Alexane (23 ans)
Faute professionnelle me semble t-il, ce médecin n’a pas jugé nécessaire que je passe par l’étape d’une prise de sang pour choisir à la suite de ces analyses une pilule qui me "conviendrait". J’ai alors souffert chaque matin de nausées si critiques que je ne me nourrissais pas et que je finissais par vomir de la bile. J’ai attendu, pensant que mon corps avait son droit d’attente, le temps qu’il s’habitue à cette pilule. Mais cette harmonie entre mon corps et la pilule ne s’est jamais installée. Cette rencontre ne fut pas efficace, au contraire. Je l’ai détesté, je l’ai regretté. Alors j’ai arrêté ce traitement et j’ai préféré laisser mon corps se stabiliser tout seul. Il a réussi, j’ai beau eu avoir des règles très abondantes, elles n’étaient au moins pas douloureuses. C’était déjà ça.« Ce médecin n’a pas jugé nécessaire que je passe par l’étape d’une prise de sang pour choisir à la suite de ces analyses une pilule qui me "conviendrait". »
Lara (23 ans)
Deux ans plus tard, faute d’alternative et malgré avoir dit à mon gynécologue que je ne voulais pas de pilule hormonale, j’ai commencé à prendre "Deso 20" et presque immédiatement, des effets secondaires semblables se sont pointés.Après quelques semaines (même s’il faut souvent plus de temps d’adaptation) j’ai cessé la prise, parce que l’impact sur mon mental et mon corps entier était juste terrible. Aujourd’hui, je ne prends pas d’hormones du tout. C’est clairement pas une option pour moi, mon corps me le fait bien ressentir. La pilule est trop facilement recommandée et ses effets secondaires ne sont pas toujours pris au sérieux. »« La pilule est trop facilement recommandée et ses effets secondaires ne sont pas toujours pris au sérieux. »
Apolline (33 ans)
J’ai arrêté et, effectivement, mes sautes d’humeur venant de n’importe où, des sauts de mélancolie irritable, se sont atténués voir arrêtés. Je me suis vite habituée au changement et finalement mon souvenir est flou. Ce que je sais, c’est que depuis l’arrêt de la pilule, c’est plus simple de ressentir d’où viennent mes mouvements d’humeur. Avant, j’avais l’impression d’être soumise à une météo interne capricieuse, qui m’effrayait sur ma capacité à apprivoiser mes émotions et mes peurs. Aujourd’hui, mes ciels nuageux sont les miens, j’en comprends d’avantage les provenances en apprécie même les lumières et leurs mystères. »« Je prenais la pilule depuis mes 15 ans et j’avais déjà envie depuis un moment de voir comment mon corps évoluerait sans. »
Pauline (23 ans)
Mon cycle n’est pas du tout régulier (à l’heure où j’écris, cela fait plus de deux mois que je n’ai plus eu mes règles… Bonjour les tests de grossesse, les tensions physiques et psychiques). L’acné est la partie la plus visible de l’instabilité hormonale que ce médicament a créé, avec la prise de poids.Tout le reste se passe à l’intérieur, avec parfois l’envie d’exploser. Depuis un an, je me reconstruis. Avec des hauts, des bas, des pics. Et surtout avec une certaine rage dans le ventre. Si je pouvais revenir en arrière je ne l’aurais jamais prise, cette fameuse pilule. »« Si je pouvais revenir en arrière, je ne l’aurais jamais prise, cette fameuse pilule. »
Amandine (23 ans)
Petit à petit, de l’acné kystique de type moyenne s’installe sur mon visage, mon dos, mes cuisses. Souffrance physique et mentale, crises d’angoisses, je me renferme sur moi même. J’ai l’impression de ne pas avoir laissé à mon corps l’opportunité de se développer à son rythme, et je subis les conséquences de ce que je considère un empoisonnement. Je suis révoltée que la pilule soit prescrite de manière anodine à des jeunes filles, mal informées, qui n’ont pas d’activité sexuelle ; que cela soit autant banalisé. J’ai bientôt 24 ans, mon corps se stabilise, je découvre son fonctionnement au naturel, je me sens beaucoup mieux dans ma peau, je suis fière de ma décision et d’avoir traversé cette tempête hormonale. »« Je suis révoltée que la pilule soit prescrite de manière anodine à des jeunes filles, mal informées, qui n’ont pas d’activité sexuelle ; que cela soit autant banalisé. »
Loula (23 ans)
La pilule, c’était aussi peu de libido. J’ai arrêté de la prendre en juin 2017. J’ai donc pris ce comprimé rosé pendant quasiment 4 ans, pendant lesquels des hormones passaient à travers tout mon corps et ce, tous les jours, trois semaines par mois. Ça n’a rien d’anodin et c’est carrément anti-physiologique. Cette décision d’arrêt, je l’ai prise après avoir lu de nombreux témoignages sur les effets secondaires de la pilule, témoignages dans lesquels je me reconnaissais. Humeur très variable et ultra susceptibilité. En y réfléchissant, il me semble que je n’étais pas comme ça avant. Je n’avais plus l’impression d’être moi-même. Disons que là, les points négatifs commencent carrément à s’accumuler.« J’arrête donc la pilule, je veux laisser à mon corps le temps de retrouver sa place. Oh, joie. Je découvre que j’ai une libido. Surprise. Je sens que le système bosse et se remet en route. »
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Lise (21 ans)
« Je me rends compte seulement maintenant, après deux ans, que tout ça ne doit pas être "normal". »
Anna (22 ans)
J’avais mes règles deux fois par mois,
Je m’évanouissais de douleur.
