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L'ONU soutient un projet de ville flottante résistante aux catastrophes naturelles

Non, ceci n’est pas un scénario de film de science-fiction.
AERIAL

Le projet paraît tout droit sorti d’un scénario dystopique, mais Oceanix City, la ville sur l’eau de 10 000 habitants, serait pour l’ONU une solution possible pour faire face aux conséquences des changements climatiques. ONU Habitat, qui œuvre au développement urbain durable, travaillera aux côtés d’Oceanix, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du club Explorers, qui promeut l’exploration scientifique, pour concevoir ces villes flottantes. L’objectif est d’accueillir les populations menacées par les inondations et la montée des eaux.

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Le prototype, Oceanix City a été conçu par le cabinet d'architecture danois Bjarke Ingels. Il serait constitué d’un ensemble de plateformes hexagonales ancrées au fond de la mer. Chaque ville serait formée d’une trentaine de plateformes pouvant accueillir environ 300 personnes, créant ainsi une communauté de près de 10 000 habitants. Sous cette ville flottante, des cages seraient installées notamment pour récolter des fruits de mer et des algues.

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« Neuf des dix plus grandes villes du monde vont être exposées à la montée des mers d’ici 2050 selon l’ONU », explique Marc Collins Chen, cofondateur et PDG d’Oceanix, joint par téléphone. Pour lui, le plus important, c’est que ces villes puissent accueillir toutes les populations, et non pas que les plus riches : « Cela doit être des villes flottantes non seulement durables, mais également des villes pour tout le monde, dit-il. Il faut qu’on puisse installer ces villes en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, comme à New York. Il ne faut pas que ces projets restent l'apanage des milliardaires qui vont regarder les pauvres se noyer. »

Ces villes flottantes seraient conçues pour résister aux ouragans, aux inondations, aux tremblements de terre et aux tsunamis. « On prépare tout le design en prenant compte des conséquences des changements climatiques, la ville est étudiée pour résister aux catastrophes naturelles », dit Marc Collins Chen.

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Sur ces villes flottantes, l’énergie serait 100 % renouvelable : « Sur lamer, il y a toutes les énergies possibles, les courants, l’éolien, le solaire, explique-t-il. Il n’y aura pas une goutte de pétrole sur ces nouvelles villes. »

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Oceanix et ses partenaires sont en discussion avec différents États qui seraient intéressés par un prototype de ville flottante. « L’ambition est d’aller très vite, poursuit-il. On est en contact avec des pays qui sont particulièrement touchés par la problématique de la montée des eaux. L’ONU souhaite que notre équipe réalise le premier prototype très rapidement, parce que le monde a besoin de voir que c’est un projet concret et réaliste. »

Pour le PDG d’Oceanix, les obstacles à ce projet sont principalement psychologiques et non techniques : « Pour la plupart des Occidentaux, la notion de vivre sur quelque chose qui flotte, ça choque, estime Marc Collins Chen, mais en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique par exemple, on trouve énormément de tribus et de communautés qui vivent déjà sur l’eau, il y a dans le monde entre deux et trois millions de personnes qui vivent sur l’eau. »

En janvier 2019, des scientifiques prévenaient que les glaces de l'Antarctique fondaient près de six fois plus vite qu’il y a 40 ans. Entre 1979 et 2017, la fonte des glaces de l'Antarctique a déjà été responsable d’une montée de 1,4 cm du niveau des océans de la planète. Dans les pires prévisions scientifiques, on l’estime à 1,8 m d’ici 2100.

Oceanix et ses partenaires prévoient de présenter un prototype de la ville flottante ouvert au public dans les prochains mois.

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