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Drogue

Comment la weed peut améliorer – ou flinguer – votre vie de couple

« Je fumais joint sur joint, et ma blonde ne comprenait pas pourquoi je lisais des trucs étranges pendant des heures, tout en réclamant des nachos au chocolat. »

Cet article a été initialement publié sur Broadly.

Pour certains couples, fumer à deux constitue une bonne expérience. En soi, allumer un joint et rester des heures sous la couette à regarder des films à la chaîne n'est pas une mauvaise idée ; rire de tout et n'importe quoi pendant beaucoup trop longtemps crée des liens, presque autant que le sexe. Mais pour les couples qui n'ont pas les mêmes habitudes, la weed peut vite revêtir un caractère moins drôle. Les non-fumeurs se sentent abandonnés par des conjoints qui leur préfèrent des bongs ; les fumeurs, eux, peuvent se sentir jugés par un conjoint qui ne fume pas. Et arrêter de fumer pour quelqu'un n'est jamais une décision facile. Bien entendu, la weed a un impact différent sur chaque couple. On a demandé à plusieurs fumeurs comment le cannabis avait influencé leur vie de couple – de manière positive comme négative.

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Ma copine, avec qui j'étais depuis trois ans, vient de me quitter, et je suis quasiment sûre que c'est à cause de la weed. Je fume au moins 10 fois par jour. J'ai l'impression d'être plus authentique quand je suis défoncée : je me sens plus honnête et sérieuse envers ma copine. Mais quand je fumais, elle avait l'air contrariée et énervée, et on finissait toujours par s'engueuler : « T'es encore défoncée ? Ça te fait pas peur d'être tout le temps comme ça ? » J'avais l'impression de vivre dans une mauvaise chanson de Drake. Ma copine se sentait aussi super mal parce que je voulais fumer avant qu'on couche ensemble, et elle avait l'impression que je n'y arrivais plus sobre. Je pense qu'il faut que je sois en couple avec quelqu'un qui fume, pour qu'on puisse être heureuses et sur la même longueur d'onde. J'ai déjà été en couple avec des fumeuses et c'était sympa, mais on dépensait trop d'argent en drogue, et on était tout le temps à la bourre et défoncées. Malgré tout, c'était vraiment cool, du coup je me dis qu'il faudrait que je trouve quelqu'un qui me ressemble et avec qui je peux faire n'importe quoi. Je ne pense pas pouvoir sortir avec quelqu'un qui refuse de fumer avec moi. – Precious, 23 ans

Au début de ma relation avec ma copine, on ne fumait pas trop. Mais l'année dernière, elle a quitté l'Europe pour venir habiter à New York ; on est sortis tous les soirs pour qu'elle s'habitue à la ville. Aujourd'hui, on fume beaucoup plus de weed. Pendant tout un hiver, on a fumé comme des pompiers en rentrant du boulot et on ne s'arrêtait que lorsqu'on était KO. Aussi, ma copine fume plus que lorsqu'on s'est rencontrés, car elle a complètement arrêté de boire de l'alcool depuis qu'on sort ensemble. Elle avait des gueules de bois hyper violentes, et elle chopait des sortes d'éruptions cutanées quand elle buvait de l'alcool : on pense qu'elle est allergique. Après, bien entendu, tout n'est pas noir ou blanc, même si je préfère largement être en couple avec quelqu'un qui fume ; par le passé, quand j'étais en couple et que je fumais joint sur joint, mes copines de l'époque ne comprenaient pas pourquoi je lisais des trucs bizarres jusqu'à pas d'heure tout en lui réclamant des nachos au chocolat. L'avantage d'être avec quelqu'un qui fume aussi, c'est que je ne fume plus tout seul : avec ma copine, on achète le matos et on roule les joints à tour de rôle, et ça me fait penser qu'elle m'aime pour ce que je suis. J'essaye d'être toujours moi-même, à savoir défoncé et bizarre, et elle m'aime malgré tout. C'est un moyen de prouver son empathie, aussi. Par exemple, en ce moment, ma copine attend de savoir si sa demande de visa a été acceptée ; elle est très stressée, et ma manière de lui montrer que je suis là pour elle, c'est de lui rouler un joint. Parfois, on fume quand on fait l'amour. Je me rappelle d'une fois, elle fumait un joint pendant que je lui faisais un cunni et elle a dit un truc du genre : « Tous les couples devraient fumer ensemble rien que pour ça. » Je me rappelle avoir soufflé de la fumée sur son clitoris quand elle a joui, c'était super excitant ! Le côté négatif, c'est qu'on s'encourage mutuellement à fumer sans cesse. Si l'un de nous fume, que ce soit un joint ou une cigarette, l'autre va immanquablement se mettre à fumer aussi. Par conséquent, on fume beaucoup trop certains soirs, et on se retrouve à faire des mauvais choix, comme rester debout super tard, manger super tard et s'endormir super tard lorsqu'on n'a rien à faire le lendemain matin. Récemment, on a décidé de lever le pied sur la consommation : on a de nouveaux projets au boulot, l'hiver touche à sa fin et on en a un peu marre de se sentir vaseux tous les matins. Le problème, c'est que dès que l'un de nous se sent la motivation et la force de ralentir, l'autre n'est pas de la même humeur et on finit par fumer tous les deux. On est dans une sorte de cercle vicieux, et ça va être un vrai défi pour nous de moins fumer. Je pense que si ma copine fumait moins, elle pourrait plus facilement se faire sa propre vie et ses propres amis dans la ville, même si elle a déjà rencontré les miens. Elle est arrivée à New York il n'y a pas si longtemps et parfois j'ai peur qu'elle ne sorte pas assez. Ça serait bien qu'elle sorte un peu et fasse des trucs qui lui plaisent. – Doug, 24 ans

