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Le réchauffement climatique va causer une pénurie de bière

Il se pourrait que des centaines de millions de personnes perdent le luxe de jouir d'une bonne pinte.
​Image: U3144362
Image: U3144362

Il y a une semaine, un consortium de scientifiques spécialisés dans le climat a sorti un rapport de l’ONU qui prône une restructuration urgente des industries de l’énergie dans les 12 ans à venir, afin d’empêcher les effets les plus catastrophiques du changement climatique. Alors que le rapport encourageait des efforts contigus à travers le monde pour faire face au changement climatique, il s’est aussi heurté à l’apathie et au déni de certains chefs d’Etat clés.

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Mais une nouvelle étude de Nature Plants a peut-être identifié le problème lié au climat qui peut unifier les gens issus de tous bords politiques : la bière. Dirigée par Wei Xie, un agronome de l’université de Pékin, l’étude constate qu’il est prévu que les régions qui font pousser de l’orge, céréale utilisée pour brasser de la bière, connaissent de fortes sécheresses et des vagues de chaleur dues au réchauffement climatique anthropogène.

Selon cinq modèles de climat qui utilisaient différentes projections d’augmentation de température pour les 100 ans à venir, les événements climatiques extrêmes pourraient réduire les récoltes d’orge de 3 à 17%. Les moissons d’orge sont principalement vendues en tant que fourrage pour le bétail, donc la disponibilité de la bière pourrait donc être altérée, priorité étant donnée à l’alimentation des bovins et des autres animaux plutôt qu’au brassage de la bière.

La bière, dernière boisson populaire affectée par le changement climatique

Concrètement, cela signifiera un déclin de l’accès à la bière, qui est la boisson alcoolisée la plus absorbée au monde. Dans quelques décennies, ce plaisir pourrait être hors de portée pour des centaines de millions de personnes, y compris dans des nations prospères où les brasseries sont de puissantes industries. On estime que les hausses de prix vont se caractériser par un passage de 4 à 20 dollars en moyenne pour un pack de six bières classiques dans des pays comme les Etats-Unis, l’Irlande, le Danemark et la Pologne.

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Cela fait de la bière la dernière boisson populaire en date affectée de manière négative par le changement climatique : les industries du vin, du thé et du café vont également devoir faire face à des pénuries du fait de conditions extrêmes et changeantes dans certaines régions.

Tandis que Xie et ses collègues appuient sur la légèreté qui découle de la concentration sur l’accès à la bière plutôt que sur les conséquences bien plus graves du changement climatique, ils mentionnent l’« appréciation interculturelle de la bière » comme un outil puissant pour convaincre le public.

« Pendant peut-être plusieurs millénaires, et encore aujourd’hui pour beaucoup de gens, la bière a été un composant important des rassemblements sociaux et des célébrations humaines, concluent-ils. Bien qu’il puisse être défendu que consommer moins de bière ne soit pas un désastre – et que ça ait même des bénéfices pour la santé – on ne peut pas vraiment douter que pour des millions de gens dans le monde, les impacts du climat sur la consommation de bière vont enfoncer le clou. »

En d’autres mots, si vous avez envie d’une bière fraîche un jour d’été ensoleillé, imaginez simplement comment vous vous sentirez une fois que les températures auront atteint quelques degrés de plus. D’accord, ce n’est peut être pas la motivation la plus rationnelle pour se passer à l’action contre le changement climatique. Mais on dit souvent que l’amour des hommes pour la bière correspond à la création de la civilisation, alors peut-être qu’il peut aussi la sauver.

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