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Skate

On a retrouvé des photos des premiers skateurs belges

« Le skate a toujours été et restera toujours un sport de rebelles. »

Toute la culture et l'art de vivre de la scène locale du skate est à découvrir dans notre série VICE « LE SKATE EN BELGIQUE ».

Marco Laguna est un collectionneur avide de vieilles photos. Quand il est tombé par hasard sur des vieux clichés de skateurs belges dans un marché aux puces, il a vite réalisé la valeur de ce qu’il venait de dénicher. Il a donc décidé de s’associer au graphiste Fil Plastic et de contacter Pascal Mitevoy, champion Belge de la planche à roulette saison 77-78, afin de partager sa trouvaille avec le grand public et d’en faire un livre intitulé Primitive Skateboarding Belgium 1978. Ce bouquin dévoile la jeunesse qui incarne les prémices de la culture skate en Belgique et la simplicité avec laquelle elle pratiquait ce sport. J’ai rencontré Marco et Pascal afin d’en savoir plus sur ce livre et les good ol’ days.

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Primitive skateboarding belgium

VICE : Pascal se trouve sur plusieurs de ces photos. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Marco : C’est marrant parce que Pascal était, et est toujours d’ailleurs, une légende à Bruxelles. Je ne le connaissais pas du tout personnellement, mais je savais qui c'était. Il est très présent dans le livre, surtout au début.
Pascal : Je devais avoir onze ans au moment où ces photos ont été prises. Finalement, c’est parce qu’on a des amis et connaissances en commun que nous nous sommes enfin rencontrés. Bruxelles reste une sorte de microcosme.

Qu’as-tu ressenti en te revoyant si jeune ?
Pascal : Se voir enfant, 40 ans plus tard, c’est quand-même très émouvant.

Primitive skateboarding belgium

Comment vous est venue l’idée de publier ce livre ?
Marco : Je suis musicien de base, mais aussi réalisateur de clips vidéos, courts et longs-métrages. Donc au final, j’ai toujours été intéressé par l’image. C’est comme ça que j’ai commencé à collectionner les photos trouvées, ou du moins, que j’en suis devenu amateur. En parallèle, j’ai toujours été fasciné par les subcultures et mouvements de rébellion adolescente. Donc quand j’ai trouvé ces deux cassettes d’à peu près 400 dias, j’ai très vite compris que j'étais tombé sur un graal.
Pascal : Dans un premier temps, il m’a donné les photos. Ensemble, nous avons identifié les personnes et les endroits représentés sur les clichés, et ce n’est que quelques mois plus tard qu’il est revenu me montrer son bouquin.

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Quel a été le processus de création du livre ?
Marco: Le plus difficile a été de trouver l'éditeur. Sinon, le livre s’est mis en place assez rapidement au final.

Savez-vous qui a pris ces photos ?
Marco : Malgré toutes nos recherches, nous n’avons toujours pas retrouvé le photographe. Ça devait être un photographe de Skate Magazine Belgique. J’ai envoyé de nombreux mails mais personne ne s’est encore manifesté.
Pascal : Au final c’est quand-même grâce à Marc que nous avons ce livre. Il a fait cette trouvaille aux puces par hasard, presque comme si ces photos n'attendaient que lui.

Ces photos datent d’une autre époque. Vous remarquez une énorme différence entre la culture skate représentée dans ces photos et celle d’aujourd’hui ?
Pascal : L'année ou j’ai gagné le championnat de Belgique, on m’a proposé dix planches ou un billet d’avion pour Los Angeles. Autant dire qu'à onze ans, je ne me voyais pas partir seul aux États-Unis, donc j’ai pris les planches. Après il y a eu tout un engouement et nous sommes devenus des petites stars à cette époque. On s’est bougés pour promouvoir le skate à travers la Belgique, mais je ne me serais jamais imaginé qu’on en arriverait là. Ces jeunes peuvent en vivre aujourd’hui !
Marco : C’est aussi durant ces années qu’on a vu apparaître les premières équipes de skateboard. Dans le livre, on voit bien qu’elles étaient très diverses, même si elles n’étaient pas pro comme aujourd’hui. Le skate a toujours été et restera un sport de rebelles, mais il a été complètement récupéré par le système; c’est presque antinomique.

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Avez-vous une anecdote à raconter sur une des photos ?
Marco : Il y a une photo hallucinante où tu vois comment ils construisaient leur rampe. C'était des installations vraiment très sommaires.
Pascal : C’est vrai qu’on construisait tout nous-mêmes quand on arrivait sur place, et on démontait tout à la fin pour repartir avec le matos. Il n’y avait pas vraiment d’endroit aménagé, ni de vrai skatepark à l’époque.

Primitive skateboarding Belgium

La Figure

Quelle est votre photo préférée ?
Marco : Le cliché « La Figure. »
Pascal : Elle est fabuleuse. Absolument tout dedans est parfait. Cette figure d’ailleurs, personne ne la fait plus. Les jeunes d’aujourd’hui ne skatent plus de la même façon.

Comment le livre a-t-il été reçu par le public ?
Marco : Très bien, je pense. Le point fort de ce bouquin, c’est que c’est le premier qui montre vraiment cette première vague de skate en Europe. Personne ne l’avait encore fait, en tout cas pas avant les années 80. J’en suis très fier.

Quelle est la next step ?
Marco : Il me reste encore beaucoup de photos donc j’ai pensé à en faire un deuxième tome, si l'éditeur est open. Autre idée : j’aimerais contacter toutes les personnes qui sont sur les photos. Leurs parents ont probablement pris pleins d’autres photos d’eux à ces compétitions et démonstrations. Elles ne sont peut-être pas parfaites, mais elles sont authentiques.

Primitive skateboarding Belgium
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