Mes sensations de déjà-vu sont si fréquentes que je ne sais plus ce qui est vrai

FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Mes sensations de déjà-vu sont si fréquentes que je ne sais plus ce qui est vrai

Épileptique, Pat Long doit vivre avec une sensation de déjà-vu persistante qui l'a amenée à questionner la nature même de la réalité. Voici son histoire.

Lors d'une après-midi grise et morne, il y a quelques années, il m'est arrivé quelque chose de très étrange. Je lézardais sous un arbre dans un parc bondé de Londres, lorsque j'ai été saisie par une brusque sensation de vertige, immédiatement suivie par le sentiment étrange d'avoir déjà vécu ce moment précis. Mon environnement m'a soudain paru extrêmement familier. Puis, les gens qui m'entouraient se sont évanouis, et je me suis retrouvée couchée sur une couverture de pique-nique tartan au milieu d'un champ de blé. Le vertige avait appelé un souvenir riche, extrêmement détaillé. Je pouvais entendre le bruissement des blés agités par une légère brise, tandis que le soleil chauffait agréablement ma nuque.

Publicité

Pourtant, ce souvenir n'en était pas vraiment un. Je n'avais jamais pique-niqué, seule, au-milieu d'un champ en écoutant les oiseaux. Je venais simplement de faire l'expérience d'une illusion mentale plutôt commune : le déjà-vu.

En Occident, les souvenirs ont une dimension sacrée. Aristote estimait par exemple qu'à la naissance, les nouveaux-nés étaient des sortes de coquilles vides qui se remplissaient progressivement de connaissances, d'expériences et de souvenirs du monde. Qu'il s'agisse d'une technique de laçage de chaussures, d'un premier jour d'école ou d'un premier baiser, la mémoire trace une sorte de carte autobiographique de la personne. Vieux jingles d'une émission télévisée, dictons, odeurs de tarte aux pommes de grand-mère, paysages d'enfance, nom d'un premier ministre des années 1990, tous ces souvenirs constituent à eux tous l'identité d'un individu, et l'aident à constituer un récit de lui-même.

Lire la suite sur Motherboard.