FYI.

This story is over 5 years old.

Santé

Entretien avec un des docteurs derrière la première greffe génitale totale

Un vétéran est récemment devenue la première personne à recevoir un greffe pénienne totale. On a parlé à un des docteurs derrière l'opération pour mieux comprendre les difficultés de greffer un pénis.

Le 26 mars dernier, l’équipe de chirurgie reconstructive de l’Institut Johns Hopkins, au Maryland, a effectué la première greffe génitale totale. Après près de 14 heures d’opération, le Dr W.P. Andrew Lee et 11 autres chirurgiens ont réussi à greffer un pénis et un scrotum sur un vétéran de l’Afghanistan qui avait perdu ses parties intimes au combat.

Ce n’est pas la première greffe pénienne de l’histoire, mais c’est la première fois qu’une équipe accomplit une « greffe totale », c’est-à-dire avec le scrotum et une partie de l’abdomen, de manière à rendre le moins visible possible la chirurgie, après guérison.

Publicité

C’est bien sûr un moment important dans le monde de la chirurgie. Pour comprendre les difficultés de greffer un nouveau pénis, on s’est entretenu au téléphone avec le Dr Richard Redett, un chirurgien plastique qui a fait partie de l’équipe qui a effectué la greffe.« Pour nous, la plus grande difficulté, c’était simplement de trouver

comment

y arriver, explique-t-il. Quand nous avons commencé à faire nos recherches là-dessus, il y a cinq ans, il y avait eu une tentative de greffe pénienne, en Chine, mais elle avait échoué. Les équipes de

l’Afrique du Sud

et

de Boston

n’avaient pas encore fait la leur. Nous savions que nous allions devoir greffer plus qu’un pénis; on devait aussi greffer une paroi abdominale et un scrotum, ainsi qu’un apport vasculaire pour permettre le passage du sang. Nous avons donc beaucoup travaillé là-dessus, sur des cadavres. »

Il faut toutefois noter que, dans ce cas-ci, le scrotum qui a été greffé sur le soldat américain (qui préfère garder l’anonymat) était vide, c’est-à-dire qu’il était dépourvu de testicules. Cela peut sembler un peu étrange, mais le Dr Redett explique que les testicules sont conçus pour transférer l’ADN de leurs détenteurs. Même s’ils étaient greffés, le sperme qui en ressortirait resterait celui du donateur. « D’un point de vue éthique, on n’en est pas encore tout à fait là », d’après lui.

Lorsque je lui demande si ce sera dorénavant une chirurgie courante, il me répond que non. La plupart du temps, il est possible de reconstruire un pénis simplement en utilisant du tissu humain provenant d’une autre partie du corps. Dans ce cas-ci, le tissu humain du patient avait été trop abîmé, et c’est pourquoi une telle mesure a été nécessaire.

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

« C’est une blessure qui joue avec ta tête, ce n’est vraiment pas facile à accepter », explique le vétéran, maintenant rétabli de son opération. « Quand je me suis réveillé après l’opération, je me sentais normal à nouveau, et j’avais retrouvé ma confiance en moi. »

D’après le Dr Lee, la greffe devrait redonner au patient ses fonctions urinaires et sexuelles normales. Pour l’instant, il doit prendre de la testostérone, puis, lorsqu’il aura suffisamment guéri, il pourra prendre du Cialis pour avoir une érection, et devrait un jour réussir à avoir des érections spontanées. D’après le Département américain de la défense, plus de 1300 soldats ont subi des blessures génitales, dont 31 % au pénis.

Billy Eff est sur internet ici et .