRICK ET SAM

Comment vous êtes vous rencontrés ?
Sam : C'était lors d'une soirée étudiante – je ne me rappelle plus de qui a fait le premier pas, mais on est rentré ensemble. Peut-être que Patrick s'en souvient mieux.
Patrick : Je l'ai rencontrée dans le coin fumeur d'un club qui s'appelait Junk. Je lui ai demandé son briquet, ce qui est toujours un bon moyen d'entamer une conversation.
Sam : C'était des soirées assez folles. Il était souvent dans un état plus pitoyable que le mien, ceci dit.
Patrick : J'étais complètement torché.
Sam : À la fin de la soirée, il a vomi dans mon évier et je l'ai renvoyé chez lui. Je suis quasi sûre que tu as quand même tenté le coup, avec ton haleine de chacal.

Publicité

Donc vous n'avez pas couché ensemble ce soir-là.
Sam : Je l'ai viré de chez moi pour nettoyer mon évier. C'était une nuit très longue. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai reparlé, mais je l'ai fait. Patrick, tu te souviens c'était quand ?
Patrick : Tu es passée chez moi deux semaines plus tard.

Comment ça s'est passé ?
Patrick : Plutôt naturellement. On a aimé tous les deux, même si elle avait l'air surprise. Elle a dit « Je ne pensais pas que tu te débrouillais aussi bien. »
Sam : Sérieux, c'était nécessaire d'ajouter ce détail ?
Patrick : Je pense, oui !

Comment ça s'est passé, le lendemain matin ? Vous avez évoqué l'idée de devenir des plans cul, et rien de plus ? Ou vous vous en fichiez ?
Sam : On s'en fichait un peu tous les deux. Je pense qu'on était sur la même longueur d'ondes – je crois même que je me suis éclipsée avant qu'il se réveille.
Patrick : Voilà, elle ne s'est pas éternisée. Je ne me rappelle plus si je l'ai vue partir ou pas.
Sam : Je sais que je me suis habillée dans le noir, en tout cas.

Pourquoi, Sam ?
Patrick : Ouais – pourquoi, Sam ?
Sam : Je suis quand même restée dormir. D'habitude, je déteste dormir à côté d'un mec, surtout s'il est aussi câlin que Patrick. On aurait dit une sangsue. Sans déconner, une fois que t'as fait ce que tu avais à faire, tu passes à autre chose.

Et ensuite, vous vous êtes vus souvent ?
Sam : Assez souvent, après avoir passé pas mal de soirées ensemble. On se voyait plus ou moins une fois par semaine, selon ce qu'on avait à faire. On ne s'est jamais disputé par rapport aux autres personnes qu'on voyait, on faisait plutôt profil bas. Mais évidemment, mes colocs étaient au courant.

Publicité

Vous n'avez jamais eu de sentiment l'un pour l'autre ?
Sam : J'ai très envie de connaître la réponse à cette question. Après toutes ces années, je ne t'ai jamais suffi, Patrick ?
Patrick : C'est une fille très jolie qui sait exactement ce qu'elle fait. Mais on ne voulait pas s'engager, et on aimait bien se voir de temps en temps. Si on avait eu une relation amoureuse, on ne se parlerait peut-être plus.

Et ça n'a jamais été gênant ?
Sam : J'ai embrassé son coloc une fois. Je ne m'en souvenais pas du tout, jusqu'à ce qu'il m'envoie un texto lourd de sens le lendemain. Pat m'a ignorée pendant des semaines. J'ai même dû le prendre à part lors d'une soirée, et il a menti en me disant que son téléphone était cassé. Au final, il m'a pardonnée – j'ai reçu un texto un matin, alors que je voyageais à Paris.
Patrick : Il y a eu une autre fois, aussi.
Sam : Quand ça ?
Patrick : Quand je suis revenu chez toi, on s'est disputé pour je ne sais plus quelle raison et tu as jeté mon téléphone par la fenêtre.
Sam : Ah oui ! C'était après une grosse soirée, j'avais juste envie que tu te la fermes pour que je puisse dormir ! Et tu n'arrêtais pas d'hurler des trucs insensés à deux centimètres de mon oreille. J'étais très énervée. Ensuite, je t'ai demandé de partir mais tu as refusé – tu as continué à envoyer des textos, et j'ai balancé ton téléphone contre un mur avant de le jeter par la fenêtre. Mais quand on s'est revus, ça s'est très bien passé. Tu es même venu chez moi ce soir-là. Ça t'arrivait souvent de débarquer, complètement bourré. Tu te rappelles quand tu m'as appelé bourré, et qu'on s'est retrouvé à mater Le Livre de la Jungle avant de dormir ?
Pat : Oui !