Mais la douleur c’est normal,
On a toutes nos règles,
On a toutes mal.
"Tu as un faible seuil de douleur.
Tu joues un peu avec ça,
Ça dépend des caractères"
Les règles ne sont pas invalidantes,
Et pleins de conditions médicales qui,
Sont communes à "beaucoup de femmes de votre âge",
Les deux premiers mois,
Mon corps n’a rien compris.
Puis l’acceptation que les troubles hormonaux,
Géraient une grosse partie de ma vie.
Le contrôle des hormones par la pilule,
M’ont permis d’oublier la douleur,
D’avoir des règles normales,
Le prix à payer depuis sept ans est une lente,
Et inexorable perte de toutes envies sexuelles.
Mon corps s’endort. Il est stable,
Mais il est éteint. »
Elise (27 ans)
Plus tard, j'ai été diagnostiquée d'une endométriose, maladie à laquelle on ne propose que des traitements "pansement" à base d'hormones, notamment la pilule. Je refuse de la prendre. Je préfère souffrir que de recommencer à m’infliger ce cauchemar. Aujourd'hui, je souhaite me faire opérer. »« J'ai une endométriose, maladie qui n’a pas de traitement à part la pilule. Je refuse de la prendre. Je préfère souffrir. »
Louka (20 ans)
Puis j’ai commencé à avoir de forte douleur au niveau des ovaires, puis il m’était par la suite impossible d’éternuer ou de tousser, de rigoler trop fort car les douleurs devenaient trop fortes. Je suis allé chez le médecin après deux/trois jours où j’avais vraiment mal, j’ai fait une échographie et il a été révélé que j’avais un kyste ovarien, j’ai pris des médicaments et c’est parti.« Il m’était par la suite impossible d’éternuer ou de tousser, de rigoler trop fort car les douleurs devenaient trop fortes. »
Marie (25 ans)
J’ai aussi découvert plus tard que la pilule m’aurait causée deux nodules – pour l’instant bénins - sur le foie (que je devrais faire observer régulièrement), et aussi qu’elle avait fait exploser mon taux de cholestérol et de triglycérides, si bien que mon médecin m’a mise en garde contre un éventuel arrêt cardiaque. J’ai dû suivre un régime drastique après ces examens sanguins inquiétants : supprimer alcool, tabac, gras, sucre. Ça a été très dur, je l’ai vraiment vécu comme une punition, j’ai tenu deux mois puis j’ai juste repris un mode de vie normal, comme avant, sans excès mais sans vivre comme une nonne non plus. À l’arrêt de la pilule plusieurs mois après, tout était revenu à la normale.« Sexuellement, c’est comme si mes orgasmes avaient été enfermés six ans dans un placard. J’ai eu l’impression de reprendre possession de mon corps, vraiment. »
Laura (22 ans)
En effet, j’ai toujours été de nature plutôt anxieuse mais cette année-là, tout s’est décuplé. Mes petits tracas se sont transformés en crises d’angoisses et mes petites peurs en réelles phobies. De plus, aux environs du mois d’avril, après trois mois sous pilule, j’avais déjà perdu 6kg, je pesais donc seulement 46 kg pour presque 1m70. J’ai également commencé des phobies alimentaires, j’étais donc souvent fatiguée et je n’avais plus assez de force pour suivre le rythme durant mes cours de danse. Ce cercle vicieux a duré presqu’un an. Début 2017, j’ai décidé de ne plus me laisser aller et j’ai tout doucement repris du poids pour retrouver une vie et une corpulence plus saine.« J’espère qu’un jour la science pourra enfin étudier de plus près ce sujet afin de proposer des solutions moins contraignantes et moins dangereuses pour la santé. »
Marie (20 ans)
Au niveau des règles, ça allait, je n’en avais pas beaucoup et je n’avais pas extrêmement mal. Cependant j’avais très souvent des douleurs lors des rapports, et j’avais beaucoup de problèmes de sécheresses et d’irritations, cela presque quotidiennement. J’ai donc décidé d’arrêter la prise de pilule, pour ces raisons, et aussi parce que je n’avais plus de relations sexuelles régulières.Aujourd’hui, j’ai un poids stable, plus aucune sécheresse ni irritation, ni de douleur lors des rapports. Par contre j’ai un peu d’acné, des règles pas très régulières, douloureuses et assez abondantes, ainsi qu’une pilosité plus conséquente. Je pense que ces petits soucis vont se régler d’ici quelque mois. »Découvrez d'autres photographes belges mis à l'honneur sur VICE en cliquant ici. Vous êtes vous-même un·e photographe de talent avec une série percutante ? Envoyez-nous un mail à beinfo@vice.com.Retrouvez Valentine et VICE Belgique sur Instagram.« Ma première pilule me donnait des douleurs atroces au moment des règles et m’avait fait prendre presque cinq kilos. »