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Photo : Kkgas via Stocksy

Mon copain était un gros fumeur : il m'a avoué qu'il était accro. Ça a été très compliqué pour lui d'arrêter, il a essayé plusieurs fois tout au long de sa vie. Quand je l'ai rencontré, il s'était arrêté depuis un peu moins d'un an. Pour lui, c'était super important de ne plus fumer. Je fumais un peu de mon côté : j'avais souvent de la weed chez moi, et souvent je fumais devant la télé les soirs, ou quand je sortais avec des amis. Au début, c'était bizarre de ne pas pouvoir fumer quand il était là. Avec mes autres copains, on fumait ensemble sans se poser la question. Toute cette dynamique était nouvelle pour moi. Le plus dur, surtout au début, c'est lorsqu'il venait chez moi pendant que mes colocataires fumaient : ils me proposaient des lattes et je devais refuser. Ou parfois, lorsqu'on était en soirée, quelqu'un me proposait un joint : mon premier réflexe était de répondre « oui, bien sûr », mais comme il était avec moi, ça me gênait de fumer devant lui. Je ne voulais pas qu'il se sente mis à l'écart ou que ça lui rappelle de mauvais souvenirs. Du coup, je ne fumais pas dans des situations où, normalement, il m'arrivait de fumer. Quand il était là et que je fumais malgré tout, il me montrait parfois sa désapprobation. Je pense qu'il ne voulait simplement pas se retrouver dans une situation où il était le seul non-fumeur. Je peux comprendre cette manière de penser, mais je n'aime pas qu'on me culpabilise quant à ma consommation. C'était compliqué au début, je ne voulais pas encourager une rechute ; ça aurait été tellement merdique. Il y avait beaucoup de choses en jeu. Je ne fume absolument pas lorsqu'on est juste tous les deux. Je préfère ne pas être défoncée devant lui, dans tous les cas : j'adore fumer avec mes amis, mais je deviens stupide quand je suis défoncée. Je suis plus à l'aise lorsque je suis sobre. Avec mon copain, on est ensemble depuis trois ans maintenant. Je fume de moins en moins et je lui en suis reconnaissante. Avant de sortir avec lui, je n'avais pas de raisons de ne pas fumer de weed : il y en avait toujours dans le coin, et j'étais toujours là pour la fumer. Maintenant, je me rends compte que je préfère ne pas en fumer. Parfois, je vais fumer un joint dans le jardin si j'en ai vraiment envie, ou lorsque je suis en soirée et que mon copain n'est pas là. – Celeste, 25 ans

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J'ai toujours fumé avec mes copains, mais ça n'avait pas toujours des conséquences positives. Avec certains mecs, c'est devenu problématique : quand j'arrivais chez eux, ils étaient défoncés et ils voulaient juste rester à la maison à regarder des vidéos débiles sur Internet, ce qui était une grosse perte de temps. Je suis sortie avec des gens qui fumaient beaucoup trop de weed. Maintenant, c'est plutôt cool – mon copain et moi avons à peu près les mêmes habitudes de consommation. Je trouve ça super qu'on puisse fumer ensemble. On n'y pense même plus, même si on fume tous les jours. C'est une activité de couple comme une autre, comme manger, ou boire. En général, la weed nous rend plus productifs : on se retrouve à écrire des chansons pour notre groupe et on finit par regarder Columbo jusqu'à s'endormir. D'habitude je ne suis pas particulièrement créative lorsque je fume toute seule : je n'écris pas une chanson dès que je fume un joint. Mais lorsqu'on fume tous les deux, on atteint une sorte d'ouverture spirituelle. Ça nous rapproche. On est tous les deux très investis dans la vie professionnelle de l'autre : je termine ma licence en Études critiques et culturelles, tandis que mon copain termine sa thèse de doctorat sur la littérature anglophone. À côté, nous sommes tous les deux enseignants. Comme il y a beaucoup de points communs entre nos deux domaines, nous passons beaucoup de temps à discuter sérieusement de nos études ; c'est pour ça que c'est si appréciable de pouvoir fumer de la weed et de se marrer en disant n'importe quoi. En fonction de la weed qu'on fume, on va peut-être coucher ensemble – ou peut-être pas. En général, on est trop concentrés sur ce qu'on écrit, ou trop fatigués. Mais parfois on a comme un déclic, et il faut qu'on couche ensemble. Et le sexe défoncé, c'est le pied ! C'est comme pour l'écriture ou tout ce qui touche à la créativité, avec la weed il y a une sorte de désinhibition générale qui rend tout plus agréable. Et puis surtout, après avoir fumé et baisé, rien n'est comparable au bonheur de fumer un joint au lit, blottis l'un contre l'autre. – Madison, 22 ans