Publicité

C'est super mignon. Et comment êtes-vous parvenu à ne pas tomber amoureux ?
Sam : On couchait tous les deux à droite à gauche. C'est plus simple de ne pas se prendre la tête quand on a autre chose pour s'occuper l'esprit.

Quel conseil donneriez-vous à des gens qui ont une relation telle que la vôtre ?
Sam : C'est très important de faire ça avec quelqu'un qui pourrait être vos amis. Il faut être détendu et avoir le sens de l'humour. Ne vous disputez pas, et rappelez-vous que ça vous fera une chouette histoire à raconter.
Patrick : Aussi, soyez toujours sincère avec votre partenaire. Ce serait dommage de tout faire capoter à cause d'un détail stupide.

MITCH ET STEPHANIE

Comment vous êtes vous rencontré ?
Mitch : On s'est rencontré lors d'un entretien groupé pour une entreprise de gestion. Il y avait plusieurs postes disponibles, et on a tous les deux été pris. Steph était la seule autre jeune personne du groupe, on est donc devenu ami très vite.
Stephanie : Il avait toujours de la nourriture en trop à me donner. Sa mère lui faisait des plats délicieux.
Mitch : On a couché ensemble pour la première fois lors de notre Noël d'entreprise.
Stephanie : On a baisé dans un placard à balais.
Mitch : Alors que 150 managers se trouvaient dans la pièce voisine.
Stephanie : Je me suis cognée la tête, à un moment.
Mitch : C'est parti en vrille.

Que s'est-il passé après ?
Mitch : Juste après, on est allé dans un club. On s'est beaucoup amusé ce soir-là. Quelques jours après, on s'est mis d'accord sur le fait que c'était un coup d'un soir. Mais on a recouché ensemble quelques mois plus tard. On a dû baiser huit fois ce soir là.

Publicité

Wow. Ça relève de la performance, là.
Mitch : Ouais, on a passé la nuit à faire une sorte de marathon du sexe.
Stephanie : Je crois qu'on a tous les deux fait semblant d'être malade pour ne pas aller au boulot.
Mitch : Ah oui, c'est vrai !
Stephanie : Je crois qu'on a couché ensemble deux fois le matin, puis je t'ai déposé chez toi.

Et vous n'avez jamais développé de sentiment ?
Stephanie : Seulement pour la nourriture de sa mère.
Mitch : Jamais, non.
Stephanie : Donc non. J'avais toujours « quelqu'un d'autre ».

C'était qui, ce quelqu'un d'autre ?
Stephanie : Un tocard.

OK. Ça n'a jamais été gênant entre vous ?
Mitch : Absolument pas – on continuait de se voir tous les jours au boulot. Je crois même qu'on est devenu plus productif !
Stephanie : Mitch a eu une promotion. Je pense que j'ai bien réussi à le motiver ; j'ai toujours cru en ses capacités.

Comment avez-vous réussi à maintenir une telle relation ?
Mitch : Je vais laisser Steph répondre.
Stephanie : On devait avoir 20 et 21 ans quand on a couché ensemble pour la première fois. J'avais quand même envie de voir d'autres gens, et lui aussi. On utilisait souvent Tinder au boulot, et on essayait toujours de rencarder l'un de nous avec quelqu'un d'autre. Ça n'a jamais été très sérieux entre nous. Et pour être honnête, j'aime trop le sexe pour me contenter d'une seule personne.

Si vous deviez donner un conseil à des plans cul, ce serait quoi ?
Mitch : Ça ne sert à rien de regretter une partie de jambes en l'air si elle s'est avérée agréable – après tout, c'est cool de baiser.
Stephanie : Et si vous en avez l'occasion, baisez dans un placard à balais. C'est toujours plus pratique pour nettoyer après.

@williamwasteman