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« Si je n'avais pas commencé à fumer, je pense qu'on serait toujours ensemble. »

Récemment, je me suis rendu compte que la weed avait été le déclencheur des problèmes de communication entre ma copine, qui vient de me quitter, et moi. J'ai commencé à beaucoup fumer il y a cinq mois environ, lorsque j'ai accepté un job que je n'aime pas. Je dois apprendre à jouer aux échecs à des élèves dans un établissement public et je pensais que la weed pourrait m'aider à me calmer et à accepter la situation : je me réveillais, je fumais et je partais au boulot. Mais la beuh a eu un tout autre effet : j'avais de plus en plus envie d'être seul et de moins en moins envie de voir du monde. Et les relations entre ma copine et moi se sont dégradées. Par exemple, quand elle était à un défilé de mode, je ne pouvais pas la rejoindre parce que je venais de fumer un joint. Si je n'avais pas commencé à fumer, je pense qu'on serait toujours ensemble.

Lorsque je fumais, la journée, je faisais tout pour l'éviter. Elle vit dans la même rue que moi, quasiment en face, et je ne pouvais même pas l'inviter chez moi. J'ai l'impression que la weed m'a « éteint », et que je n'arrivais plus à lui montrer tout mon amour. Je ne rejette pas la faute entièrement sur la beuh, j'ai d'autres problèmes à côté, mais ça n'a pas aidé. Parfois, je fumais et je jouais aux échecs tout seul pendant des heures. Je suis aussi intéressé par la musique et l'art, et j'aimais bien m'y plonger quand j'étais défoncé. Cependant, je regrette de ne plus être avec ma copine.

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Quand on s'est séparés, elle m'a dit : « Eh ben voilà, maintenant tu vas pouvoir faire ce que tu veux. Tu as toujours adoré les études. » C'est vraiment triste, putain. Je ne veux pas devenir un de ces vieux qui jouent aux échecs toute la journée dans les parcs. Je veux devenir quelqu'un qui peut partager quelque chose avec quelqu'un d'autre et respecter les sentiments de cette personne. Quand je suis sobre, j'ai des comportements sociaux plus sains : je joue aux échecs une heure, pas cinq, je parle avec d'autres gens… Je préfère jouer aux échecs une heure plutôt que de devenir un vieil homme triste et seul. J'ai arrêté de fumer la semaine dernière. Je me sens mieux, mais il est un peu trop tard pour sauver mon couple.– Julian, 34 ans

Je fume beaucoup car ça m'aide à gérer mon anxiété et mon syndrome de stress post-traumatique. Ma copine April fume sans doute beaucoup plus depuis qu'on est ensemble. Mais ma consommation ne la gêne pas, car c'est compliqué pour nous deux quand je suis sur le point de faire une crise de panique. Je pense qu'on peut affirmer tous les deux que plus je fume, moins je suis stressé et, en conséquence, notre relation s'en porte mieux. Et je n'en voudrais jamais à April si elle décidait de fumer plus de weed pour des problèmes de santé mentale.

J'adore être en couple avec quelqu'un qui fume. Le cannabis joue un grand rôle dans mon traitement, et c'est problématique d'être avec quelqu'un qui ne peut pas fumer avec moi. Quand je sortais avec des gens qui ne fumaient pas, je me sentais toujours un peu triste. J'adore fumer un joint à deux avec ma copine. Ça nous rapproche, et on passe de super moments ensemble. On fume et on va se balader. On fume et on mange beaucoup. On fume et on baise.

Quand on est défoncés, on se sent plus détendus et à l'aise dans nos corps. April travaille dans un bureau et je suis écrivain en freelance et promeneur de chiens ; en plus de tout ça, nous sommes des travailleurs du sexe, donc nos temps libres sont plus qu'appréciés. Plutôt que de laisser le stress prendre le dessus, fumer et manger nous aide à décompresser plus rapidement.

Pour nous, la weed n'a jamais été un sujet de dispute. Cependant, une fois, April m'a fait remarquer que c'était tout le temps elle qui achetait le matos et que je ne la remerciais pas assez souvent. Elle aime bien qu'on la complimente, mais ce n'est pas dans ma nature. Je montre ma reconnaissance à travers des services rendus, mais j'ai appris à être plus verbal dans mes appréciations, car je me soucie du bonheur de ma copine. – Milcah, 27 ans